Présentation de Franck Stevens
Né dans une ville de choux sise dans une terre de pommes, dans la contrée du peuple le plus brave (ou « bien brave », selon les sources), Franck Stevens a passé sa jeunesse penché sur des tomes poussiéreux consacrés aux sciences non-occultes, espérant y découvrir un moyen d’ouvrir un passage vers les mondes fantastiques vantés par ses livres préférés.
Au terme d’une longue quête spirituelle, il a découvert la même vérité profonde que les autres victimes des agences de voyage initiatique : ces mondes imaginaires étaient en lui depuis le début !
L’opération d’ablation s’est bien déroulée. Bonne nouvelle ! Les docteurs estiment pouvoir encore en tirer trois ou quatre autres de lui avant qu’ils ne se dissipe dans un nuage de sang d’encre et d’oiseaux en papier.
Interview pour la parution de l'anthologie Chevaliers errants
Bonjour Franck, pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je peux le faire en 13 :
Franck Stevens, jeune auteur bruxellois de fantasy, d’horreur, de science-fiction et de vulgarisation.
Pouvez-vous nous parler du processus d’écriture de votre nouvelle Vivre par l’épée parue dans l’anthologie Chevaliers errants ?
J’ai décidé d’approcher le thème sous un angle presque anthropologique : pourquoi existe-t-il tant de légendes au sujet de chevaliers errants ? Pourquoi ces chevaliers ont-ils souvent des épées aux propriétés hors du commun ?
J’ai ruminé ces questions jusqu’à trouver une réponse qui m’a suffisamment amusé pour que j’aie envie de la partager avec le reste du monde. De là, écrire la nouvelle a été relativement simple : connaissant sa « chute » finale, j’ai développé ses personnages, ses rebondissements et les aspects de son univers dont j’avais besoin. J’ai pris un plaisir tout particulier à imaginer les légendes de cet univers : d’une certaine façon, ça m’a permis de « tricher » et d’insérer plusieurs petites histoires à l’intérieur de ma nouvelle !
Pourquoi ce sujet ? Possède-t-il une valeur particulière pour vous ?
J’ai deux réponses possibles à cette question.
Première réponse : je suis fasciné par la façon dont les idées se répandent et évoluent, phénomène parfaitement illustré par les contes et les légendes. Certains contes, comme La Belle et la Bête par exemple, existent en effet sous une forme ou sous une autre depuis des milliers d’années.
En tant qu’auteur, j’aime réfléchir à ce que ces histoires révèlent sur la psychologie humaine : malgré des siècles de changements culturels et technologiques, nous aimons encore le même genre d’histoire que nos ancêtres lointains ! J’aime imaginer que ces récits charrient encore l’écho de tous les conteurs qui se sont succédé pour les raconter… et qu’en les adaptant à notre tour, nous devenons les maillons d’une longue chaîne unissant l’humanité passée et l’humanité future.
Car ces histoires ne transcendent pas les cultures et les époques sans être affectées : elles ne cessent d’être adaptées, réinterprétées, revues et corrigées selon les sensibilités de leur public, évoluant comme des espèces vivantes au gré des changements de leur environnement.
Qui sait ce qu’il subsiste de l’idée originale qu’a eue l’un de nos lointains aïeux ? Serions-nous choqués de découvrir le véritable message qu’il voulait transmettre, ou les significations diverses qu’a prises son histoire à travers les siècles ? La Belle et la Bête a par exemple longtemps été un conte supposé préparer des jeunes filles à l’idée d’être mariées à des hommes bien plus âgés… quelles sont nos responsabilités en tant qu’auteurs lorsque nous adaptons de telles histoires, ou nos responsabilités en tant que parents lorsque nous les racontons à nos enfants ?
Et qui sait dans quelles mesures les autres « histoires » que nous nous aimons tant nous raconter, comme l’Histoire avec un grand H, sont soumises au même processus de réinvention constante, d’évolution et de sélection naturelle… ?
Voilà le genre de questions qui me torturent les méninges lorsque j’essaye d’écrire une histoire sur le thème « Chevaliers errants », de dormir ou de répondre à une simple question d’interview !
