Envie de râler, un coup de déprime ?

Nicolas Villain écrit: Pourquoi est-ce plus facile de passer les pare-feu de la nsa (enfin j'imagine...) que de recharger une malheureuse carte du crous pour pouvoir bouffer au R.U? Non mais franchement comment font les étudiants étrangers pour comprendre le marasme administratif de la faculté ou d'un crous? Sans ma carte bleue avec moi ce midi je n'aurais pas pu bouffer et cela malgré 2 codes de sécurité reçu sur mon téléphone portable et encore un mail de validation! On croit rêver!
Dire que ça marchait bien l'année dernière mais qu'ils ont "malencontresement" bloqué tous les comptes ... 23 000 étudiants... le bordel quoi...

Ezly ? Vu comment on a forcé les Crous à l'adopter, ça ne m'étonne pas. Du coup, ils ralent car ils doivent gérer plus de liquide et de cartes hihi. Ceci dit, on se plaignait déjà de la mise en place de moneo à l'époque, au final on le regretterait presque

Izly oui. Pourtant ça marchait bien l'année dernière mais je crois que la fac à changer toutes les boites mail, un truc du genre .uhb en .univ-rennes2 et du coup kyrielle de cartes sont bloquées. Et malgré mes efforts je n'ai toujours pas réussi à recharger ma P..... de carte! Je suis ravi à l'idée de me retaper la queue au RU pour régler ça. Franchement ça me gonfle.
J'ai déjà entendu parler de moneo quand je suis passé pour la première fois à la fac il y a 13 ans mais je n'ai même pas eu le temps de m'en servir. A moins que ce ne soit quand je suis revenu à la fac pour une remise à niveau scientifique il y a six ans? je ne sais plus.

Pff, et c'est pas réparable ?

Pff, je suis de tout coeur avec toi. Moi qui ne sais pas changer un filtre dans une cafetière, je hais ces trucs techniques... Et en ce moment c'est mon appartement qui tombe en ruines, quand ce n'est pas une serrure à changer, c'est un plafonnier qui meurt ou une porte qui coince... Je pleure beaucoup.

Sinon, pas un coup de gueule vraiment, mais une double déception liée aux sorties DVD de ces dernières semaines. J'aime bien, avec des réserves, Walking Dead, mais la saison 5 que je viens de voir m'a laissé un arrière-goût un peu amer : le concept s'étiole. Réitération de situations déjà vues, dispersion de l'intrigue en points de vue qui n'apportent rien de neuf, abandon gratuit de personnages (ceux qui meurent ou qu'on laisse de côté, comme le gamin, réduit à deux répliques du reste idiotes), ajout de nouveaux "héros" totalement insipides (le pasteur épiscopalien), et une évolution chaotique de la psychologie des personnages. Grand sentiment de redites et de stagnation.

Et puis consternation en voyant l'Exo-conférence d'Alexandre Astier. J'avais beaucoup aimé son spectacle sur Bach, drôle et mélancolique, et j'aime bien Kaamelott (même si je préfère Hero Corp), mais cette fois, je n'ai pas compris. C'est interminable, paresseux, bruyant, plus lourd que drôle, finalement prétentieux mais con (ça fait penser à ces internautes qui croient dire quelque chose d'intelligent sur la vie, la mort, la politique, la guerre, Dieu, les scarabées et la musique sérielle pachtoune en un tweet d'une ligne et demie ou en une blaguouille de "Motivational poster"), c'est très curieusement acculturé (j'avais l'impression de voir un one-man show américain, jusqu'aux tournures maladroites sentant l'anglais mal traduit - franchement, Roswell, qu'est-ce qu'on s'en fout, nous autres...). Et si Astier ne se renouvelle pas, on finira très bientôt par se lasser de son personnage à la Louis de Funés de PDG/roi/conférencier bougon que n'entourent que des crétins et des machines déficientes.

