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Fabien a été mentionné comme auteur de la carte des librairies, festivals et autres points d’intérêt.
Avec Alan Dujipérou. On a été deux à travailler là dessus.
Par contre j'ai aussi réalisé une autre carte, celles des zones blanches de l'imaginaire. C'est à dire des territoires où l'imaginaire est absent. Je ne sais pas s'ils l'ont projeté pendant la présentation.
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- Avel
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Je n’en ai pas le souvenir, ce qui ne veut pas forcément dire que ça n’a pas été projeté.Fabien Lyraud wrote: Par contre j'ai aussi réalisé une autre carte, celles des zones blanches de l'imaginaire. C'est à dire des territoires où l'imaginaire est absent. Je ne sais pas s'ils l'ont projeté pendant la présentation.
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- Avel
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En attendant, on peut écouter l’auteur sur France Culture . Si la baladodiffusion (ceux qui ont lu jusqu’ici sans rire ont droit à toute ma considération) ne fonctionne pas sur le site de la radio (!), on peut essayer sur le site de la Volte .
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- Jeb
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- Jeb
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- Fabien Lyraud
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Jeb wrote: Plus sérieusement, en ces périodes de bilan, c'est rassurant pour nous, les petits, les obscurs. J'interprète peut-être de travers, n'hésitez pas à me dire (j'ignore tout du monde de l'édition), mais si je comprends bien cet entretien, les auteurs qu'on voit partout, dans tous les articles, dans tous les festivals, dans toutes les conférences, sur tous les étals de la Fnac (Laurent Genefort, Lionel Davoust), sont en dessous de la "barre des 2000 exemplaires", donc vendent à quelques centaines d'exemplaires. On n'est pas si ridicules que ça, nous autres, finalement...
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C'est en grande partie la faute aux zones blanches.
Récemment Romain D'Huissier me disait que ses romans ne sont pas en vente dans les librairies de sa propre villes : Reims où l'offre en SF et fantasy est catastrophique. Donc on voit si l'imaginaire se vend mal c'est en grande partie la faute aux libraires. Combien de librairies dans des grandes villes et des villes moyennes ne proposent pas nos genres ? Combien de veilles de plus de 25 000 habitants ont une offre ridicules frisant l'indigence ? Ça fait plus d'un an que j'ai soulevé le problème lors des débats préalables aux états généraux de littératures de l'imaginaire. Mais il y a un déni de pas mal de gens. Beaucoup d'acteurs de notre milieu ont découvert l'ampleur du problème à cette occasion et ne savent pas trop quoi faire.
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- Asavar
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C'est un phénomène que je vois beaucoup dans la structure ou je travaille et dans les autres librairies de la ville. Je pense que cela peut s'expliquer en plusieurs points :
1_ Les libraires vieillissant :
Le milieu de la librairie est assez fermé en soi. Du coup, ceux qui ont un CDI depuis plusieurs années mais ne s'y connaisse pas forcément (je parlerais du pourquoi en 4) ne le lâchent pas forcément et de nouveaux acteurs du livre, plus proches des littératures de l'Imaginaire, ne trouvent pas forcément de travail. Pour exemple, neuf ans après l’obtention de mon diplôme, de la centaine de personnes que nous étions dans ma promo, nous ne sommes même pas une dizaine à avoir un CDI ou à avoir ouvert une librairie. Les autres ont changés de branche.
2_ L'inintérêt et/ou non connaissance des libraires :
Alors là c'est plus difficile à expliquer mais j'ai quand même deux trois pistes.
En premier lieu, la formation des libraires. Combien sortent d'une école spécialisé en littérature (INFL, DUT métier du livre, BTS édition, etc...) ? En réalité assez peu. Dans ma librairie qui est assez imposante (environ 45 employés) nous ne sommes qu'une demi-douzaine à avoir suivi un cursus scolaire concernant le livre ou nous avons eu des cours sur les différents genres.
