Jeb

Je vois ce que vous voulez dire, et sur mon projet de roman "Oiseliers", ça apparaît sous la forme : est-ce que je ne prends pas trop de temps, est-ce que je ne dilue pas trop ?

Pour le côté incertaine, je ne l'ai pas encore trop ressenti : comme les moments d'écriture impliquent que je n'ai pas accès à internet ou que je suis dans l'impossibilité d'avancer sur ma boîte, quand ils se présentent, je suis dans les starting-blocks !

Kaliom L. wrote: L'écriture est quelque chose de vraiment incertain, je trouve. J'ai l'impression que si on peut améliorer sa façon d'aborder son texte, rien n'est jamais acquis. Surtout si on ne pratique pas régulièrement.

Tout à fait d'accord, et il me semble qu'au fur et à mesure qu'on écrit et donc qu'on progresse on apprend à adapter son style à l'histoire, on en change, on saisit, me semble-t-il, les nuances qu'il faut apporter dans une scène spécifique et dans la manière de la décrire, etc. C'est du sport : il faut rester à niveau. Je suis très méfiant vis à vis des conseils, des blogs, des livres sur la manière d'écrire, les fiches de personnages, les structures romanesques. Il me semble que beaucoup lire et beaucoup écrire est un exercice beaucoup plus sûr.

Kaliom L. wrote: D'une façon générale, j'ai tendance à toujours remettre en cause ce que je fais, qu'il s'agisse de mes textes ou même de M&L. Du coup, il ne faut pas beaucoup pour que j'aie l'impression de perdre le contrôle. C'est un petit mélange explosif entre manque de confiance en soi et perfectionnisme, je crois.

D'un certain point de vue, c'est une bonne chose, ça te permet de dépasser le tout-venant pour faire quelque chose d'une qualité supérieure : M&L, quelle que soit la grande sympathie que j'ai pour toutes sortes de publications sur Internet, en est un exemple frappant ; c'est du très haut de gamme. Mais c'est vrai que ça peut être paralysant. Je me demande si c'est quelque chose qui s'améliore avec l'expérience ou si on devient de plus en plus exigeant avec soi-même ?

khellendros wrote: Je vois ce que vous voulez dire, et sur mon projet de roman "Oiseliers", ça apparaît sous la forme : est-ce que je ne prends pas trop de temps, est-ce que je ne dilue pas trop ?

Alors là je te suis tout à fait. Et c'est là que les avis extérieurs sont extrêmement importants. Tant de choses nous paraissent essentielles qui ne le sont pas forcément, et peut-être que nous doutons à tort de l'utilité de fragments de nos histoires ?

Tes oiseliers me font grave baver. Soit tu finis ton histoire, soit tu n'en parles plus !

Je veux aussi du teaser sur "Oiseliers"

Jeb wrote:
Tout à fait d'accord, et il me semble qu'au fur et à mesure qu'on écrit et donc qu'on progresse on apprend à adapter son style à l'histoire, on en change, on saisit, me semble-t-il, les nuances qu'il faut apporter dans une scène spécifique et dans la manière de la décrire, etc. C'est du sport : il faut rester à niveau. Je suis très méfiant vis à vis des conseils, des blogs, des livres sur la manière d'écrire, les fiches de personnages, les structures romanesques. Il me semble que beaucoup lire et beaucoup écrire est un exercice beaucoup plus sûr.

Je suis d'accord avec l'ensemble, en particulier avec le fait que c'est comparable à un sport. Si on lâche l'entrainement, ça devient dur de revenir à niveau. J'ai aussi l'impression qu’en pratiquant régulièrement, on gère mieux ses doutes.
Lire est aussi très bon, ça peut donner des idées de comment attaquer quelques scènes, d'enrichir le vocabulaire pour les scènes d'actions par exemple...
Je me souviens que j'avais tendance à beaucoup m'inspirer de ce que je lisais pour écrire, j'étais une vraie éponge

Jeb wrote:

Kaliom L. wrote: D'une façon générale, j'ai tendance à toujours remettre en cause ce que je fais, qu'il s'agisse de mes textes ou même de M&L. Du coup, il ne faut pas beaucoup pour que j'aie l'impression de perdre le contrôle. C'est un petit mélange explosif entre manque de confiance en soi et perfectionnisme, je crois.

