Illustrateur/Infographiste depuis 2001
17/12/1977_Liège – Belgique
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Passion : le jeu de rôle
Inspirations : Claire Wendling, Benoît Springer, Olivier Ledroit, Hayao Miyazaki, Gustav Klimt, Gerald Bröm, John Howe… le fantastique en général.
Quelles études as-tu suivies ?
J’ai commencé par des études secondaires artistiques. Je dois cependant bien avouer qu’à cet âge, la branche artistique n’était pas vraiment un choix d’avenir mais plutôt de facilité. Comme beaucoup d’adolescents, j’avais l’école en sainte horreur. Mes bases en dessin me permirent de finir le cursus inférieur rapidement et sans devoir trop étudier.
Ensuite, en grandissant, je me suis mis à imaginer mon avenir dans le domaine de l’illustration et de l’imaginaire. J’ai donc suivi des études d’illustration/bande dessinée à l’Institut Supérieur des Beaux Arts de St Luc à Liège en Belgique (où je réside). Là-bas, j’ai pu côtoyer un large éventail de talents et m’ouvrir à des styles différents. Contrairement à maintenant, l’ordinateur n’était pas encore reconnu comme outil pour les illustrateurs. Il restait la figure de proue des branches publicitaires et graphiques. Je n’ai donc eu aucune expérience dans ce domaine à cette époque.
J’ai donc essentiellement une base artistique, un bon porte-mine, des couleurs à l’eau et surtout de l’imagination.
Tu utilises la peinture numérique pour tes illustrations. Quelle différence par rapport au traditionnel ?
L’ordinateur m’apporte surtout un espace de liberté supplémentaire. Pour moi, il est fastidieux de sortir tous ses outils pour coloriser un travail. Préparer les aquarelles, prévoir un verre d’eau, un linge, nettoyer ses pinceaux. Évidemment, la technique « manuelle » apporte d’autres choses, d’autres sensations. Dans mon cas particulier, l’ordinateur à su se faire un outil agréable et ludique. Travailler sur l’ordinateur me permet de moins stresser : je peux laisser le travail en suspens pendant un moment et y revenir sans me soucier de retrouver le même mélange de couleur. Pas besoin d’attendre que la couleur sèche pour avoir sa bonne teinte. Pas de matériel à nettoyer. Ce sont des détails pratiques, mais non négligeables.
Ensuite, dans la création même, l’ordinateur m’apporte une modularité supplémentaire. Le travail fini, l’on peut revenir sans avoir peur de tout rater. Cela donne l’occasion de peaufiner (parfois trop) ou de corriger des erreurs passées en douce. Ce type d’outil permet aussi de changer de tout au tout un travail fini et d’improviser certains effets : la lumière, les couleurs, les contrastes.
Pour résumer clairement, je dirais que cela m’apporte liberté, souplesse et quiétude par rapport aux techniques traditionnelles.
Sur quel logiciel travailles-tu et depuis combien de temps ? Avantages et inconvénients ?
Je travaille essentiellement sur Photoshop et ce depuis 5-6 ans. L’avantage vient surtout du fait que c’est un programme que je manie tous les jours au travail et donc que je connais bien. Il offre un large panel d’outils pour coloriser, mais surtout pour créer des matières, des fonds ou des textures à intégrer dans le dessin. L’on peut constamment mettre à jour les outils et échanger des tutoriaux avec d’autres artistes. C’est un programme assez ouvert et surtout très répandu.
Dans une moindre mesure, j’utilise également Illustrator pour gérer le vectoriel. Logos, pictogrammes, lignes de fuites pour construire une perspective… cela peut servir.
Les Inconvénients ? Je n’en vois pas. L’outil a les limites que l’on veut bien lui donner. Je pourrais dire que généralement, la colorisation par ordinateur manque d’âme, est froide, impersonnelle. Mais même si je n’arrive pas toujours à passer outre ses limites, un rapide coup d’œil sur la toile me fait voir ce que certains artistes sont capables de faire avec les mêmes logiciels… et cela ne manque absolument pas d’âme… loin de là. Je pense donc qu’il n’y a pas d’inconvénients… juste des défis à réaliser et à surmonter.
Peux-tu nous expliquer ta méthodologie de création de A à Z ?
Je commence toujours par un crayonné. Cela pourrait se faire via la palette graphique, mais j’aime le contact de la mine sur une feuille… et aussi garder une trace tangible, directe, non virtuelle. Le dessin prend pas mal de temps, retouches, corrections, recommencer… tout cela pour aboutir enfin à une base satisfaisante à coloriser. Je scanne le crayonné au pourcentage voulu suivant la taille de l’illustration finale. J’ouvre directement photoshop et met le scan en format colorimétrique RVB. Je le mets dans ce format pour pouvoir utiliser certains effets photoshop qui ne sont pas accessibles en CYMK. Je place mon calque avec le dessin que je renomme crayonné, en première place et mets celui-ci en mode produit. Ce mode, permet d’afficher seulement le tracé sans tenir compte du blanc de la feuille.