Ceci conclut la version longue de ma réponse à cette question.
Réponse alternative, plus courte : je crois que j’aime juste l’idée que derrière toute légende se cache un grain de vérité surprenant, dont la découverte recontextualise la légende et toutes ses variantes.
Il m’est difficile de dire laquelle de ces deux explications est la plus correcte ! Je laisse la sélection naturelle décider laquelle prospérera et sera enseignée par les futurs professeurs de littérature spécialisés dans l’analyse de Mots et Légendes.
Si vous deviez mettre en avant une phrase de votre nouvelle, laquelle choisiriez-vous ?
Ce n’est pas le passage le plus représentatif de l’ensemble, mais mon médecin m’autorise une envolée lyrique par histoire courte et j’ai bien l’intention de la rentabiliser :
« Quel genre d’homme voit s’abattre la foudre et lève en réponse son épée pour défier les nuages ? Quel genre d’homme plante ses pieds dans le sable à l’approche d’un raz-de-marée, son arme dégainée prête à trancher la vague ? »
Je sais que ça fait deux phrases au lieu d’une, mais mon médecin n’est pas très bon avec les chiffres. De toute façon, je ne crois pas qu’il sache lire.
À la réflexion, je devrais peut-être demander à voir son diplôme de plus près.
Une suite ou une autre histoire dans cet univers est-elle à prévoir ?
J’utilise dans Vivre par l’épée quelques concepts qui me trottent en tête depuis quelques années et qui jouent un rôle plus important dans un projet de roman sur lequel je travaille quand le temps me le permet.
Irais-je pour autant jusqu’à dire que Vivre par l’épée est le point de départ d’un univers partagé qui finira par inclure plusieurs dizaines de nouvelles, trois pentalogies de romans, une série parallèle en bande dessinée et une saga audio entièrement interprétée dans une langue fictive de mon invention, le tout culminant par une pièce de théâtre post-post-postmoderne jouée dans l’obscurité totale par les membres de son propre public ?
Absolument. À vos agendas : la pièce sortira le 12 octobre 2087 !
Comment vous est venu le goût de l’écriture ? À quel âge ?
Je viens d’une famille de littéraires : j’ai grandi entouré de livres en tous genres, dans une ambiance où la langue et l’écrit avaient un statut presque sacré. Il était sans doute inévitable que je me mette à écrire. Mes souvenirs de ma petite enfance sont un peu vagues, mais je crois que j’ai décidé que je serais écrivain avant d’avoir consciemment renoncé à mes plans de devenir à la fois pompier, détective et astronaute.
Ce dont je me rappelle par contre très bien, c’est que les premiers livres « pour grande personne » que j’ai lus ont été Les Fourmis et Le Jour des Fourmis de Bernard Werber, quand j’avais neuf ou dix ans, et qu’ils ont constitué pour moi une véritable révélation : écrire n’est pas juste un moyen de raconter des histoires distrayantes, c’est aussi une façon de transmettre des idées capables de changer la vision que les gens ont du monde et, par ce biais, le monde lui-même !
Bon, je ne sais pas si je l’avais compris précisément en ces termes à cet âge-là… mais je me rappelle en tout cas que ces livres ont fait forte impression sur moi à l’époque et m’ont convaincu qu’écrire en valait la peine.
Bref, tout ça pour dire que si un incendie criminel détruit l’une de nos colonies lunaires, vous pourrez blâmer Bernard Werber, qui l’aura condamnée en me détournant de mes plans de carrière originaux.
Qu’aimeriez-vous partager avec vos lecteurs ?
J’ai une excellente recette d’eggnog, mais je n’ai pas encore trouvé de bonne excuse pour l’insérer dans une nouvelle.
Ma motivation principale quand j’écris est de transmettre une idée qui m’excite, dans l’espoir qu’elle plaira autant à mes lecteurs qu’à moi.
Parfois, il s’agit juste d’un détournement cocasse des conventions d’un genre littéraire, comme la fantasy. Parfois, il s’agit de quelque chose d’un peu plus sérieux, comme une mise en garde sur l’impact potentiel de technologies futures sur notre société, ou une invitation à considérer notre monde d’un œil critique en le contrastant avec un monde imaginaire.