Bref, deux DVD empruntés ou achetés pour me changer les idées et... qui n'ont pas rempli cet office aussi bien qu'un verre de whisky, une sonate de Jean Huré et un Doliprane.

Pour Walking Dead, il y a encore de l'espoir, une petite note "bouddhiste zen" à la fin servant de cliffhanger, ce qui est original et donne l'espoir d'une voie nouvelle. Mais si ça continue dans le même sens, j'ai peur en effet que ça ne se dégrade rapidement. Réponse dans un an !

Quant à Astier, c'est un point de vue personnel et subjectif, mais son spectacle m'a donné le sentiment de reposer sur des rouages que désormais nous connaissons sur le bout des doigts pour avoir beaucoup vu son humour à la télévision - et forcément, quand on connaît le truc, le tour de magie n'impressionne plus. Mais je ne veux décourager personne de se faire son idée par lui-même, surtout !

Pour l'entretien que tu mets en lien, il comprend toutes sortes de choses intéressantes. Il y a un point sur lequel je m'inscris en faux, en revanche, c'est cette curieuse inhibition devant l'art narratif américain. Que ce soit dans les séries ou dans la littérature de genre, je trouve que c'est très surestimé, le "storytelling". Il y a de très bonnes séries américaines (mais il y a aussi à l'étranger Sherlock Holmes, Les Revenants ou Death Note). Cependant, il y a aussi des séries américaines prestigieuses que je trouve complètement ratées et même totalement nanardes (American Horror Story) et je suis de ceux qui pensent que les idolâtres du creative writing et de la dramaturgie sur power point et autres disciples des "script doctors" sont en train de tuer la littérature populaire américaine. On devrait fuir cette influence au lieu de la rechercher, comme il semble qu'on le fait trop systématiquement aujourd'hui en France. Non, franchement, Les Sopranos, sans moi (et puis je n'aime pas les séries xénophobes, c'est un vieux trait de caractère...)

Abonné à l'INA, je vois beaucoup d'entretiens avec des écrivains, et certains sont passionnants. Quelle jouissance, en ces temps où on nous bassine avec les dramaturgies en trois parties et les règles d'écriture obligatoires, d'entendre Cesbron, l'immortel auteur de Notre prison est un royaume, expliquer que le seul péché en liitérature est de céder au procédé, au truc, au machin préprogrammé : comme dans la série B américaine en trois parties, précise-t-il, où l'on sait exactement quel rythme il faut pour que "ça marche", quel pourcentage d'action et de sexe, quelles péripéties, etc. - et on applique à chaque fois la même formule. Je suis convaincu de ça, moi aussi, à mon tout petit niveau de lecteur, et c'est pour ça que j'aime infiniment moins Orson Scott Card ou Dan Simmons que Bradbury ou Heinlein (ne parlons d'un faiseur comme Justin Cronin). C'est aussi pour ça qu'à mon très humble avis on surestime grandement les séries et les films américains. Je pense en fait qu'à force de ne voir qu'une seule manière de raconter une histoire, on finit par croire que c'est la seule manière de raconter une histoire, au lieu d'ouvrir ses horizons et de refuser les idées toutes faites - choses que prêche pourtant Alexandre Astier dans son dernier spectacle.

Mais bon, là, c'est le quadragénaire qui parle ! Spiderman et Star Wars, ça ne m'intéresse plus !

Je ne suis pas le seul à trouver que Walking Dead patine, apparemment (encore que je serais plus sévère, de mon côté).

www.mythologica.net/the-walking-dead-saison-5/

Et pendant que j'y suis, en tant que fondateur, président et membre unique de l'OPEV (Organisation de Protection des Enfants Virtuels), je suis très fâché contre ce que Hideo Kojima inflige à ce malheureux Chico dans MGS5. Tiens bon, Chico, on te sortira des griffes du méchant scénariste !



La cinématique ci-dessus est le moment le plus tendre, évidemment. Sérieusement, Hideo, tu as déraillé sec sur ce coup !