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Intéressant, en effet. Je crois que ce qui fait que je modifie beaucoup le passage du manuscrit au traitement de texte est que le manuscrit coupe souvent dans les virages, et la version finale appelle des compléments ou précisions pour rendre le tout intelligible, mais aussi un fros effort pour fluidifier la structure de mes interminables phrases...
J'ai une tendance inverse : je bavarde trop, relire consiste surtout pour moi à sabrer. Après, il y a l'exception : pour tenir la limite basse de l'appel à textes Halloween, par exemple, j'avais été très elliptique. Dans sa grande bonté, Ludovic m'a laissé reprendre l'affaire sans se prendre la tête avec les limites et, quelques milliers de mots supplémentaires plus loin, la nouvelle a commencé à avoir du sens...
Parfois, à la relecture, je n'ai pas la moindre idée de ce que j'ai voulu dire à l'écriture. Je me souviens encore, dans Les dieux sans visage, d'une phrase qui disait à peu près : "Il leva les yeux vers la cime des arbres. Il avait aperçu un mouvement vif, multicolore. Une marmotte, probablement." Comment et pourquoi cette phrase a été écrite restera à jamais un grand mystère...
Explication : le compositeur Tchaïkovski avait une nette tendance à la picole. On a retrouvé dans son journal intime un menaçant "Je saurai qui, quand et pourquoi !" à côté duquel, quelques jours plus tard, il avait ajouté : "Je ne sais pas du tout ce que ça veut dire. Je devais être bourré quand j'ai écrit ça."
Tes modélisations rendent fou le joueur de jeu vidéo que je suis ! Y a tellement de matières et de possibilités ! Je suis vraiment impressionné !
Je me retrouve pas mal dans ta vision du touche-à-tout, j'ai souvent la sensation de m'intéresser à beaucoup de domaines différents, sans parvenir à y exceller. (Et comme j'aime bien la contradiction, j'aime bien quand je peux me focus sur un objectif précis, sans le lâcher.)
Quand on bosse sur un projet de 180 heures, c'est forcément délicat de prendre du recul et je comprends la logique de faire au mieux pour ne pas y revenir et tout prévoir en amont. J'essaye d'avoir la même approche... Ouvrir un ancien projet qu'on avait fermé, c'est un peu comme ouvrir la boite de Pandore. Les auteurs, avec qui j'ai commencé à bosser sur les vieilles parutions du webzine, doivent s'en rendre compte
Je crois aussi que c'est important d'arriver à fermer la porte sur certains projets, se dire, c'est fini, j'y touche plus. Sinon, comme on n'est jamais vraiment satisfait, on peut partir dans des cycles et des cycles qui ne serviront qu'à recréer à l'infini ce qu'on a déjà créé une première fois.
Je suppose que le projet y gagne en qualité... Mais, en tant que créateur, on y perd peut-être des occasions de rêver et visiter de nouvelles choses. Il y a beaucoup d'auteurs (j'en fais partie) qui sont coincés dans une boucle de réécriture sur un roman et ça les coince.
Après, j'ai aussi conscience que c'est souvent que je demande à un auteur de reprendre un passage, de rajouter des choses... Cela ne doit pas être facile de gérer cette boite de Pandore que je force à ouvrir.
Kaliom Ludo écrit: Après, j'ai aussi conscience que c'est souvent que je demande à un auteur de reprendre un passage, de rajouter des choses... Cela ne doit pas être facile de gérer cette boite de Pandore que je force à ouvrir.
Sans doute, mais ça peut être aussi extrêmement productif !
@Enferz : merci !
@Ludo : oui, reprendre 25 fois un projet, ce n'est pas ce que je préfère, même s'il m'arrive de le faire à l'occasion (comme pour le château de Rambures). Mais dans l'ensemble, repartir de zéro (et tant qu'à faire sur un nouveau projet) m'amuse plus. Et comme dans mon cas, il ne s'agit que de loisirs, j'essaies de ne pas les rendre plus contrariants que le travail (qui l'est déjà bien assez).
Ceci dit, je ne suis pas fermé à la critique. Comme dit Jeb, se voir forcé de reprendre un passage mal écrit peut être vexant de prime abord, mais gratifiant quand on le fait avec succès, et aussi permettant de ne pas retomber dans le piège la fois d'après.
Bon, voilà pour mes pensées hautement philosophiques du soir. Je vais me couper les cheveux et me boire un cognac à la santé de Paul sOAZ Boyer.
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