[Roman - Interview] "Déviance - Tome 2" de Christine Barsi
Présentation de l'éditeur :
Sur la lande des Pennines, dans le Yorkshire, en Angleterre, la rencontre de Caitline Malhon, avec le vampire Sean Mackrey a engendré une métamorphose irréversible chez la romancière. Captive volontaire avec ses enfants au sein de la forteresse du vampire, Caitline apprend à vivre avec les transformations qui s’opèrent en elle du fait de son nouveau statut. Obsédé par la crainte de perdre son amante encore fragilisée, Sean n’a de cesse de lui inculquer les fondements de son univers vampirique afin qu’elle parvienne à se maîtriser. Il est accompagné dans cette initiation par la guérisseuse de ce secteur hanté du triangle de Barden, qui s’est attachée à leurs personnes dans le but de les préserver des dangers qu’elle entrevoit déjà. En acquérant quelques certitudes sur la manière d’appréhender ses pouvoirs occultes, Caitline se décide à reprendre contact avec son éditeur, et d’amorcer le second tome de son roman Déviance au risque de se retrouver entraînée dans une spirale infernale dont ils ne sortiront pas indemnes du fait de l’influence même du manuscrit sur leur existence.
Christine Barsi :
L’auteure est une scientifique et une artiste qui a fait des études en biologie et science de la nature et de la vie, cherchant à comprendre ce qui anime le genre humain. L’auteure travaille dans les ressources humaines, l’informatique et l’ingénierie, écrivant en parallèle depuis 1998 des romans de science-fiction et de fantastique, avec à son actif six romans publiés à compte d’éditeur.
Titre : Déviance - Tome 2
Autrice : Christine Barsi
Site de l'autrice : http://christinebarsi.com
Page Facebook de l'autrice : https://www.facebook.com/ChristineBarsi.romanciere
Présentation YouTube de l'autrice : https://youtu.be/A-u5P6w6z-U
Editeur : 5 Sens Editions
Nombre de pages : 214 pages
Prix du livre papier : 16,16 € : https://catalogue.5senseditions.ch/fr/science-fictionfantasy/287-deviance-tome-2.html
Interview de Christine Barsi
Présentez-nous votre ouvrage :
Le tome 2 de Déviance est une romance vampirique qui se déroule dans le Yorkshire et ses antres rocheux, en Angleterre dans les premiers temps puis sur Édimbourg en Écosse.
La rencontre de Caitline Malhon avec le vampire Sean Mackrey a engendré une métamorphose irréversible chez la romancière. Captive volontaire au sein de la forteresse du vampire, celle-ci apprend à vivre avec les transformations qui s’opèrent chez elle.
De son côté, obsédé par la crainte de perdre son amante encore fragilisée, Sean n’a de cesse de lui inculquer les fondements de son univers. La romancière décide d’amorcer le second tome de son roman Déviance au risque de se retrouver entraînée dans une spirale infernale dont ils ne sortiront pas indemnes.
Quel est le style privilégié de votre écriture ?
J’aime que le lecteur puisse s’immerger au cœur des lignes du roman, qu’il puisse admettre leur réalité en dépit des libertés de l’écrivain que je suis à enfreindre les lois du quotidien. Pour ce faire, les détails sont importants pour lui faire croire à l’authenticité de l’histoire en cours. Pour chacun de mes manuscrits, j’effectue une étude approfondie de la région et de l’époque, de la culture et des mœurs, afin d’amener le lecteur à plonger dans une matérialité qui n’est plus celle du monde tangible, afin qu’il la ressente et s’en imprègne. J’apprécie la richesse du vocabulaire employé et l’harmonie entre les mots, ainsi que le rythme de la phrase ; j’y attache, par conséquent, une attention particulière.
Votre sixième roman vient d’être édité par 5 Sens Éditions ; comment parvenez-vous à mener votre manuscrit jusqu’à la publication ?
Lorsque j’entreprends l’amorce d’un manuscrit, je m’y attèle avec l’intention de le terminer, de le conduire au terme de l’aventure. L’intention est essentielle, si l’on veut atteindre son objectif. L’écriture d’un roman peut paraître une tâche ingrate, et elle l’est. Qui aime rester seul face à la page de son calepin ou de son ordinateur, afin d’y coucher des lignes et des lignes de caractères sans quelques moments privilégiés de convivialité avec un être humain autre que soi-même ?