À partir de ce moment, je commence la couleur. Je ne touche plus au calque avec le crayonné. Je crée un calque pour le fond (placé toujours en dessous du calque « crayonné ») et jette sommairement un fond coloré à l’aide de la palette graphique. J’utilise essentiellement l’outil aérographe, changeant la dureté et le flux au gré de l’effet voulu. Ce premier fond va servir de base d’ambiance pour voir assez vite l’atmosphère de l’illustration. Il est donc fait assez rapidement sans tenir compte des débordements et de l’harmonie des tracés. Le fond prend généralement forme en 3-4 teintes différentes. Ensuite, calque par calque, je mets en couleur les éléments qui composent l’illustration. Je commence toujours par le décor (quand il y en a), ensuite la peau, les vêtements, accessoires, cheveux, yeux et éclaircissements. Les jeux de lumières sont gardés pour la fin pour avoir la visualisation totale de l’impact que la lumière peut avoir sur tous les éléments.
C’est généralement à la fin que je teste des « effets » photoshops. Calques en modes différents, ajout de bruit, flou, changer le tracé de couleur. L’expérimentation me permet de saisir parfois, des ambiances que je ne m’imaginais pas. C’est assez amusant de voir son illustration changer complètement d’ambiance en deux trois clics.
Dans l’absolu, ce n’est pas très compliqué. Je n’utilise certainement pas le programme dans toute sa subtilité, mais cela viendra peut-être un jour.
Comment perfectionnes-tu tes compétences au jour le jour ?
Je n’utiliserais pas le terme « perfectionner » mais plutôt apprendre. Je suis loin d’avoir toutes les bases nécessaires pour pouvoir illustrer tous les domaines qui m’intéressent. J’apprends donc à chaque travail comment dessiner telle partie du corps, tel élément que je n’ai jamais illustré, de quelle manière donner un effet plus « enlevé ». Je me sens encore l’âme d’un étudiant qui a encore tout à se prouver. Pour avancer, je dirais, qu’il faut simplement faire son maximum à chaque nouveau travail. Repousser ses limites et essayer de faire mieux que précédemment. Concrètement, je dirais que l’évolution, passe par l’observation. Regarder autour de soi, comprendre comment fonctionne le monde, de quelle manière réagit l’environnement aux phénomènes externes. Quel que puisse être l’univers représenté, cela doit rester crédible, l’on doit pouvoir se dire : oui cela pourrait exister.
Pour trouver de nouvelles voies, il faut être ouvert et s’intéresser au travail d’autrui. Il y a nombre d’artistes extraordinaires, du plus connu au plus obscur qui ne montre jamais rien.
Je pense être constamment influencé par ce que je vois. Sans faire attention, j’essaye tel effet, ou une telle façon de traiter un objet… échos de styles aperçus auparavant, appréciés et rangés dans un tiroir de mon esprit jusqu'à ce que l’occasion de l’essayer se présente.
Comment as-tu trouvé ces premiers « jobs » ?
Mon premier job dans le domaine de l’illustration est la résultante de nombre d’envois à divers éditeurs. Suite à la pression de certains amis, qui m’ont poussé à faire connaître mon travail, j’ai fait un petit press-book que j’ai envoyé à divers éditeurs pour lesquels il m’intéressait de travailler. Sans nouvelles pendant un petit temps, l’un d’eux m’a répondu et cela a découlé sur une commande de 2 illustrations noir et blanc pour un supplément d’un jeu de rôles. Suite à cela, j’ai démarché dans plusieurs salons ludiques pour montrer mon travail. Un contact par ci, l’un par là, le bouche à oreille remuant tout cela. J’ai enchaîné avec une grosse série d’illustrations pour un projet qui malheureusement est toujours dans les cartons à cause de la faillite de l’éditeur.
Sur quoi travailles-tu actuellement au niveau professionnel ?
Je travaille sur une série d’illustration pour un jeu de cartes sur le net. Dans un style manga Kawaii. C’est assez prenant de travailler d’une façon différente et j’apprends à mettre en couleur par aplats plutôt qu’en modelés.
Quels sont tes objectifs de carrière et tes envies pour le futur ?
Continuer à m’améliorer pour essayer d’en vivre pleinement. Pour l’instant, l’illustration ne débouche que rarement sur des ouvertures professionnelles. Mon mi-temps en tant qu’infographiste me permettant une rentrée financière fixe, je ne travaille que sur ce qui me fait plaisir sans « vraiment » essayer de vivre de l’illustration. Si le futur pouvait néanmoins me permettre de le faire, j’en serais vraiment content.
Le grand objectif, qui sert plus de carotte qu’autre chose, serait d’être enfin satisfait de mon travail. Pouvoir me dire sans gêne, que mon travail est de qualité et pouvoir m’ouvrir de nouveaux horizons.
J’aimerais beaucoup travailler dans le domaine des jeux vidéo. J’aime la création d'univers, la recherche de personnages, d’objets, de créatures bizarres. Travailler en équipe doit être une expérience enrichissante. Voir la modélisation virtuelle de ses propres créations par une autre personne, subir les contraintes techniques et s’adapter. Travailler à plusieurs pour donner vie à un projet commun doit être grisant. Non pas que je n’apprécie pas de travailler seul, mais tenter l’expérience me plairait énormément.
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