les films que vous aimez

elvys wrote: Ce film m'a fait rire !!!! Je l'ai pas vu, j'ai juste lu ta critique... sauce piquante !

Les aventures de Tintin (S. Spielberg)

Je suis un fan modéré de Tintin (bon, disons que j'ai quasi tous les tomes à la maison, que j'ai lu plus jeune) et je suis plutôt client de l'humour anglais du duo Moffat/Wright au scénario. Globalement, le film est fidèle aux intrigues du diptyque adapté (ici le Crabe aux pinces d'or et Le secret de la Licorne) mais devient presque épuisant dans son accumulation de péripéties revues.
En fait, le problème, c'est que Spielberg fait mumuse avec son nouveau jouet (cette pseudo 3D pouet pouet qui n'apporte rien au film) et "s'oublie" parfois dans des morceaux de bravoure qui rappellent plutôt la deuxième partie d'Indy 4. Et bon, je ne sais pas vous, mais je vais voir ce film pour voir Tintin, Haddock & co, et pas un clone pas drôle de Jack Sparrow. Voir Tintin voltiger dans les airs sur une moto dont il ne garde que la roue avant, c'est... inutile.
L'autre gros problème du film, c'est que Tintin est complètement désincarné, éclipsé au profit de tous les personnages secondaires (y compris Allan, un comble). Le personnage est plat, ennuyeux, et on lui mettrait volontiers des baffes. Il se fait d'ailleurs rapidement piquer le premier plan par Haddock, lui très bien restitué. Ce que Hergé se permettait avec la BD ne peut plus fonctionner ici, Haddock devenant lui le moteur du récit....

Car on a, au milieu du film, un magnifique entremêlement des deux albums adaptés (tout le passage dans le désert qui amène au récit du combat, épique et dramatique, entre le chevalier de Haddock et Rackham, superbe) qui est raconté avec brio par Haddock himself.

En fait, Spielberg a cédé aux éléments qui plombent les blockbusters actuels : séquences d'action interminables et ridicules, blagues sous la ceinture (le rot d'Haddock ??!!), rythme épuisant pouvant mené au mal de tête, et ce n'est pas le scénario qui crée ce mal être.

Reste énormément de clins d’œils à l’œuvre originale, des personnages secondaires tous plus réussis les uns que les autres (Milou, Haddock, les Dupondts, Allan, Sakharine, Nestor, La Castafiore etc...) et une maîtrise technique évidente, quoique vaine. J'en attendais plus

Kith, grâce à toi, je viens de gagner 7 euros cinquante voire onze si c'est de la trois D avec location de lunettes !

Je ne suis pas allé voir le film, mais en voyant l'extrait, j'avais discuté avec Daryokh de l'intérêt de mettre le film en 3D. Le reportage parlait d'une prouesse, que c'était la meilleure façon de respecter l'univers de Tintin. J'avais trouvé que c'était un peu aller vers la facilité, car en dehors des moyens techniques, je me disais que la vraie prouesse, cela aurait été de faire le film avec de vraies acteurs. Si c'était pour faire de l'animation, un bon vieux dessin animé m'aurait paru un choix plus judicieux et, paradoxalement, plus respectueux de l'oeuvre d'origine.

Ton avis ne donne en tout cas pas envie d'aller le voir au ciné

Les marches du pouvoir (G. Clooney)

Voilà une excellente surprise. Avec son casting cinq étoiles (Clooney donc, Ryan Gosling qui n'en finit pas d'étonner, Philip Seymour Hoffman, Paul Giamatti, Marisa Tomei...) et son propos tout droit tiré de A la maison blanche, le film avait tout pour me plaire. Il a réussi son pari.

Si Clooney n'est pas un maniaque du plan séquence impressionnant, il sait capter ses personnages, les ciseler, les restituer au mieux. C'est avant tout un film politique qu'il nous propose, autour de questions que nous connaissons tous : la politique peut-elle encore vendre du rêve ? Existe-t-il encore de vrais idéalistes ? Et les réponses apportées sont pour le moins...savoureuses.
On suit un jeune conseiller politique pendant les primaires démocrate, son idéalisme et son entrée dans le jeu politique alors qu'il soutient le "meilleur" candidat. Il se retrouve également pris entre deux directeurs de campagnes talentueux et vieux briscards. Comment va-t-il gérer cette pression nouvelle, alors qu'il va découvrir des choses pas toutes roses ?

De film politique, on vire au thriller des hautes sphères et les dialogues, très efficaces, renforcent un tableau déjà positif. A voir.