Et, parfois, il s’agit d’une recette de boisson lactée sucrée que tout être humain – non, que tout être vivant mérite de goûter au moins une fois dans sa vie.
Comment vient l’inspiration ?
Je n’ai pas de technique pour trouver l’inspiration. Les idées me viennent généralement quand mon esprit est libre de vagabonder : quand je conduis, sous la douche, ou quand j’essaye de m’endormir (trois situations évidemment idéales pour noter ces idées !).
Malgré cela, je tiens depuis l’adolescence une longue liste d’idées que je tiens scrupuleusement à jour pour être sûr de n’en laisser filer aucune. Il s’agissait au départ d’un calepin que je gardais toujours en poche, mais je l’ai remplacé au début de l’ère des smartphones par une application de prise de note où mes idées sont méticuleusement classées. En plus d’idées d’histoire à part entière, je note aussi des éléments à utiliser dans mes récits futurs si l’inspiration me manque : des caractéristiques physiques ou traits de caractère originaux pour mes personnages, des endroits fictifs intrigants, des technologies imaginaires, des cultures alternatives…
Même si je devais du jour au lendemain perdre toute capacité à avoir des idées nouvelles, je crois que j’ai assez de notes pour continuer à écrire pour le reste de ma vie !
Quel est votre endroit favori pour écrire ? Avez-vous des rituels ?
Mon endroit favori pour écrire est simple : devant un ordinateur ! J’écris principalement dans mon bureau, mais j’ai remarqué que je suis parfois plus productif quand je suis en déplacement, dans un environnement nouveau et loin de toute source de distraction.
Mon rituel d’écriture consiste principalement à écarter les sources de distraction potentielles : placer mon téléphone en mode silencieux et hors de portée de main, activer l’extension de mon navigateur qui bloque tous les sites non essentiels à l’écriture, faire craquer mes doigts, puis appuyer sur des touches de mon clavier jusqu’à ce qu’un nouvel univers soit né (ou, plus prosaïquement, jusqu’à ce que ma compagne me rappelle l’existence du monde réel et de mes responsabilités vis-à-vis de ceux qui y vivent). J’écoute aussi parfois de la musique instrumentale pour bloquer les bruits extérieurs ou pour me placer dans une ambiance précise : j’ai quelques playlists adaptées au type de scène que je souhaite écrire.
Comment abordez-vous la création d’un texte ?
J’aime les appels à textes comme celui-ci pour les contraintes qu’ils imposent : le fait d’être original sur un thème prédéfini tout en respectant une limite de caractères stricte.
Dans ce contexte, j’aborde la création d’une nouvelle en tournant et retournant dans ma tête le thème imposé jusqu’à trouver un angle d’approche original auquel je pense que peu d’autres auteurs auront songé. Ensuite, je creuse jusqu’à trouver un mystère, une révélation ou un retournement de situation original qui pourraient faire un thème ou une « chute » appropriés pour une histoire courte.
Une fois cette idée centrale identifiée, le reste vient naturellement en posant les bonnes questions : quel genre de personnages serait le plus affecté par cette idée ? Que désirent ces personnages, et qu’est-ce qui les empêche d’atteindre leurs buts ? Répondre à ces questions me permet de tracer un plan général de mon histoire et d’identifier ses scènes les plus importantes.
J’écris rarement de façon chronologique : je ne commence généralement pas par le début de l’histoire mais par les scènes-clés qu’elle doit absolument inclure. Une fois que je suis lancé, les idées pour les autres scènes ont tendance à venir naturellement et je saute souvent d’un bout à l’autre du document pour noter les éléments les plus importants des scènes manquantes. Cette approche me permet de me concentrer sur les parties les plus intéressantes de l’histoire en priorité, ce qui m’aide à respecter les limites de caractères et éviter le travail inutile : les scènes dont je repousse l’écriture sont celles qui m’intéressent le moins, donc celles qui intéresseraient le moins les lecteurs et qui peuvent donc être omises ou rester très courtes.