En revanche, cette intention va de pair avec la créativité et l’amour des idées que l’on s’empresse d’intégrer à son manuscrit en devenir. C’est une étape merveilleuse qui nous métamorphose en un dieu de son univers en gestation. Quand le premier jet du scénario s’achève, il est bon de se poser quelque peu afin de laisser le temps faire son œuvre de réflexion. Par la suite, en ce qui me concerne, je reprends la trame depuis le tout début ; ma relecture me permet de développer chacun des chapitres plus ou moins complétés. Il y aura plusieurs de ces phases de réécriture avant que l’ensemble devienne un tout cohérent. Mais ensuite, n’imaginez pas que l’on ait atteint son but. Il reste l’étape rébarbative pour beaucoup et pour moi en particulier, du moins d’une certaine façon, de l’enrichissement de son vocabulaire, de son style et de ses expressions. Cette étape dévore ou consomme ou encore monopolise énormément de temps. Et quand je parle de « dévorer ou consommer », l’image est bien là. Il faudra quatre, cinq, six, voire davantage de ces « remodelages ». Mais même en les effectuant, en se confrontant à l’épreuve de la persévérance et à la traversée d’un désert qui n’en finit pas, l’on aura la satisfaction de cette essence créative qui nous prend aux tripes et nous transcende presque malgré nous tout au long de ces séquences.
Il vous faudra ensuite trouver deux ou trois relecteurs dont certains devront se focaliser sur les incohérences potentielles dans votre manuscrit. Et il y en aura toujours, ne mésestimez pas cette étape-ci.
Pensez à accomplir les actions nécessaires de quelques sortes qu’elles soient afin de protéger votre manuscrit, une fois celui-ci finalisé.
Enfin, quand viendra le moment de la soumission aux maisons d’édition, prenez votre temps. Tout comme moi dans les débuts, vous aurez le désir presque irrationnel de vouloir vous précipiter et d’envoyer votre précieux ouvrage bien trop rapidement en omettant certaines des consignes des éditeurs répertoriés, et vous ferez fausse route. Surtout, prenez votre temps pour sélectionner votre éditeur et bien suivre ses directives, bien rédiger votre mail ou votre courrier et bien joindre les éléments spécifiés.
L’attente commencera ; et elle pourra s’avérer très longue en termes de mois. Ce n’est pas le plus important. Le plus important alors, c’est de conserver cette intention sans faille qui vous a guidé jusqu’à l’achèvement de votre manuscrit.
Pourriez-vous nous citer quelques passages du tome 2 de Déviance ?
Premier extrait :
Marinenh, mon pseudonyme, mon nom d’artiste, mon icône sacrée. Un nom qui coule ainsi qu’un torrent impétueux au plus profond de moi, mais ainsi qu’une rivière au cours tranquille tout en surface : une apparence ; une simple apparence.
Second extrait :
GrandMa Sitwell, la mère de la mère de sa mère, s’avérait peu causante, peu sociable ; et pourtant, dans sa chaumière de guingois qui arborait la rose blanche, l’emblème du Yorkshire, se croisaient nombre de gens du pays venus chercher quelques remèdes à leurs maux habituels.
Plus d’un siècle que GrandMa avait quitté la Terre pour accéder, peut-être, à une meilleure vie, à ce qui se disait alors. Une meilleure vie ! Comme si l’on pouvait connaître les prétentions des dieux, là, en haut !
Rany ne croyait qu’en l’efficience de ses préparations à base de simples, d’herbes et de plantes. Elle avait été jeune, oui. Mais sa vie, comme celle de beaucoup d’autres, n’avait pas été facile. Comme tous les gens de sa condition, elle avait trimé ainsi que ses sœurs, ses frères et ses parents, ainsi que tous ceux des villages proches dans les Craven.
