Envie de râler, un coup de déprime ?

07 Avr 2016 12:28 #671 par Jeb
Réponse de Jeb sur le sujet Envie de râler, un coup de déprime ?
Ah ah ah ! Bientôt un Erem sur ma table de nuit ! (Enfin, sur le convertisseur qui me sert de table de nuit...)

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07 Avr 2016 23:26 #672 par kith
Réponse de kith sur le sujet Envie de râler, un coup de déprime ?

Jeb écrit: [...] et qui publie fièrement des navets bas de gamme genre Un éclat de givre. En tout cas, ça ne sert pas du tout les intérêts de l'écrivain, je trouve...

www.imaginales.fr/jean-philippe-jaworski/


Si je suis d'accord avec ce que tu dis sur la fiche, je trouve que Un éclat de givre ne mérite pas du tout l'appellation de navet. E. Faye construit un personnage intéressant, paumé, dans un décor parisien très prenant (rien que ce passage aux Enfers, c'est mené avec une maestria...). Certes la fin est frustrante, mais l'ambiance posée par le livre, assez unique entre jazz, post-apo, vision de cauchemar et ville-monde, vaut à mon sens bien des éloges.

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08 Avr 2016 08:35 - 08 Avr 2016 09:14 #673 par Jeb
Réponse de Jeb sur le sujet Envie de râler, un coup de déprime ?
C'est ce qui est cool dans les discussions entre lecteurs : avoir des avis différents ! Je regrette d'ailleurs d'avoir écrit ça, je préfère toujours dire du bien de ce que j'ai aimé que débiner des écrivains qui m'ont fait hausser les épaules, mais j'ai été saisi par l'outrecuidance des Moutons électriques, c'est sorti tout seul. Cela dit, j'assume les termes durs que j'ai employés. On ne saurait dire trop de mal de ce livre, à mon avis.

L'ambiance, dont j'espérais beaucoup (la couverture est réussie et semble promettre quelque chose d'exotique), dans une ville que je connais bien, se résume à quelques gaz à effet de serre dans un petit livret historique des stations de métro parisiennes. Moi qui adore le jazz, j'ai aussi été attiré par ce qu'on disait de l'aspect musical du roman, mais là encore, déception : Eric Dolphy ou John Coltrane, c'est du jazz, Frank Sinatra, c'est de la variété.

Le style m'a paru effroyablement plat et lourd, avec ses expressions anglaises traduites au mot à mot ("Il essaie de me convaincre, mais je n'achète pas", "Pas d'offense"), voire en globish dans le texte ("Je ne suis pas un control freak") – on est loin de Baudelaire qui importait un style, une assonance et un état d'esprit quand il parlait de "spleen". Les scènes d'action quasi-monosyllabiques ("Je m'élance. Trébuche. Tombe. Me relève.") m'évoque un stagiaire qui veut faire du beau style sur jeuxvideo.com et quand, par hasard, il y a un gag amusant ("Viens chez moi, j'ai du démaquillant"), c'est aussitôt désamorcé par le besoin de bien faire sentir qu'on a été drôle ("Ce n'était pas ma meilleure phrase de drague...").

Avec ça les gentils sont très gentils (l'auteur les croient bohèmes, mais ce sont bel et bien des bobos parisiens) et les méchants très méchants (en gros, tous les autres). On reconnaît d'ailleurs le futur traître dès qu'on le voit pour la première fois, comme dans les dessins animés de Nickelodeon. Rien ne se donne la peine d'avoir une raison : on tombe sur un ennemi dans un bistrot ou un tunnel où il n'a rien à faire, simplement parce qu'on a besoin d'un combat de boss, et tant pis si ça n'a ni queue ni tête. Moi qui croyais naïvement que ça se construisait, un roman, qu'il fallait réfléchir de temps en temps... Et quand par hasard il y a une raison pour le combat de boss, associé à la possibilité de dévoiler quelque chose d'inattendu, de neuf, de déroutant, d'étranger (la fin), c'est expédié en deux paragraphes parce que bon, ça va, j'ai déjà écrit 150 pages, je suis fatiguée.

