Présentation d’Olivier Boile

Né en 1981 dans l’Oise, Olivier Boile s’est mis sérieusement à l’écriture à la fin du vingtième siècle et cela fait maintenant une bonne dizaine d’années qu’il publie de manière régulière dans diverses revues et anthologies consacrées aux littératures de l’Imaginaire. Ses textes sont souvent inspirés de mythes, de lé­gendes ou d’événements historiques qu’il revisite à la sauce fanta­sy, fantastique ou science-fiction. Auteur de nouvelles, il lui arrive aussi parfois d’écrire et de publier des romans. Le dernier en date, Nadejda, est une fantasy située dans le contexte de la Russie mé­diévale ; une histoire de bogatyrs, les chevaliers errants des poèmes épiques slaves…

Retour à Perpétuel-Automne est sa deuxième parution chez Mots & Légendes, après Les vases de Soissons au sommaire de la précé­dente anthologie Malédiction.

 

Interview pour la parution de l’anthologie Chevaliers errants

Bonjour, Olivier, pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?
Individu de sexe masculin, âgé de 38 ans, originaire de Picardie, je publie régulièrement depuis une quinzaine d’années dans tous les genres de l’Imaginaire, avec toutefois une prédilection pour la fantasy, tendance historique/mythologique. Retour à Perpétuel-Automne est ma deuxième parution chez Mots & Légendes, après Les vases de Soissons au sommaire de la précédente anthologie Malédiction.

Pouvez-vous nous parler du processus d’écriture de votre nouvelle Retour à Perpétuel-Automne parue dans l’anthologie Chevaliers errants ?
Au départ, j’avais prévu de participer à l’appel à textes « Chevaliers Errants » avec un texte écrit des années plus tôt, et qui collait parfaitement au thème. Sauf qu’entre-temps celui-ci a été intégré à mon recueil de nouvelles Et tu la nommeras Kiev, paru en 2018 aux éditions Nestiveqnen… Il m’a donc fallu partir sur tout autre chose. En me creusant la tête, j’ai eu l’image d’une aventurière contrainte d’abandonner son enfant pour pouvoir poursuivre sa vie d’errance ; comme à ce moment-là je lisais beaucoup d’ouvrages sur la Chine ancienne, le cadre spatio-temporel s’est imposé naturellement. La rédaction de Retour à Perpétuel-Automne s’est déroulée sans souci, et de manière assez rapide, bien que cette nouvelle fasse partie des plus longues que j’ai écrites.

Pourquoi ce sujet ? Possède-t-il une valeur particulière pour vous ?
La Chine ancienne est l’un des contextes qui a le plus stimulé mon imagination ces dernières années, comme ont pu l’être la Russie médiévale ou la Grèce antique ; ce n’est donc pas un hasard si j’y ai placé le cadre de ma nouvelle. Quant à l’intrigue en elle-même, le thème principal est sans doute la filiation, la transmission… Le fait est que j’ai moi-même deux enfants, mais je ne suis pas certain que ce soit un sujet que j’aborde plus souvent dans mes écrits depuis que je suis parent. On retrouve également dans Retour à Perpétuel-Automne une figure qui m’est chère, souvent présente dans mes romans et mes nouvelles : celle du héros vieillissant, sur la pente descendante, car bien que mon héroïne n’ait qu’une trentaine d’années, ses jours de gloire sont clairement derrière elle.

Une suite ou une autre histoire dans cet univers est-elle à prévoir ?
Que ce soit en tant que lecteur ou en tant qu’auteur, je ne suis pas adepte des suites ou des séries, donc non, il n’y aura pas de « Retour à Perpétuel-Automne II, le Retour ». En revanche il est vrai que je compte poursuivre dans cette veine du « wuxia » (le récit de cape et d’épée chinois, avec des arts martiaux et des éléments surnaturels, et dont le nom signifie littéralement… chevalier errant) puisque parmi mes projets d’écriture plus ou moins lointains figure un roman de ce genre. On en reparle dans quelques années !

