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Un article intéressant de Walrus sur le livre numérique : www.walrus-books.com/livre-numerique-ce-...-changer-les-choses/

Intéressant, en effet. Et discutable. Jamais je ne lirai un livre en le faisant défiler sur un écran de smartphone (jamais je n'aurai de smartphone, il est vrai) et il y a peu de chances que je m'intéresse sérieusement un jour aux gadgets offerts par la connexion ou les jeux typographiques (alors même que j'ai parlé ici d'expériences que j'avais envie de tenter dans ce sens, et que j'ai abandonnées en raison de leur niaiserie intrinsèque). J'aime que ma liseuse soit un livre dont je tourne les pages et dont je souligne (virtuellement) les phrases qui me plaisent et si j'achète aujourd'hui beaucoup plus de livres numériques que papier, c'est parce qu'ils sont moins chers et plus pratiques, pas parce que l'expérience de lecture serait nouvelle, différente, inédite, internétique.

En tout cas, si la voie qu'emprunte l'édition numérique, c'est le smartphone, les applis, le cloud, l'utilisation des conventions (pardon, des "codes") d'Internet, pour tenter de se convaincre qu'on crée quelque chose de neuf (alors que non, désolé, un livre reste un livre, un texte reste un texte), en bref si la lecture numérique devient "le plaisir de retrouver ses réflexes de lecteur web", ce sera sans moi...

J'ai eu un peu la même réaction que toi, dans le sens où pour moi un livre numérique et un livre papier sont des histoires avant tout. De ce fait, j'ai l'impression que ça se suffit en soi même et à part dans des modèles spécifiques, j'ai du mal à voir comment on peut réinventer la façon de raconter une histoire. Même en prévoyant plusieurs fins, voire plusieurs scénarios, ça fonctionne aussi bien en papier que numérique.
Même si dans le cadre d'un livre dont vous êtes le héros, je me dis que le numérique peut apporter une certaine facilité de gestion des personnages, ou éviter de lire des passages qu'on ne devrait pas lire parce qu'on tombe dessus en cherchant la suite de son histoire.

Pour ma part, je ne suis pas persuadé que le livre numérique va évoluer comme ça, j'ai plutôt l'impression qu'on va aller vers une facilité d'utilisation pour que le texte passe facilement sur n'importe quel écran, c'est ce qui se fait déjà avec un EPUB créé par Sigil et que cela deviendra une norme. Et y a que comme ça, si c'est pas prise de tête à utiliser, que le livre numérique sera aussi agréable que le livre papier. C'est aussi pour ça que les DRM sont un poison, à force de mettre des cadenas partout, ça ne fait que protéger des monopoles.
Après avec le "déclin" du livre numérique, je suis sceptique, est-ce que c'est parce que la mode des liseuses est passée ? Ou c'est que les auteurs s'autoéditent plus facilement en numérique et il y a donc forcément des pertes au niveau des maisons d'édition. J'imagine qu'il y a toute une masse de livres qui sont vendus et lus et qui échappe aux normes habituelles de l'édition et ça fait autant de statistiques en moins, d'où une baisse de consommation. Mais bon, c'est ma théorie

Kaliom Ludo wrote: J'imagine qu'il y a toute une masse de livres qui sont vendus et lus et qui échappe aux normes habituelles de l'édition et ça fait autant de statistiques en moins, d'où une baisse de consommation. Mais bon, c'est ma théorie

Tu as raison, ce serait intéressant d'avoir des enquêtes sur des modes réellement alternatifs de lecture et "d'édition".

En revanche, je suis entièrement d'accord avec toi, et avec l'auteur de l'article, sur l'inanité des DRM (ou des prix epub pratiquement aussi élevés que les prix des livres physiques).

Aux USA le livre numérique stagne depuis 2011. Il s'en vend plus que chez nous en relatif, mais il semble que le livre numérique est complémentaire du livre papier. Et c'est très bien comme ça. Il faut défendre une littérature durable, et durable veux dire papier. Les livres d'aujourd'hui doivent pouvoir être accessibles aux générations futures. Le tout numérique ferme cette porte. Parce qu'un fichier ne peux se transmettre pour des questions de licence.
On a besoin des deux formats.

Tu n'es pas le seul à faire le bilan (sauf que le tien n'est pas conçu comme un communiqué de presse purement marketing). Sur Elbakin a commencé la publication annuelle des rétrospectives des maisons d'édition sur l'année écoulée. Je les lis toujours, on ne sait jamais ce qu'on peut y apprendre, mais ça commence mal cette année encore. C'est une nouvelle fois un exercice d'autocongratulation et je ne trouve pas que les éditeurs en sortent grandis.

J'aime bien lire leurs retours, leurs impressions sur l'année écoulée et à venir. Ils ont l'air assez confiants sur le fait que la SF va revenir au premier plan, je trouve que c'est plutôt encourageant. J'ai aussi l'impression qu'il y a une volonté de mettre davantage de forts personnages féminins en avant et ça me plait aussi.

Après économiquement, c'est vrai qu'ils ont l'air plutôt contents et je me disais, en lisant les questions, que j'aurais été bien ennuyé si j'avais dû y répondre.

On peut trouver les différentes interviews ici : www.elbakin.net/fantasy/news/L-annee-201...-parole-aux-editeurs

Kaliom Ludo wrote: J'aime bien lire leurs retours, leurs impressions sur l'année écoulée et à venir. Ils ont l'air assez confiants sur le fait que la SF va revenir au premier plan, je trouve que c'est plutôt encourageant. J'ai aussi l'impression qu'il y a une volonté de mettre davantage de forts personnages féminins en avant et ça me plait aussi.

Après économiquement, c'est vrai qu'ils ont l'air plutôt contents et je me disais, en lisant les questions, que j'aurais été bien ennuyé si j'avais dû y répondre.

On peut trouver les différentes interviews ici : www.elbakin.net/fantasy/news/L-annee-201...-parole-aux-editeurs

Le retours de la SF et le déclin du courant le plus commercial de la fantasy urbaine ( celui qui se rapproche de la romance et qui a donné la bit lit chez nous en l'amalgamant avec la paranormal romance) est une tendance de fond depuis deux ans aux USA. Que ça arrive chez nous c'est normal.
Il y a aussi la diversification de la fantasy qui sort du modèle médiéval fantastique traditionnel pour aller vers autre chose.

Et malheureusement la tendance que l'on a pas en France c'est l'arrivée massive d'auteurs venus des minorités. C'st dommage parce que ce serait un courant d'air frais.

C'est terminé pour le Riez :

www.editionsduriez.fr/clap-de-fin/

La positivité de la fin d'année est donc loin... Dommage car c'était une chouette maison d'édition, avec un travail de qualité. Faut espérer que Voyel va tenir...

Cette hécatombe est très attristante. Et, mine de rien, pour quiconque s'intéresse un peu aux littératures de genre en dehors de Bragelonne et de Mnémos, c'étaient des maisons qui avaient conquis leur petite place et leur public.

Je vais gratter mes fonds de poche pour les aider modestement à vider leurs stocks, mais c'est le genre d'efforts que l'on préférerait faire pour aider une maison à se lancer qu'à mourir...

A propos, Kal, tu as réfléchi à la possibilité d'une souscription que nous avions évoquée à une époque ?