Jeb

Je vous préviendrai le moment venu ! Ça se passe dans le même univers que La Rouille, une nouvelle qui est parue dans l'anthologie ImaJn'ère de l'an dernier, mais c'est une nouvelle indépendante. Une sorte de suite qu'on peut lire sans avoir lu la première histoire. À mon avis, sans avoir plus de prétention que ça, c'est un peu mieux réussi, mais La Rouille était ma première tentative Steampunk, et j'ai encore beaucoup à progresser dans cette voie.

Ce ne doit pas être simple de faire du steampunk, faut arriver à mélanger les genres, à transformer la technologie, c'est un gros travail pour en faire quelque chose de cohérent.
J'ai hâte de découvrir ton approche sur le sujet.

Merci ! Mais je doute d'avoir renouvelé le genre, que je regrette d'ailleurs de trop mal connaître... Ce sera pour la prochaine fois ! Je suis pour l'apprentissage progressif. J'ai bon espoir de réussir une nouvelle digne de ce nom vers mes cinquante ans...

Je ne sais pas si au stade où en est l'écriture, avec les quantités d'auteurs qui écrivent, si on peut vraiment révolutionner un genre aujourd'hui. Mais y apporter sa sensibilité, son point de vue, ses convictions, c'est ce qui je pense fait/fera toute la différence. Tant qu'on a envie d'éveiller l'intérêt du lecteur, de le faire se questionner, je pense qu'on est sur la bonne voie, d'où mon envie de voir comment tu aborderas cet univers, si particulier.

J'ai raconté la même histoire que d'habitude, mais avec de la vapeur et des machins en cuivre, et tous les décors ressemblent aux toilettes du métro Trocadéro.

Par ailleurs, d'après mes savants calculs (qui s'avèrent généralement très approximatifs), j'ai atteint 47.69% du premier jet de mon énorme roman en cours (nombre de mots écrits sur le total prévu, sauf que le total final sera sans doute plus important). Bref, comme il me faut toujours un an pour élaborer l'histoire détaillée d'un roman, et trois mois de plus au moins pour faire les timelines et le plan complet, je commence toujours à jeter les premières notes du roman suivant quand j'arrive à la moitié du roman en cours (c'est bon, tout le monde suit, ou j'explique comme un pied ? En même temps, c'est pas comme si c'était intéressant... )

Du coup, intercalant toujours un pulp entre deux romans de SF psychologico-politique prétentieux, j'ai couché sur le papier hier, en vrac, les premières idées pour ma prochaine histoire. Il devrait y avoir une fin du monde, mais pas apocalyptique : peu à peu, sans qu'on sache pourquoi, presque tout le monde a disparu, comme ça, pfuiiit. Il y aura un enfant sauvage que les animaux échappés des zoos protègent, des scouts marins perdus en mer sur une pinassotte, des aventuriers-explorateurs sortis d'un serial des années 30, un sous-marin nucléaire qui ne sait pas sur qui tirer vu qu'il n'y a plus personne nulle part, et peut-être une scène ou deux en Afrique (mais une Afrique du passé en noir et blanc sur de la mauvaise pellicule). Bon, pour l'instant, c'est encore un peu flou.

47.69%, c'est quasiment la moitié, c'est bon pour le moral, ça

Est-ce que penser à ton prochain roman en étant à la moitié de celui que tu écris est bon pour ton inspiration ? ça ne te donne pas envie d'attaquer tout de suite le suivant ?
Surtout que l'idée me parait plutôt intéressante. Si, j'ai bien suivi, ce serait un retour à la vie sauvage, sans qu'on comprenne comment l'espèce humaine décline ?
Dans l'idée, y a un petit côté Stephen King, je trouve, et j'aime déjà le concept. ça va faite long pour attendre et le découvrir

Jeb wrote: J'ai raconté la même histoire que d'habitude, mais avec de la vapeur et des machins en cuivre, et tous les décors ressemblent aux toilettes du métro Trocadéro.

Je ne connais pas les métro du Trocadéro et encore moins leurs toilettes, ça fera une bonne occasion de découvrir

Les toilettes du métro Trocadéro ne sont pas toujours ouvertes, mais quand elles le sont, faut y faire un tour : c'est un splendide exemple d'Art Nouveau qui doit dater de l'exposition universelle. Franchement, il y a des musées et des maisons d'artiste qui sont moins classes que ça ! On en trouve quelques photos sur Internet, mais qui ne rendent pas hommage aux lieux...

En fait, non, ça ne me dérange pas de commencer à réfléchir en avance. Il me faut tellement de temps pour mettre sur pied une histoire cohérente que je ne suis pas tenté de me mettre à la rédaction avant d'avoir longtemps réfléchi à mon roman. Là, pour cette nouvelle intrigue, j'ai des images, des flashs, des idées vagues, mais rien encore d'assez concret pour construire quelque chose.

Vous faites comment, vous, pour vos romans ? Il vous faut du temps aussi pour tenir une accroche assez solide pour rédiger, ou vous vous lancez rapidement dans le feu de l'action ? On a déjà parlé de l'approche plan détaillé/pas plan détaillé, mais là c'est plus général : il s'agit d'avoir une idée claire de l'ambiance globale, du monde dans lequel ça va se passer, des lignes essentielles de l'intrigue. Il paraît que Stefan Wul, par exemple, quand il se lançait, n'avait aucune idée de la manière dont son histoire se terminerait... J'ai essayé une ou deux fois, j'ai arrêté très rapidement. Je n'arrive pas à écrire ainsi. Encore une grosse déficience !

Ah ah, je suis en discussion avec un autre petit éditeur passionné pour mon premier roman jeunesse. Une histoire fantastique urbaine contemporaine. Je peux pas vous donner de titre, puisque d'après l'email que j'ai reçu, celui que j'avais choisi fait partie des éléments négatifs rédhibitoires !

Tout d'abord, c'est cool pour le petit éditeur si ça t'ouvre d'autres champs dans la littérature. Félicitations.
Sinon, pour te donner mon témoignage et répondre à la question de détailler son histoire ou non avant de l'écrire, pour ma part je suis très embêté parce que je n'arrive quasiment jamais à pondre un texte par rapport à un thème. Je suis bien souvent bloqué. J'écris du coup très peu et sous le coup d'une impulsion. Parfois c'est un article que je lis qui m'inspire, parfois c'est en ayant un ressenti: par exemple l'idée de Vent glacial sur trace numéro six m'est venue lors d'une balade avec un pote en Bavière. Que dis-je? Une idée? Non, une bride de quelque chose. J'ai vu plusieurs lugeurs descendre dans le chemin de randonnée enneigé et au passage de l'un deux, le crissement des patins m'a fait ressentir quelque chose de très fort. Le soir même, je me suis réveillé en pleine nuit et j'ai posé une scène. Voilà, j'écris souvent ainsi. Je crois que je suis encore incapable (à mon grand regret) d'écrire autrement. Mon problème vient du fait que j'ai l'impression que je ne mobilise pas la même partie de mon cerveau lorsque j'écris et quand je réfléchis. Pour ma part, je suis en quête de lâcher prise, il faut que je fasse confiance à mon inconscient, et comme je suis quelqu'un d'assez cartésien, ce lâcher prise ça me pose quelques soucis. Il faut que j'écrive à l'instinct, sinon rien ne vient.