Cette interview de Didier Normand a été réalisée dans le cadre de la parution de son illustration, inspirée par la nouvelle Aube Mortelle, dans le webzine Mots & Légendes 9.
Pourrais-tu te présenter en quelques mots à nos lecteurs ?
Je suis né en 1960, instituteur et peintre depuis 1983. Je vis à Salon-de-Provence.
Comment t'est venu le goût du dessin, à quel âge ?
Aussi loin que je me souvienne j'ai toujours aimé dessiner. Mon goût pour l'illustration fantastique s'est déclenché en découvrant les artbooks de Frank Frazetta. J'ai appris à utiliser l'huile en étudiant et reproduisant quelques-unes de ses toiles. Depuis cette époque lointaine, je dessine et peins régulièrement.
Comment abordes-tu la création d'un dessin ? Comment te vient l'inspiration ?
Tout dépend s'il s'agit d'une commande ou d'une recherche personnelle.
Dans ce deuxième cas, l'envie de dessiner prime et je crayonne parfois sans idée précise. Si le résultat est intéressant, j'enrichis et finalise mon croquis pour ensuite l'exploiter en peinture. Une idée peut naître également de l'envie de représenter certaines matières, paysages, personnages ou animaux, fantastiques ou pas.
Peux-tu nous parler de la façon dont tu as abordé l'illustration de la nouvelle Aube Mortelle ?
Pour une illustration de texte sans consignes précises de l'auteur ou de l'éditeur, comme c'était le cas, je repère les éléments importants, les scènes qui peuvent être intéressantes à représenter. Pour Aube mortelle j'ai opté pour une image composée me permettant d'intégrer les personnages, les appareils, les combats aériens. N'ayant pas de repère pour l'époque, le look des avions et des personnages a été une interrogation. J'ai finalement choisi d'associer style ancien pour l'ennemi (esprit Baron Rouge) et futuriste pour l'héroïne. J'utilise rarement de modèle ou de références, ce qui peut nuire quelquefois au résultat final, mais me laisse libre d'aller dans n'importe quelle direction. J'ai utilisé ensuite Photoshop pour la mise en couleur.
Quel est ton endroit favori pour dessiner ? As-tu des rituels ?
Le point de départ de toute image s'effectuant sur un carnet de croquis, je n'ai pas d'endroit précis pour commencer un dessin. Par la suite, je peins dans un atelier où mon matériel est en place et prêt à être utilisé. Je reporte mon dessin sur la toile en l'adaptant au format, c'est la partie la plus ennuyante, et ensuite j'entame la peinture.
As-tu un dessin dont tu es particulièrement fier ? Voudrais-tu nous le montrer ?
Au final, je suis rarement complètement satisfait du résultat. Le problème est qu'il est difficile de juger objectivement une peinture sur laquelle on travaille pendant des heures. Le peintre est privé de l'impact (bon ou mauvais) que son image peut produire lors d'une première vision. C'est réservé aux spectateurs et c'est une grosse frustration.
Heureusement, quelquefois l'image correspond à l'idée que je voulais atteindre. (voir image)
Quels sont tes illustrateurs favoris ? Influencent-ils tes dessins ?
Mes illustrateurs favoris sont surtout des peintres : bien évidemment Frazetta mais aussi Simon Bisley, Boris Vallejo, Alex Horley, Brom, San Julian. J'aime aussi les dessinateurs Bernie Wrightson, Mark Shultz. Ils ne font pas partie de la jeune génération, mais ils restent des références.
Quant à savoir s'ils influencent mes dessins, ils ont tellement de talent que je l'espère fortement, mais je n'ai aucune maîtrise sur l'importance de cette influence.
Est-ce que tu as un style de dessin que tu préfères ? Y a-t-il des projets d'illustration que tu refuserais ?
Je n'ai pas un style préféré, mais plusieurs. De nombreux dessinateurs de BD présentent un travail d'une variété et d'une qualité étonnantes.
Comme exemple de technique que j'apprécie, je peux citer les illustrations de Bernie Wrightson pour le Frankenstein de Marie Shelley.
Je n'ai pour l'instant jamais refusé un projet d'illustration. Je crois que si l'on reste assez libre pour interpréter un thème, il faut se lancer. Même si au final le projet n'est pas accepté, ça restera une expérience enrichissante.
As-tu une anecdote à nous raconter sur ton parcours artistique ?