Je sais en disant ça que je suis assez seul dans mon jugement et que ce livre a été bien reçu. Tant pis, je suis un lecteur et comme tous les lecteurs j'ai droit aussi à mon opinion : c'est le plus mauvais livre que j'ai lu depuis Les amants du n'importe quoi (ça doit donc faire une quinzaine d'années) et, pire, je l'ai trouvé d'un amateurisme invraisemblable. Au même moment, on parlait beaucoup de L'opéra de Shaya, de Sylvie Lainé. Je n'ai pas aimé non plus (essentiellement parce que le point de vue trop narcissique de la narratrice transforme cette rencontre lointaine et mystérieuse en journal intime d'une femme à l'écoute de son corps), mais je reconnais volontiers que c'était bien écrit, bien structuré (sauf l'intro, un peu "prétexte"), avec une vraie réflexion sur le monde créé, sur l'univers élaboré. C'était une vraie novella, qui simplement ne m'a pas touché. Mais Un éclat de givre, je trouve vraiment que c'est un truc torché, mal écrit, mal bâti, sans une once d'originalité ni de finesse psychologique. C'est pire que mauvais, c'est bête. Et si c'est avec ça que les Moutons électrique veulent nous convaincre (je cite leur site Internet) qu'ils ont "une forte exigence stylistique, langue soutenue et littéraire", alors c'est raté.

Bon, je tiens à dire une fois encore que je suis le seul à trouver que ce livre ne mérite pas le papier sur lequel il est imprimé et qu'il a eu son succès critique. Grand bien lui fasse, et je respecte très naturellement et sans me forcer les opinions différentes, mais il en faudra plus pour me faire changer d'avis.

Je précise aussi que je l'ai lu à la sortie, donc ça commence à faire un bail (ce message n'est pas un article critique en règle, simplement un point de vue en vrac sans m'être replongé dedans, ça ne vaut donc pas plus que ça). Par ailleurs, je signale que les citations entre guillemets ci-dessus n'en sont pas, ce sont des exemples recréés de mémoire à titre d'illustrations, mais vous l'aviez sans doute compris déjà.

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08 Avr 2016 09:28 #674 par Jeb
Réponse de Jeb sur le sujet Envie de râler, un coup de déprime ?
Par ailleurs, les fans d'E. Faye sont vengés : je viens de recevoir 38 pages de documents légaux à traduire. :elfe:D

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09 Avr 2016 13:15 #675 par Kaliom Ludo
Il faut se méfier du pouvoir des fans, on ne sait jamais quelle malédiction ils peuvent inventer pour se venger :magicien:

Courage à toi, pour tout traduire ! :bier:

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09 Avr 2016 15:59 #676 par Jeb
Réponse de Jeb sur le sujet Envie de râler, un coup de déprime ?
Heureusement, tous les fans ne sont pas comme dans Misery ! :barbare:

Une fois encore, c'est un accident que je donne un avis négatif, je préfère me concentrer sur ce que j'aime, d'habitude. Mais E. Faye ayant sa petite notoriété, mon avis n'a de toute façon aucune espèce d'importance, et aucune capacité de nuisance, donc ce n'est pas bien grave !

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09 Avr 2016 17:57 - 09 Avr 2016 17:58 #677 par kith
Réponse de kith sur le sujet Envie de râler, un coup de déprime ?

Jeb écrit: L'ambiance, dont j'espérais beaucoup (la couverture est réussie et semble promettre quelque chose d'exotique), dans une ville que je connais bien, se résume à quelques gaz à effet de serre dans un petit livret historique des stations de métro parisiennes. Moi qui adore le jazz, j'ai aussi été attiré par ce qu'on disait de l'aspect musical du roman, mais là encore, déception : Eric Dolphy ou John Coltrane, c'est du jazz, Frank Sinatra, c'est de la variété.


Ben personnellement, je trouve que la ville sort du lot parce que des lieux envoûtants sont mis en avant. Pas forcément les lieux communs du métro, mais le planetarium, les Enfers, les cabarets, une partie de Montmartre, la Défense...on attend de Paris qu'elle garde son aura et dans un Eclat de givre, c'est un membre à part entière de l'histoire, on la sent vivante, aussi dangereuse que séduisante, même les catastrophes ont su altérer mais pas saper son pouvoir d'attraction/répulsion.
Pour le jazz, je t'avoue ne rien y connaître et j'ai trouvé que c'est déjà très présent, ça m'a rendu curieux. Je ne pense pas que le sujet nécessitait une approche plus pointue. Je ne vois pas en quoi mettre en avant plus accessible comme Sinatra pose souci.