Si vous deviez mettre en avant une phrase de votre nouvelle, laquelle choisiriez-vous ?
Il semble que l’anthologiste de Chevaliers errants, Jean Bury, ait été marqué par l’ultime réplique de Retour à Perpétuel-Automne, si bien qu’il a souhaité placer ma nouvelle en dernière position pour conclure l’anthologie sur celle-ci… Mais on ne va rien révéler pour l’instant et laisser les lecteurs découvrir tout cela.

Quels sont vos projets d’écriture ?
Je suis en train de terminer la rédaction du roman qui m’occupe depuis bientôt deux ans : un western, avec tous les ingrédients habituels du genre, sauf qu’il a comme particularité de se dérouler au 17e siècle en Sibérie, sur la frontière entre les empires russe et chinois. Puis je reprendrai sans doute le précédent roman (lui aussi en rapport avec la Chine) que j’avais laissé en plan pour me consacrer à celui-ci. Et ensuite… Ce ne sont pas les idées et les projets qui manquent !

Comment vous est venu le goût de l’écriture ? À quel âge ?
Les premiers « livres » que j’ai créés, des histoires illustrées constituées de feuillets reliés par des morceaux de scotch, sont datés de 1987 : j’avais donc 6 ans et je venais d’entrer en CP. Mes plus anciens souvenirs datent d’ailleurs de cette époque ; c’était comme si dans ma vie, avant la lecture et l’écriture, il n’y avait littéralement rien. Qu’ajouter à cela ?

Comment abordez-vous la création d’un texte ? Comment vient l’inspiration ?
C’est une question récurrente à laquelle je ne sais jamais vraiment quoi répondre, car la genèse de chaque texte est unique, pour moi il n’y a pas de « recette » ou de processus créatif immuable… Bref, je peux expliquer comment et pourquoi j’ai écrit tel ou tel texte, au cas par cas, mais pas donner de réponse générale.

Quel est votre endroit favori pour écrire ? Avez-vous des rituels ?
Je travaille essentiellement sur mon ordinateur, assis à mon bureau, même si les bons vieux papier et stylo peuvent parfois être utiles dans certaines circonstances. Et non, je n’ai pas de rituels liés à l’écriture, étant de toute façon quelqu’un de tristement rationnel.

Quels sont vos auteurs préférés ? Influencent-ils vos écrits ?
S’il fallait citer un auteur qui a eu une grande influence sur moi et mon écriture, ce serait Terry Pratchett, que j’ai découvert il y a environ vingt ans et qui m’a alors poussé dans la direction de la fantasy humoristique. Cela a abouti, plus tard, à la publication de mes romans Medieval Superheroes et Les Feux de l’Armure. Depuis, j’ai largement délaissé la fantasy humoristique et je n’ai plus retrouvé d’auteur fétiche. Je vais désormais d’un auteur à l’autre, d’un genre à l’autre, sans jamais développer la monomanie que j’ai pu avoir autrefois pour Pratchett. Ceci dit, il est évident que d’une manière ou d’une autre chacune de mes lectures influence mes écrits, même si ce n’est pas forcément une influence directe. Les écrivains qui prétendent ne pas lire, ou lire très peu, me laissent… perplexe, pour rester poli.

Quelles sont vos autres passions ?
Je ne vais pas dire que je consacre mon existence entière à l’écriture, j’ai bien sûr d’autres activités, d’autres centres d’intérêt… Mais rien qui mérite le qualificatif de « passion ». L’écriture (et la lecture : les deux sont pour moi indissociables) est la seule activité dont je serais tout à fait incapable de me passer.

Peut-on suivre votre actualité sur un blog, un site ou un réseau social ?
Étant assez réfractaire à la communication par Internet (certains diront : à la communication tout court), j’ai mis longtemps à m’y mettre, mais j’ai désormais un modeste site d’auteur : olivierboile.wordpress.com, qui me sert surtout à annoncer mes nouvelles parutions et répertorier les anciennes. Par contre il est certain que vous ne me trouverez jamais sur Facebook, Twitter, Instagram et compagnie : j’y serais autant à ma place qu’un poisson dans les branches d’un arbre.

Pour conclure, qu’avez-vous envie de nous dire ?
Pour rester dans le thème, et parce qu’il est difficile de se tromper en concluant par de la sagesse asiatique : « Entendre ou lire sans réfléchir est une occupation vaine ; réfléchir sans livre ni maître est dangereux. » (Confucius).

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