Jeb

Félicitations pour cette bonne nouvelle pour ton premier roman jeunesse !

Encore le titre qui ne va pas, je vais commencer par te croire quand tu disais que tes titres allaient rarement

J'ai regardé, du coup, sur internet, et effectivement, je comprends que les toilettes du métro Trocadéro ne soient pas souvent ouvertes. C'est impressionnant et ça doit valoir le coup de le voir de ses propres yeux, en vrai

Pour l'écriture de roman, je crois que je suis à la retraite depuis trop longtemps pour vraiment avoir une réponse. J'aimais bien à l'époque avoir quand même une idée d'où je voulais aller à la fin, mais il y avait beaucoup de parties du voyage que je ne connaissais pas... Sauf quand j'y cogitais trop et que je perdais l'envie d'écrire.
Je crois que si j'arrivais à dégager assez de temps pour m'y remettre sérieusement, je voudrais prendre le temps de mieux réfléchir à mon roman. Essayer d'en faire quelque chose de moins laissé au hasard, qu'on sente plus le côté puzzle à chaque chapitre et, sans doute, tenir un peu compte de tout ce que je vois à force de travailler sur les textes de M&L.
Je me sens actuellement plus nouvelliste que romancier

Nicolas : merci de ce témoignage. Je crois que je vois ce que tu veux dire, dans la mesure où mes histoires commencent toujours par une simple image. Par exemple, pour Terre Zéro, je ne sais plus du tout pourquoi, j'avais en tête un type qui s'infiltre dans un immeuble high tech pour en faire s'échapper un enfant prisonnier. Rien d'autre. Et c'est très exactement le prologue du roman. Ensuite, si je veux avoir une chance d'aller plus loin, je ne parviens malheureusement pas à garder cette fraîcheur initiale (ce qui n'est pas ton cas, si je te comprends bien, puisque tu dis que tu as du mal à lâcher prise, mais que tu écris sous le coup de l'impulsion ?) De mon côté, j'ai besoin impérativement de réfléchir longtemps pour dévider la bobine de mon image initiale, jusqu'à obtenir toute une intrigue bien claire, sinon je suis sûr d'être bloqué rapidement. Le problème étant que si, quand on a un gros plan bien détaillé, on sait où on va, on y va sans la moindre spontanéité - c'est ça qui me fait penser que je suis limité comme écrivain : je n'ai pas le souffle pour m'embarquer à l'aventure sans une carte complète et des balises satellites !

Quand tu dis que tu écris très peu, c'est indiscret de te demander un ordre d'idée ? Ça ne te manque pas de ne pas pouvoir écrire parce que tu n'as pas de thème ou d'impulsion sous le coude ? Je crois que ça me paniquerait de ne pas avoir au moins une histoire en instance.

Kaliom L. wrote: Félicitations pour cette bonne nouvelle pour ton premier roman jeunesse !

Merci !

Kaliom L. wrote: Pour l'écriture de roman, je crois que je suis à la retraite depuis trop longtemps pour vraiment avoir une réponse. J'aimais bien à l'époque avoir quand même une idée d'où je voulais aller à la fin, mais il y avait beaucoup de parties du voyage que je ne connaissais pas... Sauf quand j'y cogitais trop et que je perdais l'envie d'écrire.
Je crois que si j'arrivais à dégager assez de temps pour m'y remettre sérieusement, je voudrais prendre le temps de mieux réfléchir à mon roman. Essayer d'en faire quelque chose de moins laissé au hasard, qu'on sente plus le côté puzzle à chaque chapitre et, sans doute, tenir un peu compte de tout ce que je vois à force de travailler sur les textes de M&L.
Je me sens actuellement plus nouvelliste que romancier

Ouf, je me sens moins seul dans mes obsessions de plans et de phare à ne pas perdre de vue pour arriver au port ! Je n'y avais jamais pensé, mais effectivement, ça doit conférer pas mal d'expérience de travailler en profondeur sur les textes de tes auteurs, comme tu le fais pour M&L. Tu n'as pas peur en revanche que cela puisse influer à l'excès sur ton propre style ou tes thématiques ? A moins qu'au contraire, par contraste, ça ne les mette davantage en relief pour toi ? Et pour reprendre ce que je disais à Nicolas, si tu trouves cet équilibre que tu cherches (si je te comprends bien) entre un plan assez précis et la liberté du voyage, je m'inscris à tes ateliers d'écriture ! En espérant que tu auras le temps de travailler à ton aise sur tes propres écrits un de ces jours !