C'est un regret plus qu'une anecdote. En 2001 un scénariste me contacte pour élaborer une BD. C'est une nouvelle aventure que je découvre et qui me passionne. Les personnages et 4 ou 5 planches sont dessinées, mais ne maîtrisant pas encore Photoshop, je suis obligé de faire une mise en couleur directe sur planche, processus beaucoup trop long qui m'a incité à renoncer au projet.
Quels sont tes projets ?
Trouver plus de temps pour produire davantage et alimenter mon site. Le promouvoir ensuite au travers des réseaux sociaux. Essayer d'autres techniques que l'huile, satisfaire de nouvelles commandes, la dernière étant la création d'un personnage genre superhéros. Et pourquoi pas, refaire une tentative dans la BD.
Pour conclure, qu'as-tu envie de nous dire ?
Il y a encore peu de temps, je ne pensais pas pouvoir un jour tenir un bouquin avec une de mes peintures en couverture. C'est vrai qu'internet y est pour beaucoup, je crois que sans cela je continuerais à faire mes dessins dans mon coin. Voilà, c'était juste pour dire quelque chose.
Vous pouvez retrouver l'univers de Didier Normand sur son site.
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Né en 1960, Didier Normand découvre l'Héroïc Fantasy au travers des artbooks de Frank Frazetta. La représentation des champs de lavandes de sa belle région provençale ne l’attirant pas outre mesure, il préfère apprendre à peindre en reproduisant les tableaux de maître Frank, dont il commence à réunir tous les ouvrages.
L’illustration fantastique devient alors une passion qui le pousse à apprendre en autodidacte et à produire rapidement ses premières toiles originales.
Il utilise le plus souvent la peinture à l’huile. Après avoir produit un crayonné, il le scanne et entreprend la recherche des couleurs avec Photoshop. Le résultat est ensuite finalisé à la peinture sur une toile. Bien que de moins en moins utilisée, cette technique lui permet de garder un contact direct avec l’image et d’obtenir des effets qu’il ne retrouve pas avec une mise en couleur sur ordinateur.
Grâce à internet, quelques auteurs et éditeurs ont sollicité ses services pour illustrer des textes ou signer la couverture de leur livre.
Vous pouvez découvrir son travail ou proposer vos commandes sur son site internet : www.normandart.com
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Né en 1960, Didier Normand découvre l’univers fantastique en 1980 en feuilletant un livre de Frank Frazetta. Trois ans plus tard, alors qu’il est entre-temps devenu instituteur, une boîte de peinture lui est offerte. Bien que dessinant depuis toujours, il ne sait comment l’utiliser. La représentation des champs de lavandes de sa belle région provençale ne l’attire pas outre mesure, il préfère apprendre à peindre en reproduisant les tableaux de maître Frank, dont il commence à réunir tous les ouvrages. Viennent s’ajouter ceux de Boris Vallejo, Simon Bisley et bien d‘autres. L’illustration fantastique devient une passion qui le pousse à apprendre en autodidacte et à produire rapidement ses premières toiles originales.
Il utilise le plus souvent de la peinture à l’huile. Après avoir produit un crayonné, il le scanne et entreprend la recherche des couleurs avec photoshop. Le résultat est ensuite finalisé à la peinture sur une toile. Bien que de moins en moins utilisée, cette technique lui permet de garder un contact direct avec l’image et d’obtenir des effets qu’il ne retrouve pas avec une mise en couleur sur ordinateur.
Grâce à sa galerie sur internet : myspace.com/didiernormand des demandes émanants d’auteurs et d’éditeurs viennent encourager sa passion pour l’illustration fantastique. Rêves inespérés à ses débuts, des couvertures de livres de fantasy portent à présent sa signature.
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Né en 1960, Didier Normand découvre l’illustration fantastique en 1980 en feuilletant un livre de Frank Frazetta. Trois ans plus tard , alors qu’il est entre temps devenu instituteur, une boîte de peinture à l’huile lui est offerte. Bien que dessinant depuis toujours, il ne sait comment l’utiliser. La représentation des champs de lavandes de sa belle région provençale ne l’attire pas outre mesure, il préfère apprendre à peindre en reproduisant les tableaux de maître Frank, dont il commence à réunir tous les ouvrages. Viennent s’ajouter ceux de Boris Vallejo, Simon Bisley et bien d‘autres. L’illustration fantastique devient une passion qui le pousse à apprendre en autodidacte et à produire rapidement ses premières toiles originales. Rarement satisfait de son travail, il se dit toujours que la prochaine toile sera enfin la bonne. Grâce à myspace sur internet (myspace.com/didiernormand), des demandes émanant d’auteur et d’éditeurs le font cependant peu à peu sortir de son antre.
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