Le style m'a paru effroyablement plat et lourd, avec ses expressions anglaises traduites au mot à mot ("Il essaie de me convaincre, mais je n'achète pas", "Pas d'offense"), voire en globish dans le texte ("Je ne suis pas un control freak") – on est loin de Baudelaire qui importait un style, une assonance et un état d'esprit quand il parlait de "spleen". Les scènes d'action quasi-monosyllabiques ("Je m'élance. Trébuche. Tombe. Me relève.") m'évoque un stagiaire qui veut faire du beau style sur jeuxvideo.com et quand, par hasard, il y a un gag amusant ("Viens chez moi, j'ai du démaquillant"), c'est aussitôt désamorcé par le besoin de bien faire sentir qu'on a été drôle ("Ce n'était pas ma meilleure phrase de drague...").


Il m'a semblé justement que ce choix de vocabulaire, de tournure, servait le personnage principal, à construire sa personnalité, ses références, voir quand tu évoques le désamorçage, le manque de confiance de Chet. Je trouve très intéressant stylistiquement d'avoir cette approche. Elle reste certes dans un créneau connu mais le but est quand même de ne pas désincarner la 1ere personne quand on choisit cet angle.
Côté style pur, j'ai trouvé ça plutôt bien écrit. C'est pas ultime mais ça contribue à la création d'ensemble. Je n'ai pas lu d'autre E. Faye pour comparer non plus.

Avec ça les gentils sont très gentils (l'auteur les croient bohèmes, mais ce sont bel et bien des bobos parisiens) et les méchants très méchants (en gros, tous les autres). On reconnaît d'ailleurs le futur traître dès qu'on le voit pour la première fois, comme dans les dessins animés de Nickelodeon. Rien ne se donne la peine d'avoir une raison : on tombe sur un ennemi dans un bistrot ou un tunnel où il n'a rien à faire, simplement parce qu'on a besoin d'un combat de boss, et tant pis si ça n'a ni queue ni tête. Moi qui croyais naïvement que ça se construisait, un roman, qu'il fallait réfléchir de temps en temps... Et quand par hasard il y a une raison pour le combat de boss, associé à la possibilité de dévoiler quelque chose d'inattendu, de neuf, de déroutant, d'étranger (la fin), c'est expédié en deux paragraphes parce que bon, ça va, j'ai déjà écrit 150 pages, je suis fatiguée.


Perso, je ne vois pas de quoi tu parles sur le hasard autour des "boss". Certes ma lecture date un peu comme pour toi mais à part le combat à l'extérieur de l'enceinte de Paris qui est une parenthèse, rien ne m'évoque ça, tu te rappelles de passages en particulier ?
Après, le manichéisme, ce n'est pas une tare, plus de 90% de la production dans l'imaginaire est dans le crédo. Là encore, la structure est assez classique et ce n'est clairement pas ça qui fait l'intérêt du roman, mais j'ai lu bien pire... et plus marqué. Ce qui manque, c'est un antagoniste vraiment marquant mais on peut l'excuser vu la reste.
Par contre, je suis d'accord avec toi sur la fin. Il se trouve que les deux derniers Moutons Electriques que j'ai lu (celui-ci et Manesh) ont une fin qui m'a déçu. C'est globalement trop rapide et un peu décevant vu que ce qui précède.

Je dis pas non plus qu'un Eclat de Givre est une expérience ultime. J'ai aussi des critiques, il n'est pas dans mon propos d'en faire un candidat à la déification, hein ^^ Juste que je te trouve très sévère étant donné que moi (encore une fois, c'est un avis perso) j'y vois des qualités.

Je ne suis donc pas celui qui t'a assommé avec un annuaire juridique de trad :D :fandre: Bon courage ;)

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09 Avr 2016 18:23 #678 par Jeb
Réponse de Jeb sur le sujet Envie de râler, un coup de déprime ?
Preuve qu'on peut argumenter raisonnablement (car je crois que nous ne sommes arbitraires ni l'un ni l'autre, on s'est expliqué de part et d'autre) et avoir des points de vue opposés : la littérature n'est pas, heureusement, une science exacte !

L'essentiel, c'est que j'ai nettement préféré ton bouquin au sien ! :elfe:D

Merci pour les encouragements !

PS : pour les combats de boss, de mémoire, il y en a deux bien gratuits à l'entrée et à la sortie de l'enfer. Mais ne sois pas fâché si je ne relis pas le bouquin pour m'en assurer ! :D

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26 Avr 2016 11:42 #679 par Kaliom Ludo
Commencer les démarches pour rejoindre la base de données Dilicom et finir par arriver sur un site qui parait un peu vieux, autant dans son design que son fonctionnement... J'en sors, du coup, un peu dubitatif :elferoll:

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26 Avr 2016 12:13 #680 par Jeb
Réponse de Jeb sur le sujet Envie de râler, un coup de déprime ?
C'est pour la diffusion des livres, si je comprends bien ?

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