Que l'on ait un responsable de rayon Histoire-Géographie avec un master en histoire, c'est très bien mais cela ne lui apprend pas à vendre un livre (que l'on a pas lu) mais cela le conforte dans ses choix et ne l'ouvre pas s'intéresser à d'autres genres, ce qui amène au troisième point.
3_ Les "grands noms" plutôt que la prise de risque :
Travailler dans un commerce, quel qu'il soit, présente un risque en soi. Du coup, on essaye de rentabiliser sur ce qui marche. Dans le cas des littératures de l'Imaginaire, si le responsable de rayon n'y connait rien et qu'il ne connait pas les codes, il va évidemment mettre en avant les rares éléments qui lui parlent (Asimov, Dick, Tolkien, etc...).
Je sais que c'est le serpent qui se mord la queue car à force de mettre tout le temps les mêmes en avant, on ne laisse pas de place aux nouveaux de faire des ventes suffisantes et du coup, cela entraîne la désertion du rayon des spécialistes et des néophytes, fatigués de voir tout le temps les même livre mis en avant. C'est malheureusement une réalité.
4_ Non connaissance du genre car mauvaise image de ce dernier :
Alors là on entre dans du mépris pur et dur. Je vais user des guillemets à foison.
Tous les jours je le vois dans ma librairie. J'ai failli en venir aux mains avec un collègue (responsable du rayon Imaginaire) parce que dès que je venais observer les nouveautés, il me disait : "T'as vu, il y a plein de livres avec des pistolets lasers et des grosses haches" ce qui montre bien qu'il a une vision tronquée de ce qu'il doit vendre.
En effet, pour les libraires, biberonné à la littérature "blanche" par "L'inteligencia" Parigo-parisienne se sentant les "représentants" de "Das Kultur" mais n'étant rien de plus que des tocards aisé s'auto-congratulant entre eux via les médias alors que la majorité ne sait pas écrire (coucou Christine Angot), forcément une littérature ou on ne suit pas un quarantenaire bedonnant, riche, dépressif et fantasmant sur sa femme effectuant une félation à son chien (coucou Houellebecq) mais part dans des mondes imaginaires ça ne parle pas. Ils pourront essayé d'en vendre mais ce sera comme faire opérer une tumeur au cerveau avec une clé de 12 par un tétraplégique, ça peut marcher mais bonjour le résultat.
Sans compter que les outils professionnels n'aident pas.
- Livrehebdo (le magasine pro du milieu du livre) ? Il n'a un article sur les littératures de l'Imaginaire qu'une fois par an pour montrer les plus grosses ventes (qui confirme généralement le choix des libraires de suivre le point 3 ci-dessus plutôt que d'essayer de nouvelles choses).
- Les formations continues ? Il n'en existe presque pas sur les littératures de l'Imaginaire.
5_ Libraire, "succès steam" plus qu'une passion :
Derrière cet intitulé un peu étrange se cache un événement malheureusement véridique. En effet, c'est toujours classe en soirée de dire que l'on est un "Libraire, gardien du savoir et grand pourfendeur de l'ignorance" plutôt qu'un vendeur (ouh ! quel vilain mot) en librairie. Beaucoup de libraires sont plus pointilleux de leur appellation que de la connaissance de leur rayon. Comme si notre métier était plus noble que celui de vendre des chaussures.
Dans les deux cas c'est la même chose, si on ne s'y connait pas, on fait de mauvais conseils et le client ne revient plus et du coup... bah on bouffe pas CQFD.
La seule "bonne nouvelle", c'est que cette tendance n'a pas tendance à se multiplier avec le temps.
6_ La "peur" des petites structures :
Encore une fois, on entre dans un point de vue purement mercantile. Combien de librairie travaillent régulièrement avec une petite maison d'édition ?
