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La mini-série docu-fiction Mars
Qui l'a vue ?
Perso, j'ai regardé avec un attention toute particulière car le sujet de la conquête de Mars m'intéresse énormément (bien que je n'ai aucune envie que l'humain y mette ses sales pieds... mais c'est un autre débat)
J'ai écrit un roman (non édité) dont certains personnages font une petite virée sur la planète pour rencontrer le peuple marsien, j'ai écrit une nouvelle aussi où je me suis bien amusée à faire une fin totalement givrée
Bref, un sujet qui me tient à coeur.
Du coup, j'ai bien aimé la partie "point sur les connaissances de 2016" insérées dans l'histoire. Mais je n'ai pas appris grand chose au final. A part que la planète a énormément de souterrains, ce dont je me doutais vu que j'y fais vivre mes Martiens...
Quant au scénario, évidemment, des tas d'énormes incohérences je trouve mais bon, je ne l'ai pas regardé comme une fiction mais plutôt comme un condensé de ce que pourrait être les difficultés à surmonter dans ce projet fou d'aller sur Mars.
Bref, je l'ai trouvé intéressant mais sans plus.
Carole
Jeb, l'anime que je suis en train de regarder m'a fait penser à un de tes thèmes préférés (Violet Evergarden qui est en cours de diffusion sur Netflix). Ça raconte le retour à la vie civile d'une jeune fille, ancienne enfant-soldat, son apprentissage des sentiments et relations humaines, etc. (après, je ne sais pas si tu trouveras pertinent le traitement de ces thématiques).
L'univers me plait beaucoup (très légèrement steampunk, époque qui fait penser au début du XXe siècle et, je crois, des références à la première guerre mondiale). Les graphismes sont absolument magnifiques. En gros, c'est le premier anime depuis un sacré bail qui m'ait scotchée et donné envie de voir la suite.
J'ai vu avec un copain The strange ones. J'ai beaucoup aimé, en raison d'une atmosphère étrange, d'une très belle photo dans les scènes de jour, d'une bonne interprétation, d'une musique discrète, d'une mise en scène habile. C'est un film dont le sens se prête à de nombreuses discussions, et ce qui le rend passionnant, c'est que chaque interprétation (et on en trouve des dizaines sur Internet) est soutenue par des éléments objectifs tirés du film qui servent de preuve convaincante, alors qu'à l'évidence ces interprétations sont incompatibles entre elles. C'est très habile.
Je ne le recommanderais pas à tout le monde, parce que c'est un film auquel il faut apporter ses propres réponses, et parce que, si certaines interprétations possibles de l'histoire sont très humaines, d'autres sont assez malsaines. Mais le film reste en mémoire longtemps après la sortie de salle.
Plutôt que la bande-annonce, je vous propose le court métrage que les deux réalisateurs (un homme et une femme) ont tourné il y a quelques années et qu'ils ont développé pour faire ce film qui vient de sortir.
J'ai vu First Man. Après Lalaland, le duo Chazelle/Gosling s'attaque au film historique afin de raconter l'histoire de Neil Armstrong. Le film balaie 10 ans de sa vie, ses doutes, ses traumatismes, jusqu'au départ vers la Lune (et le retour).
Le film est très impressionnant techniquement, avec des séquences prenantes (le premier vol du X1, Gemini 8, et bien sûr le décollage d'Apollo 11/l'alunissage) et un choix "tout en dur" qui rappelle Interstellar. Visuellement, le réalisateur assure et nous livre de grandes séquences, comme l'alunissage vu à la première personne, une grande idée qui renforce l'immersion. Le film donne parfois l'impression d'avoir coûté 200millions (les scènes à Cap Canaveral par exemple) alors qu'il en a coûté que 60 Shocked
Côté acteur, Gosling est dans son style habituel et l'équipe autour de lui se débrouille bien. Dommage que sa relation avec Claire Foy soit assez froide, ça nuit à certaines séquences "à la maison".
C'est globalement le film qui manque d'émotion, sauf sur la sous intrigue du trauma de Armstrong, amenée vers une fin toute en délicatesse. La musique, avec sa ritournelle obsédante, contribue à la réussite formelle.
Au final, j'ai aimé ! Mais je ne suis pas convaincu que le film fonctionne sur télé, notamment à cause de la shaky cam très présente, qui renforce l'impression de coller à Armstrong au cinéma, mais risque de devenir vite saoulante sur petit écran.
Chazelle, c'est le type qui a fait Whiplash, non ? J'avais trouvé le film très bien réalisé, mais extrêmement conventionnel. Gros atout, un méchant savoureux. Petit défaut, un héros insipide, et même un peu déplaisant. Mais un moment sympathique néanmoins.
Oui, c'est bien lui ! Whiplash est assez manichéen avec son "méchant" et son "gentil", les deux suivants sont plus nuancés... mais gardent ce côté extrêmement conventionnel - qui fait du bien en ces temps de tout-CGI/plans serrés sans idées/montage mou.
J'ai revu Robocop 2, ce week-end : contrairement à mes craintes, ça a bien vieilli. L'animation image par image a un côté vintage sympathique, tout en tenant toujours la route (je préfère ça aux images de synthèse à outrance), le scénario est sans temps mort, il y a des personnages intéressants sans qu'on insiste lourdement (une fois toutes ses directives effacées, Robocop reste lui-même, donc obéit à une morale supérieure à sa programmation : vous le comprenez de vous-même, sans que personne ne se sente obligé de vous le dire), des répliques qui font mouche (la dernière, par exemple), un cynisme plaisant (les requins de l'OCP s'entredévorent) et une critique acide de la mainmise du privé sur le public (la privatisation de Detroit) qui, avec 30 ans d'avance, va bien plus loin que Damasio (parce que c'est incisif, au lieu d'essayer d'être intelligent). Avec ça, une bonne musique de Rosenman qui fait de la SF orchestrale sans renoncer à son goût pour les cadences du XVIIIe siècle, et une tonalité "No future" qui fait toujours mouche (la scène d'intro, le dealer de 12 ans qui meurt sur son tas de dollars).
Bref, le film n'a pas mal vieilli : une bonne série B à budget modéré, mais fait professionnellement, et qui dure mieux que certains blockbusters à CGI bien plus récents, et déjà bien plus vieux...
Tiens, je me reverrai bien les deux premiers (le premier était plutôt bien aussi, modulo les bonhommes fondus à l'acide, l'outrance étant toujours à un moment ou un autre la marque de fabrique de Verhoeven). Le troisième était assez crétin, en dépit (ou du fait) d'un scénario de Franck Miller, mais avec un côté BD trash finalement assez sympa et un ou deux moments de bravoure.