Interview de Grégory Covin pour Mots & Légendes 8
Pourrais-tu te présenter en quelques mots à nos lecteurs ?
Je m’appelle Grégory Covin, j’ai 37 ans et vis à Rouen. J’écris des nouvelles depuis l’âge de 18 ans, envie qui m’est venue quand j’ai cessé de mettre au point des scénarii de jeux de rôles avec mes amis (L’appel de Cthulhu, Dongeons and Dragons, etc.) parce qu’il devenait alors difficile de se réunir. Plus jeune, je lisais des Livres dont vous êtes le héros, ce qui m’a initié d’une certaine façon à la construction et aux possibilités qui entourent un récit. C’est bien entendu grâce à Internet que j’ai décidé de m’essayer à des concours de nouvelles. Ma première publication date de 2003, dans Science-fiction Magazine, avec le texte En regardant passer le train. L’histoire d’un homme qui voit une vache à la fenêtre du deuxième étage de son appartement (rire gêné ).
Je tente tout autant d’être publié sur des supports papiers et virtuels, ces derniers permettant presque toujours d’avoir un retour des lecteurs. Ils sont aussi généralement plus nombreux. Je n’écris que du fantastique, quel que soit le genre. Je suis incapable de mettre en scène un polar classique par exemple. J’ai imaginé un texte affilié à Conan qui a été publié dans une anthologie chez Eons, mais j’aime aussi passer dans le registre de la science-fiction ou du fantastique contemporain. Même si mon domaine de prédilection, en lien à mes premières lectures, est celui de la terreur/horreur.
Comment abordes-tu la création d’un texte ? Comment te vient l’inspiration ?
L’inspiration me vient très vite, sans raison particulière. J’ai presqu’aussitôt des images fortes des scènes principales du récit, un peu comme la bande-annonce d’un film. Le vrai travail consiste plutôt à se détacher de ces premières idées pour construire un récit plus original qui étonnera le lecteur. À partir de ce moment, l’inspiration est une suite de portes entr’ouvertes derrière lesquelles je ne sais pas où je vais ou ce que je vais trouver. Je cherche toujours à me surprendre comme je cherche à surprendre le lecteur. Rien ne doit couler de source, ou être évident, pour le lecteur comme pour moi. D’où une prise de risques qui se renouvelle régulièrement. Et qui est excitante.
Quel est ton endroit favori pour écrire ? As-tu des rituels ?
J’écris dans la salle à manger, sur un petit bureau informatique. J’ai juste rajouté un clavier classique à mon pc portable, parce que je suis incapable d’écrire sur un clavier étroit.
As-tu un texte dont tu es particulièrement fier ?
Il y a des textes plus originaux que d’autres, mais tous m’ont procuré du plaisir et m’ont fait progresser. Je suis surtout fier quand un lecteur me dit avoir aimé mon récit. C’est plus par les yeux des autres que la magie fonctionne, dans ces moments-là. Après, il est vrai qu’on n’oublie jamais son premier texte publié, ni son premier roman. Je dirais juste que j’aurais bien du mal aujourd’hui à rejeter un œil à mes premiers écrits, mais je n’en suis pas moins fier.
Quels sont tes auteurs favoris ? Influencent-ils tes écrits ?
Gamin, je lisais H. P. Lovecraft, mais j’ai vraiment été fan de Graham Masterton (j’ai eu l’honneur d’être publié avec lui dans le numéro 3 de Borderline). J’ai bien entendu lu la majeure partie des livres de Stephen King (encore une fois, je suis principalement un lecteur de terreur, je m’intéresse finalement assez peu au reste de la publication fantastique). J’ai beaucoup aimé les Hawkmoon de Moorcock tout comme son Elric, et ai dévoré la Bellegariade et la Mallorée de David Eddings (que je préfère d’ailleurs au Seigneur des Anneaux).
Aujourd’hui, mes lectures sont plus disparates, et je suis devenu difficile. J’ai parfois bien du mal à aimer ce que je lis. Sans doute parce que je pense que les auteurs ne prennent pas assez de risques et que les livres ont tendance à tous raconter la même chose.
Quels sont tes projets ?
J’attends actuellement des réponses d’éditeurs sur un roman d’Heroïc fantasy, tout en corrigeant le second tome que je viens de terminer. Comme partout, les places sont chères. Mais qui ne tente rien n’a rien, pas vrai ?
Pour conclure, qu’as-tu envie de nous dire ?
J’espère que les lecteurs apprécieront cette petite histoire de terreur. J’ai pris beaucoup de plaisir à l’écrire, à sentir ses personnages s’enfoncer dans les eaux noires du récit. Et j’espère être encore présent pour un prochain webzine en provenance du Royaume.