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J'aime beaucoup cette fantaisie

J'ai dit tout le bien que j'ai pensé de la trilogie FAUST de Lehman, que Fabien avait recommandée. Je suis aujourd'hui sur Aucune étoile aussi lointaine, du même auteur, et j'ai plus de mal. Ce n'est pas une question de style, et il y a toujours des remarques intelligentes et de fines observations qu'on cherchera en vain chez les auteurs de P.O.L. ou de Gallimard, mais j'accroche moins. Je trouve ça éclaté, un peu fouillis, moins structuré et varié dans les tonalités que FAUST. Cela dit, je n'ai pas encore fini et je peux changer d'avis vingt fois avant la dernière page.

J'ai bien avancé dans le roman de Lehman, et si je trouve donc que le début est un peu long, la suite est bien plus prenante. C'est un bon space-opera imaginatif et vivant, qui m'évoque un peu (c'est un compliment) les juvenile novels de Heinlein.

Je garde un excellent souvenir d'Aucune étoile aussi lointaine. J'y avais trouve une alchimie dans le croisement entre l'amertume, la frustration du héros et les bases d'un récit épique à coup de guerres à l'échelle de l'univers, d'espèces incroyables, de destins tragiques. Du coup, vos échanges sur FAUST me donnent envie

Je l'ai fini hier et si je garde quelques réserves sur le début et la fin, toute la partie centrale est effectivement assez exaltante (pour les raisons que tu définis fort bien) et fait regretter que, à ma connaissance, Lehman n'écrive plus de romans. Et oui, je te conseille vivement F.A.U.S.T., qui est une trilogie remarquable !

Je vais jeter un oeil à l'occasion !

De Lehman, à part le roman déjà évoqué, je n'ai lu que des BDs (j'aime beaucoup la Brigade Chimérique) et quelques nouvelles. Il n'a pas été très productif, c'est dommage....

Je viens de terminer la tétralogie Monstre, de Bilal.

Comme toujours avec les scénarios signés du dessinateur lui-même, ce n'est pas totalement abouti, un peu foutraque, et les personnages sont froids comme de la glace. Mais c'est de la vraie SF, très personnelle, non sans humour noir, avec une réflexion intéressante sur l'art contemporain - et on n'en voudra pas à Bilal de ne pas maîtriser totalement un arc narratif qui ne doit pas grand-chose à ses prédécesseurs (c'est moins facile que d'écrire sur cahier des charges).

Avec ça, un dessin somptueux, dans son style caractéristique et là aussi très personnel, d'autant que c'est truffé d'idées visuelles (le porte-avions recyclé en terrain de foot ou le happening artistique "tout en blanc" qui nous vaut plusieurs pages de crayonnés sans couleur... sauf le sang, bien sûr).

Bref, très recommandé.

On notera par ailleurs qu'il faut plus de temps pour lire 250 pages de Bilal, pourtant composées à 80% d'images, que pour lire 250 pages de Quignard ou de Darrieussecq, pourtant composées à 100% de texte...

Lu ce week-end une anthologie consacrée aux nouvelles fantastiques de Maupassant. Il y a tout, chez lui, tout ! Le Horla, bien sûr (nouvelle qui n'a pas pris une ride), ce vampire psychique qui suce la vie des humains et qui préfigure le remplacement de l'homme par une espèce nouvelle. Il y a aussi des êtres doués de télékinésie, des extraterrestres qui voyagent en "navire sidéral", des individus soumis à des volontés surnaturelles comme Reinfield à Dracula, la ville de Paris qui se vide dans le silence et le noir de tous ses habitants autour du narrateur, des tueurs en série qui décrivent avec délectation la montée de la pulsion et la délivrance par un passage à l'acte baignant dans le sang. C'est fou ce qu'on croit inventer et qui existe depuis longtemps...

Jeb écrit: Je viens de terminer la tétralogie Monstre, de Bilal.

Ça donne envie ! Nikopol m'ayant bien plu, ça pourrait m'intéresser !

J'ai toujours pas lu le horla, honte à moi. J'ai hérité de belles éditions de Maupassant dont je picore les nouvelles. Ça parle hélas bien trop souvent de prostituées à mon goût sans y mettre autant de saveur que dans Boule de Suif. Cela dit, on se répète forcément en écrivant, combien ? 300 contes et nouvelles ? Un vrai tâcheron.