Mission Impossible 4 : Protocole Fantôme (Brad Bird)

Sceptique après un troisième épisode que j'avais détesté, j'ai beaucoup apprécié cet opus de la franchise MI. Si Tom Cruise a beaucoup de cascades, il a à ses côtés une vraie équipe cette fois et le film a beaucoup de recul sur ce qu'il montre. C'est autant un hommage aux vieux James Bond qu'un film remplit de clins d’œil à la série originale, c'est d'ailleurs le film qui en est le plus proche. Brad Bird, le génie de chez Pixar (Les Indestructibles, Ratatouille, le Géant de fer, c'est lui!) introduit pas mal de seconde degré et son sens du découpage pour livrer des scènes d'actions inventives. Le film est un vrai manège à sensation, LE blockbuster de cette fin d'année.

Hugo Cabret (Martin Scorsese)

Un film en 3D que les bandes annonces avaient du mal à vendre. Encore une fois, à part le premier 1/4 d'heure, la 3D est un gadget. Pourtant, derrière l'indéniable prouesse technique, Scorsese a une vraie histoire à raconter. A mi-chemin entre le conte de noël et un hommage sincère au cinéma, Hugo Cabret enchante autant qu'il amène à se poser de belles questions. L'hommage au cinéma muet, associé à l'excellente interprétation de Ben Kingsley, m'a ému Plus qu'un hommage, c'est l'histoire d'un homme qui a inventé des mondes, crée des récits inventifs pour son époque, mais s'est détourné de sa création à cause des horreurs de la réalité. Une histoire belle, presque tragique, qui finit bien
Il y a certes quelques longueurs mais j'ai été charmé par le tout.

Merci pour ta critique détaillée Kith, Mission Impossible il y aura sûrement trop d'action pour moi mais Hugo Cabret j'hésitais, la bande annonce m'avait plu mais on ne sais jamais ce que ça devient avec le sens du film.
Je vais m'organiser une petite escapade cinoche du coup, tu m'as convaincue, merci !

Interstellar

A tous les amateurs de SF intelligente je conseille vivement Interstellar. Christopher Nolan, après Inception, a frappé un nouveau grand coup. Des images (trou noir et trou de verre) que je voulais voir depuis longtemps sur les écrans sont magnifiques: cela m'a réconcilié avec le fait que je n'irais jamais dans l'espace. Théorie de la relativité et mécanique quantique traitées à travers une histoire de fin du monde (environnementale): le grand pied. Si en plus on y insère un zest de robotique alors je suis aux anges. Un blockbuster intelligent ça fait toujours plaisir! A voir.

ça donne envie d'aller le voir, j'avais déjà beaucoup aimé le travail de Christopher Nolan sur Batman, du coup, ça me tenterait bien de voir ce film

Je suis tout à fait d'accord avec Nicolas.

On découvre un Nolan inédit, un Nolan touchant et poétique qui m'a fait pleurer pour la première fois depuis longtemps au cinéma. Il a su ramener son film à auteur d'homme alors qu'il traite de sujets graves, il a su jouer de la perle de son casting, j'ai nommé Matthew McConnaughey (qui bouffe toutes les scènes avec un charisme +100), pour nous impliquer dans la quête de cet héros très Nolanien (un héros égoïste mais prêt à se sacrifier pour le plus grand monde, un héros qui aime et dont ça doit être le moteur pour refuser la défaite coûte que coûte). Sa quête m'a étrangement parlé en tout cas...

C'est un film plutôt avare en scènes d'actions, les rares scènes touchent justes, c'est d'ailleurs l'antithèse de Gravity de ce point de vue. C'est aussi un film où on peut tout simplement apprécier encore, le sens du grand spectacle de son réalisateur avec des séquences de grande classe et des plans qu'on aavait envie de voir depuis longtemps.
C'est enfin un film de SF qui paie son tribut à la majorité des classiques du space op avec un profond respect, de 2001 à SW, dans un vaisseau qui n'a cessé de me faire penser à l'Odysseus de Ulysse 31 (ce qui dans ma bouche est un compliment). Et ça, je ne pouvais qu'aimer.

Pour moi un film dont les qualités surpassent largement les défauts prévisibles quand on va voir un film de Nolan (montage alterné prévisible, ressort scénaristique facile à l'image du passage de la guest star, certains persos sacrifié sur l'autel de la progression scénaristique).

Et puis il y a cette puissance d'évocation en quelques notes :

Je ne suis pas un grand fan de Batman (disons que j'aime plus sa mythologie que les histoires et films qui ont été fait sur lui) mais j'avais plutôt bien apprécié le travail de Nolan sur ce classique. Par contre j'avais vraiment adoré Inception et là j'ai déjà envie de revoir Intersellar.