Jeb

Tout à fait d'accord pour les personnages, je ne me vois pas du tout faire des fiches, comme on nous le conseille, avec la taille, la corpulence et la couleur des yeux ! Et en effet, il est toujours bon de laisser travailler l'imagination du lecteur. Les Grecs anciens le disaient déjà : si vous écrivez "la plus belle des femmes", les lecteurs se diront "ah oui, elle est belle", mais si vous écrivez "une très grande femme au nez en trompette et à la longue chevelure blonde", la moitié des lecteurs se diront "mouais, c'est pas mon type". Bon, ils ne le disaient pas exactement comme ça, mais c'est l'idée...

Kaliom L. wrote: Si jamais tu fais des tests de "montage", dans un écrit, j'espère que tu nous feras partager le résultat, au moins dans tes impressions.

Ce sera avec plaisir, je commence à avoir quelques vagues idées ! Mais ce ne sera pas pour tout de suite, après mon intermède nouvelle judiciaire de SF, je me remets avec enthousiasme à mon gros roman et j'avance pas trop mal en ce moment : je vais essayer de ne pas casser le rythme tant que ça me vient !

Kaliom L. wrote: Et puis comme j'ai des difficultés avec les couleurs, j'ai aussi tendance à les zapper quand j'écris. Je serais incapable de faire une belle description d'un endroit coloré, car j'aurais peur de dire du n'importe quoi

Tu veux dire littéralement (genre daltonien) ou que, là aussi, cette extrême précision de la visualisation pendant ton écriture ne te vient pas naturellement ou ne t'intéresse pas ?

Jeb wrote: Tout à fait d'accord pour les personnages, je ne me vois pas du tout faire des fiches, comme on nous le conseille, avec la taille, la corpulence et la couleur des yeux ! Et en effet, il est toujours bon de laisser travailler l'imagination du lecteur. Les Grecs anciens le disaient déjà : si vous écrivez "la plus belle des femmes", les lecteurs se diront "ah oui, elle est belle", mais si vous écrivez "une très grande femme au nez en trompette et à la longue chevelure blonde", la moitié des lecteurs se diront "mouais, c'est pas mon type". Bon, ils ne le disaient pas exactement comme ça, mais c'est l'idée...

J'aime beaucoup la façon d’interpréter les conseils des Grecs anciens, cela me parait très juste.
Ne faisant pas de fiches, je suis encore plus d'accord avec ce point. Je suis juste prudent en cours de relecture, en remettant parfois de côté les détails, des fois que j'ai eu envie de changer quelque chose en cours de route.

Jeb wrote: Ce sera avec plaisir, je commence à avoir quelques vagues idées ! Mais ce ne sera pas pour tout de suite, après mon intermède nouvelle judiciaire de SF, je me remets avec enthousiasme à mon gros roman et j'avance pas trop mal en ce moment : je vais essayer de ne pas casser le rythme tant que ça me vient !

Oui, le roman d'abord ! Te changer les idées avec la nouvelle a donc bien fonctionné. C'est sans doute le défaut dans ma façon d'écrire, mais je crois que je n'arriverai pas à passer d'un texte à l'autre. Cependant, je suppose que c'est une capacité qu'on doit gagner quand on commence à publier, on ne peut pas attendre d'avoir fait toutes les corrections de ses publications, avant de reprendre l'écriture. Surtout que les délais de parution sont généralement longs.

Jeb wrote: Tu veux dire littéralement (genre daltonien) ou que, là aussi, cette extrême précision de la visualisation pendant ton écriture ne te vient pas naturellement ou ne t'intéresse pas ?

Littéralement daltonien, du coup, je suis très prudent avec tout ce qui est couleur et ce n'est pas toujours pratique quand on me demande un avis sur une illus... Même si j'ai tendance à le mentionner, j'ai toujours peur de gaffer.

Kaliom L. wrote: Je suis juste prudent en cours de relecture, en remettant parfois de côté les détails, des fois que j'ai eu envie de changer quelque chose en cours de route.

