Intéressant ! Merci à vous de partager vos expériences, je trouve ces échanges très instructifs. Non qu'on puisse nécessairement en faire son beurre pour soi-même (pour peu qu'on écrive depuis un moment, on a ses petites habitudes, et comme le disait Kaliom, chacun sa manière d'écrire), mais c'est un vrai plaisir d'échanger des ressentis. Et puis on ne sait jamais quand l'envie nous prendra de tenter les techniques décrites par un camarade...
Khellendros, intéressant ce que tu dis sur les notes que tu prends à propos d'un univers (chouette ! Du rabe de
Zugzwang !
Effectivement, il y a beaucoup de matière dans ce monde double que tu as créé), afin d'y revenir éventuellement plus tard. De mon côté, je suis parfois tenté, après une histoire longue, de revenir non à l'univers, mais, sous forme de nouvelle, à l'histoire elle-même, pour me demander ce qu'il se serait passé si un détail avait changé ("what could have been", comme disait Elgar à propos de Falstaff). Dans
Terre Zéro (désolé de me citer, c'est pour illustrer
), j'ai ce gamin conçu et entraîné à devenir un tueur. Mais il trouve sur sa route quelqu'un qui fait dévier cette trajectoire. Idée de nouvelle : que se serait-il passé si cette rencontre n'avait pas eu lieu ? Mais, sous une forme différente de la tienne, c'est une manière de ne pas abandonner tout de suite un monde dans lequel on a investit 18 mois de sa vie...
En tout cas, pour quelqu'un qui n'écrit pas dans le désordre, excellente intuition ! Oui, dans mes histoires qui dépassent, disons, les 80000 mots, j'ai toujours des intrigues complexes qui mettent en scène des arcs apparemment séparés qui se rejoignent au bout d'un moment. D'où la nécessité des plans détaillés pour que tout soit tiré au cordeau (le plan de mon roman actuel fait 9000 mots), et le choix d'écrire les chapitres dans le désordre, un arc après l'autre, pour que chaque intrigue reste cohérente - en gardant pour la fin la dernière partie, celle où tous les liens se nouent. Mais je fais tout à la main sur du bon vieux cahier d'écolier, avec des lignes temporelles sur 4 pages et des gribouillis illisibles...
Pour le temps, je suis insomniaque, dont j'écris avant de partir au boulot le matin - mais j'allais te poser la même question, vu la richesse de ta production. Tu te débrouilles comment ?
Quant au pauvre Kaliom, il passe tellement de temps sur nos nouvelles, le malheureux, ça doit lui en laisser peu pour les siennes...