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J'ai suffisamment dit combien Procrastination et Un éclat de givre me laissaient froid - je me dois donc de dire, pour être honnête, combien ce que dit Estelle Faye dans cet épisode me plaît. Fabien, il me semble que cela rejoint aussi tes convictions.
Je n'ose imaginer ce qu'il serait advenu de Julien Gracq, pourtant l'un des très rares publiés dans la Pleïade de son vivant, si ces batteries de règles absurdes avaient été appliquées à son époque. Un homme qui peut mettre 80 pages à décrire un chemin en forêt près de Lorient... parfois deux pages pour le simple mouvement d'une feuille sur un arbre...
Ça me donne envie de le relire, d'ailleurs. L'édition Pleïade de son intégrale est l'un de mes tous premiers achats avec mes premiers revenus, à l'époque de 437 francs/mois. Je n'avais pas les moyens de l'acheter neuf, alors j'en ai pris une version moins chère chez un bouquiniste des quais de Seine, moitié moins cher et neuf, à cause de défauts d'impression sur les "T". Purée, ça remonte à presque 30 ans en arrière.
J'avais écrit un roman inspiré de Gracq dans mon jeune temps, impressionné moi aussi par certains de ses livres. J'ai perdu ce manuscrit : je l'ai prêté à un copain qui s'est barré avec. Y avait des descendants d'Alexandre dans un désert de sable près d'un hôtel européen désargenté. Ça ferait très bizarre à mes (deux) lecteurs actuels de lire ça...
Pour les techniques d'écriture, je crois qu'il est bon de les connaître, de savoir les utiliser (il est toujours bon de connaître son métier), puis de s'en foutre et d'écrire avec sa voix propre. Ce qu'on écrira plaira à certains, et pas à d'autres, voilà tout.
Mais je suis tout à fait d'accord avec Estelle Faye sur l'obsession actuelle de la "littérature exigeante", l'adjectif ne correspondant généralement pas à une intelligence véritable, mais juste à un peu de boursoufflure cuistre. À la romancière que cite Estelle Faye, j'ajoute sans remords Damasio, Lucazeau, Ted Chiang ou Liu Cixing. J'ai lu le Traité de l'âme d'Aristote et le Contre Averroès de Thomas d'Aquin, la difficulté ne me fait pas peur. C'est précisément pourquoi le pédantisme et la prétention creuse me laissent de marbre. Je préfère partir sur une île déserte avec Vampyre Nation qu'avec Inception.
Bon, j'ai reçu mon nouvel ordinateur il y a deux jours, acheté et configuré chez PCSpecialist.
Très impressionné par le rapport qualité-prix et le serivce client (jusqu'à la petite mention à l'anglaise qui tue : "votre ordinateur est assemblé par John Smith").
Deux jours de configuration, pour migrer intégralement mes données vers le portable sous Linux. Mais c'est fini et 100% opérationnel.
Du coup, ma déconnexion des GAFAM avance bien. Amazon et Microsoft, je les ai dégagés depuis un moment.
Je ferme mon compte Facebook le 1e juin.
J'ai désactivé tous les services Google de mon téléphone, et je n'en ai aucun sur mon ordinateur portable, en attendant de m'acheter un téléphone sous Linux.
Mon Mac Pro va passer à mon épouse, mais je garde une session dessus, ne fût-ce que pour administrer les applications partagées. Mais à partir du 1e juillet, en gros, je ne l'utiliserai plus au quotidien, seulement pour des tâches spécifiques. Bon, ça ne me laisse pas énormément de temps pour boucler mes travaux en cours sur des logiciels purement Mac comme pour la mise en page des bouquins en cours. Après, il faudra remettre les mains dans le cambouis de Scribus. Le boycott demande quelques sacrifices.
J'ai trollé Damasio sur un fil Twitter.
Un auteur disait que c'était normal pour un auteur de lire et je suis assez d'accord. Et j'ai dit qu'un certain écrivain français ne lisait que des essais philosophiques et écrivait des romans ( sans le nommer, il faut faire un peu réfléchir les gens).
Le Damasio américain s'appelle K.M Szpara. Tor pensait faire un coup en sortant ce roman annoncé comme un pamphlet anticapitaliste en mars. Mais voilà, on dit beaucoup de mal des Américains mais ce brulôt ne se classe pas dans le top 10 des best sellers de Locus. Encore mieux pas de critiques dans la revue. Seul le sit web a daigné en parler sous la plus de Liz Bourke la critique la plus militante et engagé de la revue. Mais elle déteste.
Donc au moins les anglo-saxons ne tombent pas dans les mêmes travers que nous. Et ça me réjouis.
Je ne partage pas totalement ton optimisme : pour moi, la Damasio américaine, c'est Ada Palmer, et c'est la grande vedette du moment, outre-Atlantique et ailleurs. Il y a aussi Ted Chiang, dans le genre creux mais prétentieux. La SF américaine m'a quand l'air assez portée sur la "littérature exigeante", elle aussi, à ses heures. J'avais d'ailleurs détesté le film Premier contact, que j'avais trouvé boursouflé mais assez bête, jusqu'à ce que je lise le recueil de nouvelles : ce n'est pas de la faute de Villeneuve, il n'a fait que suivre fidèlement le ton du texte original.
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