Mais pour elle, GrandMa avait fait la différence. Son existence s’était déroulée d’une manière divergente, plus sauvage dans un sens, davantage d’autonomie aussi, mais aussi plus de solitude et une grande indépendance. Ce qui impliquait une certaine maîtrise de ses choix personnels, qu’on lui avait longtemps enviés.
Devenir guérisseuse tenait du sacerdoce, et ces braves gens et leur langue bien pendue ne s’étaient pas demandés si les contreparties, pour elle, n’avaient pas été plus laborieuses que son choix lui-même.
Troisième extrait :
Caitline admirait une branche de houx au cœur d’un arbuste grimpant. Les petites baies fleuries jetaient des éclats rubis dans la nuit. La pâleur de l’astre lunaire contrastait avec le ciel indigo et les graines d’étoiles qui le parsemaient. C’était beau ! Majestueux. Beaucoup plus beau que dans son état précédent.
« Son état précédent », c’est ainsi qu’elle se voyait dans l’histoire d’avant. Une histoire qui n’avait plus lieu d’être, mais qui pourtant se poursuivait, sur une autre trame. Une trame qu’elle n’avait pas souhaitée, mais que dorénavant elle aurait revendiquée plus que tout au monde.
Ses perceptions s’étaient aiguisées en même temps que la confirmation de sa condition, en même temps que ses pensées se modifiaient pour emprunter un schéma plus percutant, que ses membres se renforçaient et que l’énergie en elle pulsait une vigueur maléfique, bien que jugulée.
Il ne s’était écoulé que quelques semaines depuis que Sean avait provoqué en elle la métamorphose, que les sens affolés du vampire avaient trahi l’homme en lui pour faire d’elle son égérie, un être plus tout à fait humain et en même temps tellement humain !
Quatrième extrait :
S’élever au-dessus de la plèbe n’avait jamais été ce à quoi aspirait Caitline Malhon — Caitline Marinenh de son nom d’auteure. Aujourd’hui, dans son état de vampire, il en allait différemment ; aucune autre option que de s’élever, si elle voulait survivre. Dire qu’elle avait écrit ces centaines de lignes sur les vampires, au cours de sa précédente existence !
Cinquième extrait :
Sa fille naviguait d’un mari à l’autre. Le premier avait été talentueux et généreux, autant que le second avait été vénal et étriqué. Mais le dernier possédait cette flamme étrange, qu’il pressentait dorénavant chez sa propre fille. À moins que cette chose ait toujours été là, chez elle et dans son ascendance ?
Quels sont vos projets pour l’avenir ?
Pour le dernier trimestre de l’année 2019, je m’attache à la réécriture d’un roman de science-fiction conséquent d’environ 1400 pages au format de mon éditeur. Celui-là devrait m’accaparer beaucoup de temps et de très nombreuses phases de recorrections en perspective, en dépit de celles qui se sont d’ores et déjà échelonnées derrière moi. Mais je serai patiente. Je suppose qu’il sera achevé fin 2020 et sera publié en 2021, peut-être avant si je suis à ce point déterminée. Simple conjecture de ma part, mais je ne suis jamais très loin de la réalité dans mes estimations.
Dans le même temps, j’attends les résultats de la soumission du tome 3 de Déviance que je compte bien faire éditer en 2020, quitte à me lancer dans l’autoédition.
Je serai présente sur le salon fantastique de la porte de Champerret, des 31 octobre, 1er et 2 novembre, pour finir en beauté cette année de travail acharné. L’année 2020 s’amorcera par ma participation au salon du Livre et de la Bd sur Mennecy, début février.
Je subodore que d’autres éléments, encore inconnus à ce jour, viendront s’intégrer à mon existence d’auteure opiniâtre pour l’enrichir et me faire grandir et rebondir plus haut encore. N’oubliez pas la détermination !
Un dernier mot pour les lecteurs ?
La lecture et l’écriture permettent au lecteur et à l’écrivain de vivre plusieurs existences en parallèle, et de prendre ainsi beaucoup plus de recul face à la réalité quotidienne. Je ne peux donc qu’encourager de vous lancer, vous l’auteur, dans l’écriture de votre prochain manuscrit, et de plonger, vous le lecteur, dans le livre que vous aurez remarqué entre tous.