Tu fais bien ! C'est mon problème avec mon manque d'intérêt pour les descriptions : de temps en temps, je précise un détail (mettons, la couleur des cheveux) parce que j'ai besoin d'un adjectif pour l'équilibre de la phrase, mais comme ça n'a pas d'importance pour moi, j'oublie, et la pauvre demoiselle devient brune dix chapitres plus loin. Bon, rien de grave : un relecteur consciencieux suffit à retomber sur ses pattes !

Kaliom L. wrote: Oui, le roman d'abord ! Te changer les idées avec la nouvelle a donc bien fonctionné. C'est sans doute le défaut dans ma façon d'écrire, mais je crois que je n'arriverai pas à passer d'un texte à l'autre.

Oui, merci, j'étais un peu coincé dans un chapitre qui ne m'inspirait pas, et là c'est bien reparti, je suis content. Tu n'as jamais essayé de travailler sur deux textes en même temps ou justement tu as essayé et tu n'as pas obtenu le résultat escompté ?

Kaliom L. wrote: Littéralement daltonien, du coup, je suis très prudent avec tout ce qui est couleur et ce n'est pas toujours pratique quand on me demande un avis sur une illus... Même si j'ai tendance à le mentionner, j'ai toujours peur de gaffer.

J'avoue que je n'ai aucune idée du type de problème que ça peut poser : je suppose qu'on se pose jamais la question quand on n'est pas concerné, on est toujours un peu égoïste. Et du coup, tu as le sentiment de ne pas être à ton aise même dans des descriptions littéraires ?

Tu fais bien ! C'est mon problème avec mon manque d'intérêt pour les descriptions : de temps en temps, je précise un détail (mettons, la couleur des cheveux) parce que j'ai besoin d'un adjectif pour l'équilibre de la phrase, mais comme ça n'a pas d'importance pour moi, j'oublie, et la pauvre demoiselle devient brune dix chapitres plus loin. Bon, rien de grave : un relecteur consciencieux suffit à retomber sur ses pattes !

C'est quelque chose que je retrouve régulièrement dans les corrections, on n’est donc pas les seuls à ne pas être très portés sur le physique de nos personnages.

Oui, merci, j'étais un peu coincé dans un chapitre qui ne m'inspirait pas, et là c'est bien reparti, je suis content. Tu n'as jamais essayé de travailler sur deux textes en même temps ou justement tu as essayé et tu n'as pas obtenu le résultat escompté ?

Ce n’est jamais simple les chapitres sur lesquels on perd l'inspiration. C'est sans doute là où c'est le plus dur pour repartir, quand ça brise l'élan des séances d'écriture précédentes. Cela casse un peu la confiance qu'on avait prise en cours de route.
Je n'ai jamais essayé, je ne suis pas très doué pour me disperser, du coup, j'ai tendance à me focaliser sur un objectif et ne plus le lâcher. Il n'y a que M&L qui me force à faire différemment et, encore, j'ai tendance à me réserver des journées pour les mails ou les corrections pour ne pas tout mélanger.

J'avoue que je n'ai aucune idée du type de problème que ça peut poser : je suppose qu'on se pose jamais la question quand on n'est pas concerné, on est toujours un peu égoïste. Et du coup, tu as le sentiment de ne pas être à ton aise même dans des descriptions littéraires ?

Ça n'est pas très très dérangeant, j'ai juste tendance à éviter de parler de couleur, je ne me risquerai pas à parler d'un beau rouge parce que je ne suis pas sûr que c'est un rouge. Pour le reste, ça n'est pas très problématique, sauf dans certains jeux où il faut empiler des objets de même couleur, là c'est l'enfer

Kaliom L. wrote: Ce n’est jamais simple les chapitres sur lesquels on perd l'inspiration. C'est sans doute là où c'est le plus dur pour repartir, quand ça brise l'élan des séances d'écriture précédentes. Cela casse un peu la confiance qu'on avait prise en cours de route.