A part la librairie Critic (qui est aussi éditeur de littérature de l'Imaginaire, comme par hasard), presque aucune. Pourquoi ? la peur du manque de trésorerie. En effet, comme la plupart des petites structures ne peuvent que vendre en ferme (sans faculté de retour pour les invendus) faute de quoi elles ne peuvent continuer à vivre, les libraires sont frileux à les acheter car du coup, ils doivent se "bouger le cul à vendre ces livres aux couvertures bizarre dont ils ne connaissent rien" plutôt que de s'auto-congratuler car ils ont remis un client à sa place parce qu'il lui a demandé si c'était un vendeur et pas un libraire (scène malheureusement vécue...et qui met en image le point 5)
Le problème de trésorerie est un véritable argument pour les petites librairies mais pas les grosses structures. Je me suis engueulé avec un de mes collègues (le même que tout à l'heure, ne croyait pas que je terrorise la moitié de ma librairie ^^) parce que je lui ai parlé de petites maisons d'éditions (Callidor et Pulp Factory entre autres) avec lesquelles il a refusé de travaillé parce que "c'est de l'achat ferme" et "ça ne se vend pas" sans chercher plus loin.
C'est pour moi le comble de la mauvaise foi quand on travail dans une grosse librairie car quand on vend 250 Lucky Luke le premier mois de sa sortie, on peut se permettre d'avoir sur table une pile de 5 livres d'une petite structure.
Surtout que les petites ME donne une image de connaisseur au rayon et les aficionados du genre viendront plus dans une librairie ou ils ont vus le dernier titre de chez Pulp factory côtoyer celui de chez Nutty Sheep plutôt que dans une structure ou il n'a vu sur table Asimov et Tolkien chez Pocket...
Ce que je dépeins peut paraître assez défaitiste mais c'est une réalité qui existe et que beaucoup de libraires ne s'avouent pas à eux même. Il n'y a aucun mépris pour mes collègues (cité implicitement et de manière générale) mais un triste constat que j'ai fait au cours de ma carrière (pour info, je suis libraire depuis plus de douze ans).
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- Fabien Lyraud
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- Habitué de la taverne
- On a des professionnels vieillissants privilégiant souvent une vision très politique de leur métier (j'ai déjà entendu des professionnels parler d'éduquer le prolétariat en vue du grand soir)
- Des femmes dépressives. C'est un cliché mais réel.
- Des gardiens du temple de la culture pourfendeurs de la "littérature de divertissement".
Bon ça commence à changer depuis quelques années. Depuis la fin des années 2000 le départ en retraite massif des bibliothècaires qui ont commencé à travailler dans les années 80 (où il y a eu un pic de recrutement dans la profession) a permis à des jeunes plus ouverts d'arriver dans le métier. Il y a un début de frémissement d'espoir dans certaines régions.
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- Nemain
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Jeb wrote: Plus sérieusement, en ces périodes de bilan, c'est rassurant pour nous, les petits, les obscurs. J'interprète peut-être de travers, n'hésitez pas à me dire (j'ignore tout du monde de l'édition), mais si je comprends bien cet entretien, les auteurs qu'on voit partout, dans tous les articles, dans tous les festivals, dans toutes les conférences, sur tous les étals de la Fnac (Laurent Genefort, Lionel Davoust), sont en dessous de la "barre des 2000 exemplaires", donc vendent à quelques centaines d'exemplaires. On n'est pas si ridicules que ça, nous autres, finalement...
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Voilà qui me laisse songeur. Lionel Davoust dit vivre de sa plume (et pourquoi ne pas le croire ?). Il sort, grosso modo, un roman par an, fixons le prix à 25€ et sa part à 10%, donc 2000 ventes, c’est 5000€. Soit environ 416€ par mois : même pas un RSA (550€). Alors certes, certains de ses livres sortent aussi en poche et en numérique, il anime aussi quelques ateliers, il est présent dans des salons parfois (!) rémunérés, il fait encore un peu de traduction. Mais quand même.
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