Né en 1963 dans la banlieue parisienne, je me suis vite aperçu que les nombreuses tribus de notre monde s'entre-déchiraient par ignorance et que la connaissance – de l'autre, comme des mystères de la nature – était une voie à suivre pour qui veut s'épanouir dans ce chaos et y donner un sens. Quand quelques années plus tard, sur un téléviseur, je vis un homme marcher sur la lune, j'en conclus que l'homme était vraiment capable de merveilles. Ensuite, c'est la littérature qui devait m'entraîner à travers ce merveilleux et cette connaissance de l'autre, au-delà de l'ordinaire et des apparences. Dans l'intervalle, je passais devant de multiples tableaux et paysages. Les visages aussi me marquaient, ceux des vieux surtout qui racontent tous une histoire. Ainsi petit à petit mon esprit, craintif, certes, se forgea une passion pour ce qui est caché, mais sans jamais tomber dans la moindre béatitude. Non, l'imagination s'étalait partout, comme la beauté ou la laideur ; dans l'art surtout, dont le cinoche et la littérature. Je fouinais dans les vieilles collections, les Marabout par exemple, avec ces étranges histoires d'auteurs belges et ses couvertures sombres et cauchemardesques. Puis vint la découverte du grand Tolkien, Lovecraft ainsi que Moorcok, mais la SF aussi, Herbert ou Philip José Farmer et son fabuleux Monde du Fleuve. Tous ces auteurs, des centaines, je les dévorais et souvent je mettais en images leurs visions. C'est depuis devenu plus qu'un passe-temps. Et je passerai sur la période Jeux de Rôle, cette excellente façon de vivre le merveilleux tout en se révélant auprès des autres, dans ce qui pourrait passer pour un refuge d'autiste.
Après l'alimentaire, qui vous oblige à côtoyer et apprécier tous les individus du monde, le commerce comme la hiérarchie, je fus obligé d'admettre que je n'avais pas dévié de cette voie. Alors je persiste et signe, des centaines d'images produites et le raz de marée numérique aidant, je maintiens le cap. Je vois bien que mes congénères sont de plus en plus nombreux à partager cette idée de l'âme humaine et cette volonté de voyage et je m'en réjouis. Que les tribus du monde continuent de s'entre-déchirer, l'ignorance recule (si si) et le merveilleux comme la science font des progrès malgré tout, non sans errance, mais c'était écrit.
Ci-joint un portrait d'Abdul Al Hazred, qui selon H. P. Lovecraft aurait écrit l'effroyable Nécronomicon, tout un mythe !
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