Bien sûr, cette approche suppose de relire très attentivement le premier jet pour s’assurer qu’il forme un ensemble cohérent. Je ne sais pas si je la recommanderais à d’autres auteurs, mais elle fonctionne bien pour moi !
Quels sont vos auteurs préférés ? Influencent-ils vos écrits ?
J’aurais du mal à donner une réponse en ce moment : je m’efforce de varier mes lectures en lisant autant d’auteurs différents que possible en dehors de mes genres favoris.
Ceci dit, les auteurs américains et britanniques que j’ai lus pendant mon adolescence occuperont toujours une place spéciale pour moi et influencent probablement la façon dont je conçois mes histoires : Isaac Asimov, Arthur C. Clarke, Kurt Vonnegut, Ursula Le Guin, Terry Pratchett, Sir Arthur Conan Doyle et H. P. Lovecraft, pour ne citer que les plus grands noms.
J’ai d’autres auteurs préférés, bien sûr, mais ils ne sont pas connus…
Comment s’appellent-ils ?
Je ne sais pas. Ils ne sont vraiment pas connus…
Quels sont vos projets d’écriture ?
Entre deux nouvelles, je travaille sur un roman… mais j’ai pour principe de ne révéler aucun détail sur mes projets avant de les avoir terminés. Comme ma motivation naît de la perspective de partager enfin les idées qui m’excitent, je risque de perdre l’envie de terminer un projet si j’en dis trop avant de l’avoir fini !
Quelles sont vos autres passions ?
La science ! Je viens peut-être d’une famille de littéraire, mais je suis scientifique de formation et de profession. La physique, la chimie et les sciences pharmaceutiques sont mes trois sujets de prédilection.
Peut-on suivre votre actualité sur un blog, un site ou un réseau social ?
Pas en tant qu’auteur de fiction, mais j’ai créé un site de vulgarisation avec quelques collègues pendant mon doctorat, sur lequel il m’arrive encore de temps en temps de publier des articles qui se veulent courts et amusants : http://www.vulgarisation-scientifique.com/
Pour conclure, qu’avez-vous envie de nous dire ?
À vous, les éditions Mots et Légendes ?
Merci beaucoup pour ce sujet original et pour m’avoir donné la chance de publier dans ce recueil !
Aux lecteurs potentiels ?
Je jure que mes nouvelles sont plus intéressantes que mes interviews !
Vous pouvez retrouver la nouvelle de Franck Stevens dans notre anthologie Chevaliers Errants, disponible sur notre boutique ou sur Amazon.
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Présentation de Kevin Kiffer
Kevin Kiffer est né en 1984 en Moselle et il vit désormais dans les environs de Strasbourg. Son premier roman de Fantasy antique, Entre la Louve et l’Olympe, est paru en 2018 chez Mots & Légendes éditions. Il y mélange Fantasy épique, histoire et mythologie. Il a d’abord publié plusieurs nouvelles, numériques (chez M & L également) ou papiers (Malpertuis, Rivière Blanche) et a travaillé sur une anthologie mêlant les genres SFFF, sur le thème Malédiction, sortie en 2017.
Il est possible de suivre ses élucubrations sur son blog : letempsdestyrans.blogspot.com/
Ou encore de le suivre en direct sur sa page FB : facebook.com/KevinKauteur/
Interview pour la parution de l'anthologie Chevaliers errants
Bonjour Kevin, pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je m'appelle Kevin, j'ai 35 ans, je suis un croisement bizarre d'alsaco-lorrain qui vit maintenant à Strasbourg.
Pouvez-vous nous parler du processus d’écriture de votre nouvelle À feu et à aubes parue dans l’anthologie Chevaliers errants ?
Je suis un « producteur lent » quand il s'agit d'écrire. Autant dire que les AT, à temps réduit, sont de moins en moins pour moi. Mais pour cette histoire, j'avais déjà l'idée générale de la nouvelle, il m'a fallu affiner pour l'orienter dans le sens du sujet visé et je me suis lancé. Reste que j'ai tâtonné et beaucoup fait relire, du coup j'ai quand même fini la nouvelle juste avant le gong de la deadline.