La nouvelle est de l'art sans filet, comme disait La Varende. Le maximum d'expressivité dans une forme très contenue, j'admire. J'aime bien travailler sur des romans parce que ça permet de s'étaler sans complexe, mais j'ai beaucoup de respect pour les novellistes qui savent se frotter à la briéveté sans brider l'imagination.

"Quand tu dis que tu écris très peu, c'est indiscret de te demander un ordre d'idée ? Ça ne te manque pas de ne pas pouvoir écrire parce que tu n'as pas de thème ou d'impulsion sous le coude ? Je crois que ça me paniquerait de ne pas avoir au moins une histoire en instance."

Je ne pourrais même pas te donner d'ordres d'idées tellement je suis irrégulier! Pourtant je suis sans cesse dans l'idée que l'écriture est ce pourquoi je suis fait et je prends très au sérieux ce domaine. Seulement, 90% de mon travail se fait sans écrire. Mais pour te donner une idée tout de même, j'ai mis peut-être un an avant de réécrire un brouillon de texte après Vent glacial, qui m'avait profondément marqué car pour le coup, je n'ai rien retenu ni réfléchi. Mais, je ne sais pas toi, mais cela me fait un peu "peur" en fait je crois: d'être plongé seul pendant des heures dans la nuit dans une histoire, j'ai l'impression que je suis cinglé ou que je vais resté perché!
Pourtant j'ai sans cesse envie d'écrire (ou presque) mais, par exemple en ce moment, je suis en pleine reprise d'études et vu que j'engrange de l'info à bloc, l'écriture est comme à contre courant, mon cerveau est bloqué.
Franchement j'aimerais vraiment écrire plus et je suis admiratif des gens qui arrivent à produire parce que moi je ne suis vraiment pas prolifique. Il y aussi peut-être le fait que je veux faire passer une idée ou une réflexion à chaque texte et trouver un fond sur lequel m'appuyer. C'est comme si cela justifiait les heures que je passe à faire cela.

Je me retrouve pas mal dans ce que tu dis, Nicolas, sur la difficulté d'écrire quand on est en période d'apprentissage. À force d'engranger les informations, mon cerveau a l'air d'avoir du mal à faire autre chose.
Je me souviens que quand j'avais fait l'AFPA, c'était la galère pour s'intéresser aux textes à lire ou corriger.

Je me retrouve aussi dans cette façon de vivre avec l'écriture au quotidien. Peut-être un peu moins au niveau de l'écriture elle-même (je n'écris plus assez), mais tout ce qui y touche m'interpelle. J'ai du mal à imaginer m'en passer.

Jeb wrote:
Ouf, je me sens moins seul dans mes obsessions de plans et de phare à ne pas perdre de vue pour arriver au port ! Je n'y avais jamais pensé, mais effectivement, ça doit conférer pas mal d'expérience de travailler en profondeur sur les textes de tes auteurs, comme tu le fais pour M&L. Tu n'as pas peur en revanche que cela puisse influer à l'excès sur ton propre style ou tes thématiques ? A moins qu'au contraire, par contraste, ça ne les mette davantage en relief pour toi ? Et pour reprendre ce que je disais à Nicolas, si tu trouves cet équilibre que tu cherches (si je te comprends bien) entre un plan assez précis et la liberté du voyage, je m'inscris à tes ateliers d'écriture ! En espérant que tu auras le temps de travailler à ton aise sur tes propres écrits un de ces jours !

