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Une table ronde sur l'édition d'anthologies. Comme toujours dans ce genre d'exercices, les truismes se mêlent aux remarques intéressantes. En dépit de ma très faible expérience dans ce domaine, je m'y suis retrouvé.
En tout cas, c'est à décourager de se lancer : pas de ventes, beaucoup de travail, beaucoup de contrats, et des blessures reçues. Je suis sensible à ce dernier point, parce que j'ai eu mes déboires en tant qu'auteur, mais tout auteur devrait une fois passer de l'autre côté de la barrière pour comprendre que l'on y prend des coups aussi.
Oui, c'était mon regret : vous aviez des choses très intéressantes à dire, mais vous étiez 5 en une heure. Si on enlève un peu de temps perdu en problèmes techniques ici et là, ça fait peu. On a vu la bande-annonce, on voudrait voir le film !
On en a déjà discuté, mais je suis de plus en plus convaincu que le succès de machins comme Les Furtifs, loin d'aider au déploiement de la littérature de genre dans le grand public comme le croient les éditeurs, est néfaste. Mauvaise littérature, mauvaise SF, mais un colossal ego de pilier de bistrot qui se prend pour le penseur du quartier. On adoube ainsi comme "maîtres" (sic) des pois chiches de café du commerce. Cela remplit d'aise les fans d'intelligence moyenne, qui ont soudain l'impression de se lancer dans de la littérature "exigeante", mais ça ne peut que refroidir les lecteurs de passage, que le spectacle des paons et des singes savants amuse sans les impressionner.
Au temps pour notre SF, un genre pourtant bien moins prétentieux et bien plus intelligent que ce que donnent à penser les vedettes du showbiz de l'imaginaire.
Un nouvel exemple ici, avec les réponses navrantes des nouveaux people de la SF - qu'ils jouent les révolutionnaires d'extrême-gauche dans leurs confortables datchas ou, au contraire, qu'ils larbinent dans les think tanks patronaux.
À force de balancer SF = littérature d'idées, il s'est passé ce que je voyais venir depuis plus de 10 ans (je dois en parler sur mon blog en 2009) : la confusion entre une littérature de concept et une littérature idéologique. On a oublié les deux autres déclinaisons de la SF : la littérature d'image et la littérature d'univers.
On a aussi oublié la nature ludique de la SF qui est aussi un fabuleux coffre à jouets. Mais il fallait faire lire de la SF au public de la blanche, celui qui méprise la littérature populaire. Il fallait sortir de la vision "Star Wars" de la SF. De l'aventure dans l'espace et autre.
Moi je pense le contraire. Curieusement depuis quelques années les anglo-saxons reviennent au space opera, au planet opera, aux futurs lointains, aux univers parallèle.... Et la SF se vend mieux que quand l'on défendait une visions haut de gamme.
C'est vrai ! Tu devrais retenter les éditeurs, avec tes grands voiliers intergalactiques ! La Guerre de succession d'Espagne en space opera !
PS : Lucazeau lors de son passage dans Mauvais genres... J'avais noté ça à l'époque : "Je réfléchis à la transformation digitale de mes clients. On discute souvent de comment le travail va être substitué par de l'automatisme. (...) On finit toujours par converger l'ensemble de ses centres d'intérêts vers un même ensemble de choses." En 22 secondes montre en main, quatre énormes fautes de français et un raccourci frisant l'impropriété pure et simple. Voilà. C'est ça, les "romanciers exigeants".
Jeb écrit: Reste à convaincre les éditeurs qui se cherchent une respectabilité... et qui se trompent sur la manière de l'obtenir.
D'ailleurs ils se trompent sur la nature du mal. Ils pensent que la désaffection pour l'imaginaire vient du fait qu'elles soient considérées comme des littératures simplistes, naïves, enfantines.
Or beaucoup de gens les considèrent comme des littératures difficiles. Ce n'était pas le cas dans les 80 où beaucoup de jeunes ados y allaient spontanément. Donc leur marketing a peut être bien un effet négatif sur le public.
Un libraire me disait qu'il ne prenait pas mes bouquins parce que dans sa librairie (specialisée), le pulpy ne se vend pas mais par contre les auteurs comme Liu Cixin ou Lucazeau partent comme des petits pains.