Pourquoi ce sujet ? Possède-t-il une valeur particulière pour vous ?
L'idée du texte est née en amont, à ma lecture du cycle du Monde du Fleuve de P. J. Farmer, surtout le deuxième livre avec la quête jusqu'au-boutiste de Sam Clemens pour construire un bateau à aubes. Ce roman m'a vraiment impressionné. Parti de là, j'ai mené quelques recherches sur les bateaux à aubes, découvert que c'était une création française. J'ai lu aussi des choses sur Claude de Jouffroy d'Abbans, le papa du bateau à vapeur, dira-t-on.
Par la suite, le sujet de l'AT est tombé et j'ai imaginé plutôt le contexte de cette France uchronique et mon héros. Je voulais que ce soit un simili Albator à la base, mais il en a surtout gardé une affreuse balafre !
Une suite ou une autre histoire dans cet univers est-elle à prévoir ?
On va la jouer hollywoodienne, mais je pense plutôt à raconter les origines : le premier navire, l'origine des créatures, comment Jouffroy d'Abbans est devenu le chevalier qu'il sera dans À feu et à aubes… J'en ai écrit quelques milliers de signes, avec un prologue mettant en scène le conquistador Pánfilo de Narváez… comme d'habitude, difficile de savoir si ça ira au bout.
Si vous deviez mettre en avant une phrase de votre nouvelle, laquelle choisiriez-vous ?
« La jeune femme n’avait que des connaissances sommaires en ingénierie pour comprendre l’impressionnante machinerie du Notre bon Louis, mais l’exactitude de ses rouages, la précision des pistons, la chaleur inhumaine en faisaient bien l’équivalent du monstre, ou le Saint Georges qui en viendrait à bout. »
Qu’aimeriez-vous partager avec vos lecteurs ?
Une chouette histoire, un bon divertissement et du plaisir.
Quels sont vos projets d’écriture ?
Les projets s'enchainent, encore faut-il que j'en vienne à bout ! Mon prochain roman mélangera piraterie, amour, trahison et magie, mais voilà six mois qu'il gonfle comme un crapaud sans s'arrêter. Je vais essayer de le finir très prochainement, pour voir ce que je peux en faire.
Autre projet bien avancé, c'est celui d'une attaque de super-vilains sur Strasbourg. S’il n'y a pas de super-héros, qui pourra les arrêter ? Des hommes et des femmes ordinaires. Voilà le sens du projet, qui lui avance bien depuis plusieurs semaines.
Il y en a plein d'autres, mais j'essaie de ne pas me disperser, ce qui est dur !
Comment vous est venu le goût de l’écriture ? À quel âge ?
C'est arrivé tardivement. J'ai lu Dracula, de Bram Stocker, au lycée, et ça m'a décidé à plonger dans la SFFF. Je suis devenu fan de Star Wars, j'ai commencé à bosser des fanfics dans cet univers et après, arrivé à la faculté, j'ai secoué le Shaker avec des études en Histoire et voilà la machine lancée…
Comment abordez-vous la création d’un texte ? Comment vient l’inspiration ?
C'est fluctuant. Parfois, c'est un mélange de lubies, d'autres fois une lecture, la vision d'un film, une musique… ça dépend vraiment du sujet, du format, etc.
Quel est votre endroit favori pour écrire ? Avez-vous des rituels ?
J'aime beaucoup écrire sur mon canapé, dans mon salon, tranquillement en solo, ou entouré de ma petite famille. Le rituel, c'est la musique, je n'écris pas sans elle. J'ai un lien assez visuel avec tout ça, je mets en musique mes scènes comme le ferait un réalisateur et ça m'aide à progresser dans la narration de mes textes.
Quelles sont vos autres passions ?
Principalement la musique, le cinéma, la lecture et la randonnée.
Peut-on suivre votre actualité sur un blog, un site ou un réseau social ?
On peut me suivre sur mon blog : letempsdestyrans.blogspot.com/
Et sur Facebook : facebook.com/KevinKauteur/
Pour conclure, qu’avez-vous envie de nous dire ?
Je souhaite une bonne lecture à tous ceux qui découvriront les ouvrages de Mots & Légendes !
