Deadman Wonderland

Grâce à mes insomnies (en même temps, 3 heures du matin c'est la bonne heure pour ce genre d'histoire), je viens de terminer Deadman Wonderland (la BD, pas le dessin animé). J'ai une grosse réserve sur un point : l'atmosphère extrêmement violente et gore ne convient pas aux jeunes adolescents, mais comme c'est apparemment le public cible toute cette noirceur est entrecoupée des niaiseries habituelles dans ce genre de productions ("je n'ai pas le droit d'abandonner parce que j'ai compris que mes amis blablabla"). Du coup, cette ambiance intermédiaire entre Akira et Naruto manque un peu de cohérence d'ensemble, comme si on cherchait à flatter en même temps deux lectorats irréconciliables.

Sinon, je l'ai trouvé pas mal du tout. Le dessin est vigoureux sans manquer de subtilité (encore que certaines cases manquent un peu de lisibilité). L'histoire est globalement facile à prévoir, mais son principe de départ est original, elle est rythmée et propose des personnages assez attachants pour qu'on veuille les suivre jusqu'au bout. Ganta, le héros, est parfois un peu tête à claques, mais moins que la moyenne des ados imbuvables des mangas (pour tout dire, je ne suis pas spécialiste du manga et j'ai professionnellement trop bossé sur le petit ninja blond, j'ai peut-être, du coup, une vision déformée du genre). À la fin, son endurance mêlée d'un début de sagesse, sur une carcasse couturée de cicatrices, fonctionne bien dans le genre "bildungsroman", qui est je crois un peu l'objectif des mangas pour jeunes garçons. Quant à la fin, elle est rude, mais... mais je ne dis rien pour en préserver la surprise.

Au bout du compte, en dépit de ma grosse réserve initiale, un manga que je recommande (mais pas aux jeunes). D'autres lecteurs parmi vous ? Des avis ?

Ça vaut le coup de se lancer, je crois. Je ne voudrais pas que ma réserve décourage ceux qui sont tentés. Par ailleurs, en 13 volumes je crois, voilà un manga dans lequel on peut se lancer sans se demander si on le finira un jour !

Oui, je suis d'accord. Là, ça donne le sentiment que tout était prévu d'avance, et il n'y a pas de temps mort. De ce point de vue, pas de reproche.