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Littérature (très) savante
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Je reste convaincu tout de même que pour finaliser quelque chose au-delà du brouillon, même si le brouillon est brillant, il faut un peu de sueur. Dumas était un génie de la littérature populaire en feuilleton, et ses trois mousquetaires sont immortels. Mais il faut être honnête : c'est un peu foutraque et ça se voit à la lecture. Brillant, mais pas peaufiné.
Maintenant, je suis prêt à reconnaître que mes exemples ne sont pas une preuve, et il existe peut-être des cas auxquels je ne pense pas en ce moment d'auteurs qui ont suffisamment de génie, d'expérience ou de métier pour que leur premier jet soit déjà proche de la perfection. Je suis tout à fait prêt à en accepter le principe. Mais c'est parce qu'ils sont brillants ou parce qu'ils ont du métier. "La nécessite impérieuse", ça ne veut rien dire, ça n'existe pas. Darrieussecq a écrit Notre vie dans les forêts à toute vitesse parce que ça l'a prise comme une envie de tarte aux fraises et qu'elle ne s'est pas embarrassée d'art, pas par aisance d'artisan. Elle l'a torché non parce qu'elle était possédée par la muse qui la prend pour réceptacle et accouche dans la fièvre, mais par dilettantisme. Et le résultat est mauvais. Elle aurait mieux fait de travailler.
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- Fabien Lyraud
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Darrieussecq a écrit Notre vie dans les forêts à toute vitesse parce que ça l'a prise comme une envie de tarte aux fraises et qu'elle ne s'est pas embarrassée d'art, pas par aisance d'artisan. Elle l'a torché non parce qu'elle était possédée par la muse qui la prend pour réceptacle et accouche dans la fièvre, mais par dilettantisme
Qu'on écrive un roman d'une traite n'est pas le problème. Le problème c'est que l'on remette un premier jet à l'éditeur qui le publie sans travail d'édition.
On peut écrire un roman d'une traite. Mais ensuite on le travaille, on le paufine ou du moins on le corrige. On en enlève les scories, on modifie une phrase ici, on refond un paragraphe ailleurs, bref on rend le texte lisible.
Et ensuite l'éditeur doit faire un vrai travail dessus parce que même le meilleur des auteurs ne vois pas toutes les erreurs, n'est pas conscient de tous ses tics littéraires. Dans les exemples que tu donnes j'ai l'impression d'un travail d'édition proche du néant.
Quand on sait que certains auteurs font lire leurs textes à des béta lecteurs après avoir fait leur premières phases de correction pour être sur qu'il ne reste rien. On a pas l'impression de ce genre de choses en blanche.
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Fabien Lyraud wrote: On peut écrire un roman d'une traite. Mais ensuite on le travaille, on le paufine ou du moins on le corrige. On en enlève les scories, on modifie une phrase ici, on refond un paragraphe ailleurs, bref on rend le texte lisible.
Et ensuite l'éditeur doit faire un vrai travail dessus parce que même le meilleur des auteurs ne vois pas toutes les erreurs, n'est pas conscient de tous ses tics littéraires.
Alors nous sommes d'accord, en fait : c'est ce que je voulais dire en disant qu'il fallait travailler. On ne peut pas écrire dans la fièvre, poser le point final et mettre sous presse. Or, comme tu dis, c'est l'impression que donnent les extraits qu'on trouve en page d'accueil des "grands" éditeurs.
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Philippe Lançon, Le Lambeau
La veille de l’attentat, je suis allé au théâtre avec Nina. Nous allions voir aux Quartiers d’Ivry, en banlieue parisienne, La Nuit des rois, une pièce de Shakespeare que je ne connaissais pas ou dont je ne me souvenais pas. Le metteur en scène était un ami de Nina. Je ne le connaissais pas et j’ignorais tout de son travail. Nina avait insisté pour que je l’accompagne. Elle était heureuse de s’entremettre entre deux personnes qu’elle aimait, un metteur en scène et un journaliste.
Un auteur de SF connu parlait de ce bouquin l'autre jour et en disait le plus grand bien.
L'argument : ça parle d'un sujet grave donc ça fait réfléchir. Quand un auteur de SF dit ça, ça fait assez mal. Parce que la SF parle de sujets graves et fait réfléchir. Et le fait bien mieux, en utilisant le récit, l'imagination, en créant des univers. Et souvent en dépassant les intentions premières de l'auteur.
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www.actusf.com/spip/Interview-2018-Nicol...xier-pour,26729.html
Quelles sont ses arguments :
- Plus de liberté
- Pouvoir mettre en place une structure narrative dans un projet littéraire ambitieux.
Donc la littérature blanche ne permet pas de construire une narration. Nicolas Texier reconnaît qu'elle est non narrative. Ce qui veut dire que seules les littératures de genre (et plus généralement les littératures populaires) permettent de faire de la narration. Excellent témoignage je trouve.
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Désormais, c'est vulgaire. On a droit à deux cents mots de vocabulaire, à des divagations autofictionnelles nombrilistes et à la 1re personne du singulier. Il ne restera rien de cette littérature. Mais on peut toujours relire Don Quichotte !
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Jeb wrote: Sans commentaire.
bibliobs.nouvelobs.com/romans/20180604.O...our-david-lopez.html
Le roman noir a déjà investi le champ du social. La littérature blanche essaie de reconquérir ce qu'elle a perdu désespérément à la poursuite d'un passé qu'elle n'arrive pas à reconquérir.
Les héritiers de Balzac et de Zola écrivent de la noire aujourd'hui. Il faudrait se faire une raison.
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