Mots & Légendes est à la fois une maison d'édition et un site traitant de l'actualité de l'imaginaire, de préférence des petites structures. N'hésitez pas à venir participer au forum ou découvrir nos livres numériques.
Jeb écrit: ce qui me fascine, c'est que ces "Artistes" y découvrent le fil à couper le beurre. Je vous assure, mesdames et messieurs des salons parisiens, que les médiocres écrivains de genre que nous sommes avons exploré bien plus avant la question des clones, à une époque où Marie Darrieussecq en était encore à faire des jeux de mots d'almanach Vermot sur les animaux de basse-cour.
La preuve en image. Tout en donnant très envie de lire son livre, Mme Darrieussecq prend une nette avance sur la SF de 1880.
Un petit Quignard pour la digestion, dans la noble collection blanche de Gallimard ?
"Elle traverse le parking en direction d’une petite table en fer posée devant un chalet alpin. Un pot de forsythias jaunes a été placé au milieu de la petite table. Devant le pot de forsythias, il y a une ardoise où est noté à la craie le menu du jour. Elle examine le menu.
Un homme d’une cinquantaine d’années sort timidement de l’auberge. Il porte un tablier à grands carreaux rouges et blancs."
Je lis ça pendant le sandwich à mes collègues de bureau. Matthieu, l'excellent mais trop rare nouvelliste, me répond : "On dirait de l'audio-description. Ça doit être pour les malentendants." J'ai failli m'étouffer dans mon verre d'eau...
Pas encore, mais bientôt (c'est pour ça que je le dis "rare" ). C'est encore secret, pardon de faire des mystères, mais je vous signalerai ça le moment venu ! Personnellement, comme relecteur, je suis enthousiaste.
Les solidarités mystérieuses… Une référence aux amitiés particulières ?
Jeb écrit: "On dirait de l'audio-description. Ça doit être pour les malentendants." J'ai failli m'étouffer dans mon verre d'eau...
(mode chiant ON / ce serait plutôt pour les malvoyants / mode chiant OFF).
Sur ce coup-là, je ne critiquerai pas trop étant donné ma tendance à ne pas décrire assez. Enfin, le but serait quand même de décrire des choses un minimum dignes d’êtres décrites.
Dernière édition: 04 Avr 2019 14:34 par Avel. Raison: suppression de balise inutile
Oui, la description, fort bien, je n'y vais pas non plus avec le dos de la cuiller, mais ça, c'est que parviennent péniblement à observer les enfants de CM1 à qui on demande en rédaction de décrire ce qu'ils voient depuis la fenêtre de l'école - et d'ailleurs, c'est écrit comme eux.
Mais le pire, c'est que ça dure comme ça jusqu'à la fin des temps !
Entièrement d'accord ! Je trouve que l'art de la description est très sous-estimé chez Balzac, et très méconnu. Il est vrai que la plupart des gens, même écrivains, n'y sont jamais revenus après la troisième...
Des titres à recommander ? Je reste sur une impression positive du Père Goriot et un peu moins d’Eugénie Grandet, mais ça remonte au lycée, comme « tout le monde », donc ça ne vaut pas grand-chose.
Dernière édition: 04 Avr 2019 14:49 par Avel. Raison: correction de balises
C'est que c'est très varié, Balzac, ça dépend ce que tu recherches ces temps-ci.
Par exemple, La Maison Nucingen est extrêmement technique (Balzac s'était bien renseigné sur les mécanismes financiers), mais la critique est d'une actualité brûlante. Le Colonel Chabert, que j'aime beaucoup, plus centré sur un personnage et son histoire, est une merveille de narration par l'ellipse. Ambigu et cruel portraits de femme et d'hommes dans Les Secrets de la princesse de Cadignan : pour le coup, on est vraiment dans la "comédie humaine", qui frôle sans cesse la tragédie.
Je te recommanderais sinon de picorer au hasard, peut-être en commençant par les moins gros volumes, pour trouver celle des inclinations de Balzac qui te parle le plus. C'est comme Maupassant, ça se lit très bien au gré des envies, "sans idée de manœuvre", comme on disait au service militaire.