Vous pouvez retrouver la nouvelle de Kevin Kiffer dans notre anthologie Chevaliers Errants, disponible sur notre boutique ou sur Amazon.
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Présentation de Carl Ansen
Jeune médecin cancérologue, je suis témoin tous les jours du caractère absurde et impitoyable avec lequel les destinées humaines sont parfois emportées. L’écriture n’est pas qu’un moyen de m’évader de ce quotidien parfois douloureux et toujours touchant, elle constitue la projection naturelle, essentielle, fondamentale même de la vision – je l’espère singulière – que j’ai du monde.
Au contraire de nombre de mes confrères écrivains, j’écris peu sur le monde médical. Mon travail s’est orienté vers les littératures de l’imaginaire en raison de la liberté infinie qu’elles offrent à l’auteur. Il ne s’agit pas seulement de décrire une vie ou une époque, mais d’imaginer toutes les vies et toutes les époques, même celles qui n’ont jamais existé et n’existeront jamais. Mes inspirations se nomment, entre autres : George Orwell pour la lucidité de sa vision politique, Albert Camus pour la fluidité absolue de ses mots, Alan Moore pour la délicieuse plongée méta qu’est l’uchronie de Watchmen.
Je renouvelle ma gratitude à Mots & Légendes pour le privilège d’avoir été lu par des pairs à l’esprit acéré et d’avoir été choisi pour figurer au sein de cette belle anthologie.
J’espère écrire aussi longtemps que mon esprit et mon corps me le permettront, et que je continuerai à progresser dans cet art ô combien difficile mais si gratifiant.
Interview pour la parution de l'anthologie Chevaliers errants
Bonjour Carl, pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?
Bonjour, j'ai 30 ans et je suis médecin. J'écris depuis plus de dix ans, et c'est une passion qui devient de plus en plus prenante mais aussi gratifiante.
Pouvez-vous nous parler du processus d’écriture de votre nouvelle Des anges et des hommes parue dans l’anthologie Chevaliers errants ?
Cette nouvelle est la deuxième que j'ai écrite. Elle correspond à cette période initiale de mon expérience d'auteur où j'avais beaucoup de difficultés à terminer un travail que j'avais commencé lorsque je me rendais compte de ses imperfections. Cependant, j'ai réussi à m'accrocher et à aller jusqu'au bout de mon idée initiale.
Pourquoi ce sujet ? Possède-t-il une valeur particulière pour vous ?
Cette nouvelle vient de deux idées qui ont fini par se rejoindre : la première est celle du personnage principal, Blair, une jeune femme combative et solitaire, en proie à la culpabilité et à la blessure ; la seconde est celle d'une société imaginaire où les supposés Anges ne seraient pas des libérateurs, mais des oppresseurs. Une fois ces deux idées à peu près définies, j'ai cherché à inscrire le personnage de Blair au sein de ce conflit entre hommes et Anges.
Le thème de la société à deux vitesses revient souvent dans mon travail : elle reflète les rapports inégaux et dominateurs de certaines civilisations envers d'autres. C'est un conflit civilisationnel qui existe depuis que l'homme a fondé les premières cités en Mésopotamie.
Une suite ou une autre histoire dans cet univers est-elle à prévoir ?
J'ai conçu Des Anges et des Hommes comme un one-shot. Je n'ai pas prévu de suite à cet univers actuellement. Mais on ne sait jamais ce que l'avenir nous réserve...
Si vous deviez mettre en avant une phrase de votre nouvelle, laquelle choisiriez-vous ?
« Vous voulez nourrir votre haine, mais elle aura toujours faim. »
Qu’aimeriez-vous partager avec vos lecteurs ?
Je pense que le but de tout auteur est de montrer la vision singulière et unique qu'il a du monde.
Quels sont vos projets d’écriture ?
Je suis un auteur (et un lecteur) dispersé. En plus de participer de temps en temps à des appels à textes pour des nouvelles, je coécris un roman de space opera et j'ai d'autres projets en tête comme un roman d'anticipation portant sur le thème de l'écologie.
Comment vous est venu le goût de l’écriture ? À quel âge ?