D'un certain point de vue, c'est une bonne chose, ça te permet de dépasser le tout-venant pour faire quelque chose d'une qualité supérieure : M&L, quelle que soit la grande sympathie que j'ai pour toutes sortes de publications sur Internet, en est un exemple frappant ; c'est du très haut de gamme. Mais c'est vrai que ça peut être paralysant. Je me demande si c'est quelque chose qui s'améliore avec l'expérience ou si on devient de plus en plus exigeant avec soi-même ?

C'est encore une fois très gentil, merci
Ta question est une bonne question, je crois que je ne saurais pas trop dire. Quand j'ai débuté M&L, c'était pour le fun, parce que je croisais plein de projets de webzines et que ça me parlait.
On a eu la chance d'avoir pour le premier zine des textes très différents et aussi de super illustrateurs, ça a tout de suite monté le niveau d’exigence. Et, ensuite, je crois que l'idée a toujours été de rester dans la lignée de ce premier numéro, de ne pas être trop décevant pour une personne qui répond à un AT ou qui accepte d'illustrer une nouvelle. Au moins, faire en sorte que ce ne soit pas une mauvaise expérience.
Stephen King disait (si ma mémoire n'est pas défaillante), pour l'écriture, dans je ne sais plus quel roman, qu'écrire c'était jouer à "sauras-tu ?", j'ai souvent l'impression que c'est pareil pour le zine. C'est un apprentissage constant et je suis toujours inquiet de savoir si j'arriverai à aller jusqu'au bout. Mais, en même temps, je suis accro à ça

Intéressante, l'idée de la pratique régulière qui permet de gérer les doutes. Je pense en effet aussi qu'on se familiarise avec certains problèmes ou certains écueils (sans compter nos hésitations vis à vis de nous-mêmes) à force de faire et de faire encore. Et puis avec le recul on se rend mieux compte des erreurs de nos histoires précédentes, ce qui est une étape essentielle de toute progression. L'inconvénient, c'est quand elles ont déjà été publiées ! Trop tard pour les faire disparaître discrètement...

Pour le fait que travailler avec M&L ne soit pas une mauvaise expérience, je ne peux parler que pour moi, mais je te rassure tout de suite. On est rassuré dès le début des corrections sur le professionnalisme du travail, et pour le reste, on est à la maison ici !

En fait, c'est une forme d'exposition au danger, plus on y reste exposé, mieux on le gère

C'est toujours bon de pouvoir remettre en cause ses anciens travaux, je pense que ça permet, en plus de progresser, de réaliser le chemin parcouru. C'est par contre ennuyeux quand cela a déjà été publié, peut-être à voir si, en cas de renégociations de contrat, ce n'est pas possible de faire quelques modifications ?

Ça me rassure, si tu es rassuré. ça conforte mon idée que beaucoup se joue sur les corrections, et c'est limite un encouragement à me faire chipoter
Je pense qu'avec le temps, j'essaye de contrebalancer au maximum le délai de parution, qui reste long et que j'ai vraiment du mal à maitriser, en faisant du mieux possible pour que cela soit de qualité. Néanmoins le délai est vraiment quelque chose que j'aimerais arriver à améliorer pour la suite. Ça reste, je crois, ma plus grande source de frustration. Mais j'y arriverai un jour

Oui, je trouve que c'est très important, les corrections. Sans être le seul critère qui désigne les vrais pros, c'en est un qui me paraît particulièrement important. Personnellement, j'ai été enchanté du travail que tu m'as fait l'honneur d'accomplir sur Alex, et en me rendant compte à cette occasion de tout ce qui n'allait pas dans ma nouvelle, cela m'a confirmé dans la certitude qu'on ne peut pas se permettre d'être paresseux quand on écrit, même en amateur, qu'il faut beaucoup travailler et beaucoup écouter les autres. Malheureusement, mes amis proches (à une exception près), tout en restant fort polis, me paraissent en avoir un peu marre des relectures. Faudrait organiser des bourses aux échanges de relectures entre nous tous qui écrivons des histoires !