La nouvelle est de l'art sans filet, comme disait La Varende. Le maximum d'expressivité dans une forme très contenue, j'admire. J'aime bien travailler sur des romans parce que ça permet de s'étaler sans complexe, mais j'ai beaucoup de respect pour les novellistes qui savent se frotter à la briéveté sans brider l'imagination.

Je te rejoins aussi sur le plaisir de travailler sur un roman, de s'étendre et puis, pour moi, me laisser un petit peu guider par les personnages.
Ce que j'aime beaucoup dans la nouvelle, c'est que l'on peut y passer moins de temps pour l'écrire et que donc on peut la faire lire plus vite. Il y a aussi un peu moins de risque de perdre l'inspiration en route.

Je ne sais pas trop pour l'influence des textes sur lesquels je travaille pour M&L sur mes propres textes. J'ai l'impression d'apprendre avec chaque auteur et j'ai aussi conscience que je n'aurais pas été capable d'inventer ou raconter les mêmes histoires. Il y a la sensibilité, mais je crois aussi que chacun à son univers, son approche.
Quand j'y réfléchis, la plupart des thèmes d'AT que j'ai lancés correspondaient à mes envies d'écrire sur le thème. Au final, sans rentrer dans des notions de qualité, j'ai rarement reçu le texte que je m’imaginais en préparant l'AT. Ce qui est tout aussi bien, car ça n'aurait peut-être pas été amusant de travailler sur le texte que j'aurais pile-poil eu envie d'écrire.
Il y a aussi, parfois, des textes qui passent au comité avec de super idées, mais ne sont pas retenus, ça peut donner à réfléchir à la façon dont on aurait pu vouloir aborder le sujet. Ça peut parfois ressortir dans les retours que j'ai pu faire par mail.

Kaliom L. wrote: Au final, sans rentrer dans des notions de qualité, j'ai rarement reçu le texte que je m’imaginais en préparant l'AT.

Ah, ça aussi, c'est intéressant. Et pour toi, c'est une bonne surprise ou une déception ? Le plaisir d'être emmené là où tu ne voulais pas ou le sentiment qu'une partie des potentialités reste inexploitée ? Ou un peu les deux ? Je me rends décidément compte qu'être éditeur en plus d'être auteur, c'est très spécial et visiblement extrêmement exigeant.

Nicolas Villain wrote: Mais, je ne sais pas toi, mais cela me fait un peu "peur" en fait je crois: d'être plongé seul pendant des heures dans la nuit dans une histoire, j'ai l'impression que je suis cinglé ou que je vais resté perché!

C'est peut-être le signe que tu vis profondément cette passion de l'intérieur, donc que tu as un vrai tempérament d'écrivain. Moi je m'y plonge avec délice et j'en sors facilement, comme on sort d'une salle de cinéma. J'ai peur que ce ne soit une preuve de dilettantisme...

Jeb wrote:

Kaliom L. wrote: Au final, sans rentrer dans des notions de qualité, j'ai rarement reçu le texte que je m’imaginais en préparant l'AT.

Ah, ça aussi, c'est intéressant. Et pour toi, c'est une bonne surprise ou une déception ? Le plaisir d'être emmené là où tu ne voulais pas ou le sentiment qu'une partie des potentialités reste inexploitée ? Ou un peu les deux ? Je me rends décidément compte qu'être éditeur en plus d'être auteur, c'est très spécial et visiblement extrêmement exigeant.

Je crois que c'est plutôt une bonne surprise, car peut-être que mon attente est trop clichée. Je me dis parfois que je reprendrai les vieux thèmes des premiers M&L pour affiner la vision d'un sujet, un peu comme on pourrait le faire avec une collection portant, par exemple, le nom de "Malédiction" ou "Un combat sans espoir". Ce sont des thèmes qui me parlent et en même temps un peu fourre-tout, car on peut les aborder, quel que soit le genre ou sous-genre du texte. Mais j'ai pas encore osé franchir le pas !

Si tu te lances, nous croiserons le fer à tes côtés ! Qapla' !

Avec plaisir, ça viendra probablement, l'idée me trotte en tête depuis un moment