Dans l'écriture, je dois distinguer le goût pour la narration et le goût pour les lettres. J'avoue que l'envie de raconter des histoires, de faire vivre des personnages et d'illustrer des thématiques qui me sont chères m'est venue avant d'apprendre à savoir comment les magnifier.
Quel est votre endroit favori pour écrire ? Avez-vous des rituels ?
J'aimerais pouvoir écrire partout, tout le temps, et être productif à chaque seconde de temps libre à ma disposition. Malheureusement, c'est loin d'être aussi simple. Souvent, je me mets à mon bureau et je tâtonne pendant une heure avant d'arriver à rentrer dans le récit et à trouver mon rythme.
Quels sont vos auteurs préférés ? Influencent-ils vos écrits ?
Les auteurs qui m'ont durablement marqué en tant que lecteur sont Albert Camus, George Orwell et Alan Moore. Ils l'ont fait chacun à leur manière, mais ils se distinguent des autres auteurs que j'ai lus par la fluidité de leur style, la clarté de leur prose et la puissance de leurs idées. Je ne cherche pas spécialement - à travers mon travail - à leur rendre hommage ou à me faire l'apôtre de leurs idées, mais leur œuvre constituera toujours l'idéal formel à atteindre.
Peut-on suivre votre actualité sur un blog, un site ou un réseau social ?
Je n'ai pas de blog d'écrivain à proprement parler, mais il m'arrive d'exercer ma plume à critiquer des films et des séries TV sur le blog suivant : https://critiquesmuturetgibbonsking.blogspot.com/
Pour conclure, qu’avez-vous envie de nous dire ?
Je souhaite à chacun de prendre du plaisir à lire l'anthologie Chevaliers Errants.
Vous pouvez retrouver la nouvelle de Carl Ansen dans notre anthologie Chevaliers Errants, disponible sur notre boutique ou sur Amazon.
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Voici ci-dessous le bilan des ventes et téléchargements pour le mois d'octobre 2019. Ce bilan prend en compte les ventes de la boutique de Mots & Légendes et celles via les autres moyens de ventes (Immatériel pour le numérique, Amazon pour le papier).
Bilan octobre 2019
Bilan année 2019
Difficile de résumer le mois d'octobre, ce fut une période de travail intense qui avait pour but de fournir les dernières nouveautés en version papier pour le Valjoly'maginaire et le Salon Fantastique. Deux festivals sur lesquels Mots & Légendes a pu assurer une présence grâce à notre merveilleux partenaire : Les Ombres d'Elyranthe, que je remercie pour tout ce qu'il m'apporte au quotidien, les derniers mois n'auraient vraiment pas été les mêmes sans vous !
Pour simplifier le bilan, j'ai mis toutes les ventes des festivals en octobre, même si niveau compta, ce sera plutôt comptabilisé en novembre.
Concrètement, niveau espérance de ventes et investissement, les deux festivals ont plutôt été décevants. Les stocks de livres de M&L n'ont pas été vidés, les ventes sur les deux festivals représentent 22 ventes sur les ventes du bilan, au final très peu de contacts avec des personnes ne connaissant pas la maison d'édition. C'est clairement la communauté d'auteurs qui nous entoure qui a fait la différence. J'en profite pour remercier chaleureusement ces soutiens de tous les instants, qui sont venus nous apporter bonne humeur, gourmandises et thé, et des souvenirs fabuleux de nos discussions et soirées ensemble. J'y ai pris gout et j'espère remettre ça le plus vite possible.
Reste que si les festivals ont été en dessous des espérances, c'est un excellent mois pour Mots & Légendes. Avec 38 ventes en version papier et 3 en version numérique, on fait le plus gros mois de l'année, ce qui fait qu'il ne reste plus que 8 ventes en papier à faire pour égaler les ventes de l'année dernière ; le numérique ayant pris une petite avance de 3 ventes par rapport à 2018.
2019 ne sera probablement pas meilleur de beaucoup, mais mon objectif de faire aussi bien que l'année dernière semble accessible. Et il reste encore deux gros mois pour essayer de vendre mieux, en particulier sur les titres qui n'ont pas très bien fonctionné ces derniers mois.