Du coup, oui, c'est plus long, mais la qualité c'est toujours long. Il y a peut-être moyen d'accélérer un peu, mais les relectures multiples, les illustrations, etc., il y aura toujours des délais incompressibles.

Rien à voir, mais j'ai retrouvé dernièrement une idée pour une nouvelle à la Heinlein inspirée d'une triste affaire judiciaire américaine datant d'il y a une quinzaine d'années. Bien que je n'aime pas trop d'ordinaire plonger mon inspiration dans des histoires vraies où des gens en chair et en os ont souffert, il ne s'agit pas du tout de faire du Truman Capote ou du pseudo-journalisme mais de bâtir une intrigue à paradoxes très SF dans l'esprit. Bref, du coup, pour secouer mes habitudes et suivre vos méthodologies, je vais me lancer dans cette histoire un peu compliquée sans aucun plan préalable, pour voir si j'y arrive et si ça change quelque chose dans ma manière d'écrire.

Évidemment, si j'échoue, ce sera de votre faute et je serai obligé d'inscrire vos noms dans mon Death Note.

L'enchantement était partagé, j'ai adoré travailler sur Alex. En corrigeant un texte, j'ai souvent l'impression de mieux me familiariser avec l'univers, à peut-être mieux lire le texte que si je le lisais en mode lecture. Je trouve que ça donne une place privilégiée au correcteur.

C'est pas facile d'avoir des proches qui nous relisent, j'ai toujours eu la chance que Haldryc me relise et comme il est assez difficile, cela m'a beaucoup aidé.
Pour la bourse, c'est une bonne idée je trouve, il existe aussi quelques forums qui permettent d'échanger une lecture contre une autre comme CoCyclics ou, il me semble, Les Mille-Feuilles qui était anciennement le "Co-lecteur", si je n'ai pas zappé quelque chose.

Ton nouveau projet d'écrire éveille mon intérêt, j'espère que cette nouvelle méthode d'écrire va t'apporter quelque chose. Est-ce que tu pars pour un nouveau roman ou, alors, pour une nouvelle ?

Si tu parles de Death Note, j'en déduis que tu es Kira ?

Je suis entièrement d'accord pour la relecture qui permet de mieux saisir une histoire, de mieux pénétrer son univers. C'est pour cela aussi que j'aime bien traduire des poèmes de temps en temps : je ne me fais aucune illusion sur la qualité de mes traductions, mais ça force à vraiment lire le poème.

Je vais jeter un coup d'oeil sur tes liens, merci. Bien sûr, l'idéal, c'est de faire ça entre amis, avec des gens dont on connaît les goûts littéraires et dont on a appris à apprécier le jugement : c'est pour ça que j'incite mes collègues de bureau à écrire eux aussi, c'est pour avoir des proches avec qui échanger des manuscrits sans scrupule ! Mais ce sont de gros joueurs, ils n'ont pas le temps d'écrire !

Oh non, je ne me lance pas dans un nouveau roman : en fait de roman, mon gros pavé absorbe toute mon attention et je ne veux pas commencer autre chose avant de l'avoir terminé. Mais c'est tellement copieux que faire de temps en temps des incartades dans des histoires plus courtes me paraît une bonne manière de respirer, de temps en temps, avant de reprendre le marathon. Là j'envisage une novella, à vue de nez dans les 20 à 30 000 mots. Pardon, disons dans les 150 000 caractères !