L'actu Litté !

Il serait intéressant de savoir à combien d'exemplaires se vendrait un roman de M&L ou de Pulp Factory avec un tiers du battage médiatique dont ont bénéficié Lucazeau ou Liu Cixin (ne parlons pas de Damasio, hors catégorie).

Est ce que les données Datalib ne sont pas un peu faussées également ? La question que je me pose depuis que je dépouille en décembre.
Ça ne correspond pas à ce que dise les éditeurs. Notamment Bragelonne et l'Atalante qui disent que la fantasy se vend plus que la SF. Or j'ai des romans de SF exigeante dans les meilleures ventes. Le slipstream comme Damasio ou Atwood, ça s'explique parce que c'est à cheval sur plusieurs publics. Mais un Liu Cixin beaucoup moins. Que ça se vende oui. Mais d'autres titres doivent se vendre un peu mieux normalement ou alors il n'y a plus de lecteurs.

Oui, tu as raison, c'est assez curieux...

Une petite réflexion sur mon blog qui ne va pas me faire que des amis :
propos-iconoclastes.blogspot.com/2020/06...ciaux-illimites.html

Tu y résumes une pensée que tu approfondis ici message après message et que je soutiens volontiers. Il faut espérer que le bon sens reviendra aux auteurs et aux éditeurs !

Jeb écrit: Tu y résumes une pensée que tu approfondis ici message après message et que je soutiens volontiers. Il faut espérer que le bon sens reviendra aux auteurs et aux éditeurs !

Je continue de creuser le sillon :

propos-iconoclastes.blogspot.com/2020/06...er-de-marketing.html

La SF devient de l'optimisme subversif :
www.lemonde.fr/livres/article/2020/06/25...if_6044201_3260.html

On ne peut pas me reprocher d'y être hostile, construire l'avenir étant tout le sujet de Téra-République, de Les Chasseurs noirs, de mon roman en cours, et c'est la préoccupation des héros de Kraken Krak (c'est pour ça que j'ai voulu finir l'histoire avec Bianca), mais ce que je peux lire de l'article ne me paraît pas prendre la chose par le bon bout. Décider que la dystopie n'a plus rien à dire me paraît arbitraire, et intimer l'ordre de faire autre chose ("[La SF] doit prendre le contre-pied") un peu arrogant. Seulement voilà : ils sont bien sûr allés chercher une Zanzibar, et les journalistes continuent donc de tourner autour des 3 nombrils de la bande à Damasio, dont, outre le Grand Homme, j'ai lu quelques textes, et dont je trouve que la prospective optimiste est assez sommaire (d'autant qu'elle se pense comme une véritable action politique, alors que ce ne sont que jeux d'esprit entre bourgeois).

Sur le fond, je pense aussi que proposer des dynamiques de construction peut grandement enrichir la SF, j'encourage vivement le "hopepunk" et équivalents, et je sais, Fabien, que toi aussi : on est tout à fait d'accord là-dessus. Mais je ne me permettrais pas d'être aussi péremptoire que cette journaliste, et surtout, chers amis de la presse, il va falloir apprendre à écrire correctement à sortir du marécage Damasio-Calvo-Dufour-Lainé. Cet article me réjouit et me navre en même temps : l'idée est bonne, l'impulsion bien sentie, parler d'autre chose que de Black Mirror bienvenu... et le traitement gâche tout.

Je tiens à préciser que, n'étant pas abonné du Monde, je ne réagis qu'au fragment d'article visible. Celui-là, en revanche, est en lecture libre intégrale, et il est navrant de bêtise de bistrot et d'autosatisfaction :

www.monde-diplomatique.fr/2020/02/ZANZIBAR/61351

Quand la phrase la plus compréhensible d'un article est un prétentieux charabia ("Je pars plutôt des mots mal compris, mal entendus, mal écrits, des potentiels qui débouchent sur des paysages inconnus. Une fois décrochés du sens, les mots se déploient en cartographie de l’invisible."), c'est que le "hopepunk" n'est plus du "hopepunk", mais du bavardage de khâgneux qui ont trop tiré sur leur joint.

Reste l'idée de départ, que pour le coup j'adopte totalement : construisons ! Construisons !

Déjà que ni Jean Christophe Gapdy, ni toi (ni même Bruno Pochesci qui me semble être dans le même mouvement). ne sont cités prouve que le journaliste ne connaît pas la SF française. Oui il y a des choses qui se publient en dehors de la Volte et du Bélial.
Et le hopepunk se décline en space opera ( Yael July-Nahon et même Emilie Querbalec) et même en fantasy ( Tiphaine Levillain - encore quelqu'un que je publie).
Quant au solarpunk, je n'en ai pas repéré par des auteurs français mais ça devrait arriver sous peu.

Que reproches-tu à Sylvie Lainé ? Il ne me semblait pas qu'elle fasse partie des auteurs "prétentieux". Je n'ai pas encore lu ses textes, mais je ne la met pas dans le lot.

Je ne sais pas si c'est la fatigue, mais l'expression "solarpunk" ne m'évoque rien du tout : tu peux nous en dire plus, STP ?

Clairement, à mon humble avis, Sylvie Lainé est au-dessus du lot des auteurs ci-dessus. Elle écrit en français, pas en charabia, elle écrit plutôt bien, elle sait structurer un texte : c'est une vraie nouvelliste. J'ai quelques préventions personnelles (par exemple le fait qu'elle ait des personnages curieusement narcissiques, ce dont je ne suis pas sûr qu'elle ait conscience : dans L'opéra de Shaya, la protagoniste plongée dans un monde totalement étranger, qui devrait ressentir l'exaltation et les nuances de cette rencontre exceptionnelle, me paraît très à l'écoute de ses petits problèmes, de son corps, de ses sensations, d'elle-même : on dirait une grande aventure vécue par une influenceuse). Cela dit, je reconnais volontiers qu'elle est de la tête et des épaules au-dessus des voltés. C'est à la manière dont on la présente volontiers que je m'attaque (et ce n'est pas de sa faute) : la grande dame classique de la SF française, la styliste hors pair qui a des leçons de pensée à donner à la plèbe que nous sommes, etc. J'ai souvent trouvé qu'il y avait autour d'elle une sorte d'atmosphère de révérence dont je ne comprends pas la source. Soyons sérieux : c'est une bonne nouvelliste, c'est tout. Et c'est déjà pas mal ! Je serai heureux de pouvoir un jour en dire autant !