Oh oui, c'est tout à fait ça, on perd le rythme et on perd confiance, et on doute de ce qui a déjà été écrit. Dans mon cas, prendre un peu de distance en écrivant autre chose (un truc court qu'on peut finir en une fois), ça permet de repartir du bon pied - mais je suppose que ça dépend des gens.

En ce moment, ça devient difficile : je suis bien chaud sur mon roman et j'ai commencé une scène pivot difficile et importante, mais pour laquelle je me sens d'attaque. Seulement, le boulot commence à bien repartir, j'ai ma nouvelle judiciaire SF à corriger d'après les conseils de mon relecteur et les corrections qui commencent pour ma nouvelle steampunk qui sort probablement en février. Heureusement, on a fini les corrections de Et la mort perdra tout empire chez House Made of Dawn...

Bon, je fais semblant de râler : j'adore ça. J'avais ces temps-ci l'intention de me consacrer uniquement à mon gros roman parce que sinon j'en ai jusqu'à 2018 pour avoir un premier jet... Mais je crois que je vais essayer de continuer d'écrire des textes courts pour les maisons d'édition qui prennent des novellas ou des nouvelles à l'unité. J'aime les corrections, les discussions avec l'éditeur sur le titre ou tel détail de structure, j'aime recevoir la couverture et tout le tintoutin...

En revanche, j'aime moins le jour de la parution. Énorme trac. Il y a quelques jours, j'ai rêvé que Et la mort perdra tout empire avait deux étoiles sur Amazon... Il faut prendre ces petits ridicules d'auteurs amateurs avec auto-dérision, c'est plus amusant qu'autre chose.

Ah ben ça y est, c'est sorti. Un peu en avance j'ai l'impression...

librairie.immateriel.fr/fr/ebook/9791092...t-perdra-tout-empire

Toutes mes félicitations !
Je le prends (et le lis dès que je peux) et je vais aussi faire un article sur M&L

C'est une bonne idée les textes courts pour se dépayser un peu et reprendre confiance. Je ne sais pas si ça compte comme véritablement comme d'autres textes, mais c'est vrai que j'écrivais un peu de poèmes (sans prétention) tout en écrivant mes nouvelles.

Ça te fait un planning chargé pour le mois qui vient, mais c'est bon pour le moral d'être sollicité comme ça sur tes textes. Ce n’est pas facile de faire un choix entre son roman et ses autres travaux. J'espère que tu arriveras au moins à faire ta scène difficile avant de devoir te concentrer sur autre chose.
Je note pour la parution en février

Je comprends, néanmoins, qu'entre un roman et les différentes publications qu'on peut avoir régulièrement, c'est difficile de choisir. Tout le travail fait ensuite sur un texte, c'est du bonus de plaisir et puis ça donne une sensation supplémentaire de rassembler tous les éléments du puzzle avant présentation aux lecteurs.

Je partage ton ressenti sur les jours de parution, même si c'est un aboutissement, je suis généralement assez inquiet. Y a le trac pour le travail de l'auteur, pour le mien et puis on ne sait jamais comment vont être les retours... quand il y en a. C'est aussi inquiétant quand il n'y a pas de commentaire.
Puis lors de la publication, il y a aussi ce petit côté définitif qui signe vraiment la fin du travail sur le projet. Après il faut se concentrer sur autre chose

Exactement, inutile de se prendre pour Conrad ou Maupassant pour aimer finaliser un texte, discuter avec l'éditeur, faire la dédicace et les remerciements, etc. C'est vraiment la partie la plus fun. Et comme tu le dis, on finalise le puzzle, on donne sa forme terminale non seulement au texte mais au volume lui-même. Après c'est fini, ça fait un petit vide, après ça paraît, et ça fait une grosse angoisse !

Merci pour Et la mort... J'espère que tu ne seras pas trop déçu !