Je suis aussi très très content de l'accueil qui a été fait aux petits livres. Même s'il est un peu tôt pour en tirer une conclusion, le format court à 5 euros semble avoir su tirer son épingle du jeu. J'en suis particulièrement ravi et cela va m'encourager à renouveler l'expérience.
Octobre et ses espoirs étant passés, je vois novembre comme un renouveau. Il y a de nombreux projets en préparation, avec en tête de liste le prochain roman d'Anthony Boulanger, j'ai aussi très envie de travailler davantage sur la boutique de Mots & Légendes. Il y a beaucoup de choses que j'aimerais mettre en place, notamment une meilleure gestion des envois dans toute l'Europe, mais aussi une gestion des exemplaires auteurs, faire un pont, pour de meilleurs frais de port avec mon compte Amazon et aussi arriver à mettre en place une newsletter solide.
Pour terminer ce long message, je remercie tous les soutiens qui aident Mots & Légendes à avancer, le Salon Fantastique m'aura donné une image beaucoup plus tangible de cette richesse humaine qui m'entoure et je suis hyper motivé pour tenter encore et toujours de nouvelles choses !
On se donne rendez-vous le mois prochain, prenez soin de vous !
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Voici ci-dessous le bilan des ventes et téléchargements pour le mois de septembre 2019. Ce bilan prend en compte les ventes de la boutique de Mots & Légendes et celles via les autres moyens de ventes (Immatériel pour le numérique, Amazon pour le papier).
Bilan septembre 2019
Bilan année 2019
Les mois se suivent et ne se ressemblent pas. Le mois d'aout avait été étonnamment positif et l'on pouvait espérer que cet optimisme s'étendrait à septembre. Ce n'est pas vraiment le cas : avec six titres en promotion, j'espérais beaucoup de ventes pour avoir une rentrée motivante. Malheureusement si les promos ont aidé les plus anciens titres, on fait clairement moins bien que l'année dernière dans un contexte similaire.
J'en tire les conséquences que, d'une façon ou d'une autre, les promotions ne sont plus suffisantes pour mettre en avant un ebook et que je vais devoir en tenir compte pour mes prochains choix stratégiques.
On peut aussi voir que même les parutions gratuites ont fait un très mauvais mois. À peine 542 téléchargements, c'est loin de leur rendement habituel.
Je suis aussi un peu déçu par le lancement des publications sur Youboox, j'avais suivi de près l'évolution des classements des livres et j'avais beaucoup d'espoir. Malheureusement aucune vente n'a été créditée. Faut espérer que l'on en sente les premiers effets au mois d'octobre.
J'espère, néanmoins, un bien meilleur résultat avec le déploiement à partir du 14 octobre d'une bonne partie du catalogue de Mots & Légendes sur l'abonnement Kindle illimité. Le référencement des titres et les ventes sur Amazon étant bons depuis le début, je me dis qu'on devrait tirer notre épingle du jeu.
D'un point de vue plus général, septembre a été un mois bien pourri. Les difficultés sur la couverture de "Chevaliers Errants" ont ralenti la progression sur l'anthologie, je n'ai pas avancé aussi vite que j'aurais pu à cause d'une semaine où j'étais malade et tout ça assombrit le potentiel du mois d'octobre, avec l'incertitude que les imprimeurs soient dans les temps pour tous les projets en route.
Cela n'empêchera cependant pas de finir le mois d'octobre par le Valjoly'maginaire et le Salon Fantastique. Deux festivals qui permettront de présenter sur le stand de notre partenaire, Les Ombres d'Elyranthe, tous les ouvrages de nos deux maisons d'édition.
Un peu plus particulièrement sur le Salon Fantastique, on devrait pouvoir bénéficier d'un beau rassemblement de nos autrices et auteurs et en faire une fête dédiée au rassemblement de nos communautés !
On espère vous voir nombreux venir nous faire un coucou sur le stand !
Je vous souhaite un excellent mois d'octobre et on se retrouve en novembre pour le bilan des festivals et de nouvelles aventures ;)
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